the Joystix - Punchline La vie est bien faite, n'est-ce-pas ? Dans le cas présent, je ne peux décidément pas le nier. Quand Dom de Shotgun Generation Records (et des fantasques High School Motherfucker) m'a contacté l'an passé pour savoir si j'étais intéressé pour chroniquer le quatrième album de The Joystix, je n'ai pas hésité une seconde. Faut dire que ça faisait une paire d'années que le groupe avait disparu de mon radar, et j'ai d'excellents souvenirs des concerts que le groupe a donné sur ses tournées françaises avec Flying Donuts pour défendre This machine makes loud records, split partagé avec le trio spinalien et sorti par Kicking Records. Alors roule ma poule, c'est parti pour une grosse demi heure de rock made in Hungary !

Car oui, The Joystix, si tu ne le sais pas, est un trio hongrois mélangeant rock, punk et glam, au line-up à géométrie variable autour du guitariste/chanteur Szöszö (autrefois appelé Blondie) et qui envoie le bois depuis dix bonnes années. Alors quand Punchline a commencé à faire trembler ma hi-fi, la confirmation ne s'est pas fait attendre : les gars savent envoyer comme il faut. Alors que la pochette, réussie au demeurant, fait apparaître un poing américain et quelques taches de sang, le contenu sonore de cette galette est tout autre : on a clairement rendez-vous avec le fun et l'insouciance du rock 'n' roll. Les influences ont évolué en dix piges, et même si le côté glam rock de Guns 'N' Roses s'est atténué au fil des années, les fantômes des Hellacopters, des Backyard Babies et des Wildhearts (et même Motörhead et Zeke avec « Born under a bad sign ») tiennent bien leur rang. Et c'est du pur bonheur que d'enfiler des titres accrocheurs et mélodiquement rock comme « In my head » (mon titre préféré), « Make love make hate », « No friends », et des morceaux plus catchy comme « Fametrain », « Wasted » ou « Disconnected ». Punk, rock, sleaze, qu'importe, The Joystix s'affirme comme un groupe complètement en place, bénéficiant d'une production mettant en avant ses compositions intelligentes et délivrant de fort belle manière l'énergie que le trio a à revendre. Les mélodies croisent les guitares saturées pour un résultat incontestable : ce groupe sait écrire de bonnes chansons. Mais une question me turlupine alors que j'achève, sourire aux lèvres, l'écoute de cet excellent disque qu'est Punchline : pourquoi « Golden gays », ballade clôturant la galette dans un esprit Oasisien, très certainement bien exécutée mais n'ayant, à mon humble avis, pas sa place dans ce déluge de riffs et de testostérone ? Autant « Dumb man blues » très New Orleans, détonne autant qu'il étonne et offre une belle respiration au milieu de l'album, mais finir par ce titre acoustique, je n'ai pas tout saisi. Ou alors c'est ce côté Guns 'N' Roses qu'ils affectionnent tant.

Mais je suis un peu mauvaise langue sur ce coup, et je ne vais (et ne veux) pas finir cette chronique sur cette saute d'humeur. Car Punchline m'a fait passer un très bon moment. L'évolution qu'a connue The Joystix n'est pas pour me déplaire, et savoir que le rock ne connaît pas de frontière me conforte dans l'idée que la vie est bien faite. Köszönöm szépen The Joystix.