"Hé les GuiGui, j'ai un promo de Joyliner, je pense que ça peut vous plaire." Le nom me disait vaguement quelque chose, je voyais Ted (à l'origine du message) au cours des jours suivants, j'ai donc répondu positivement avant que mon camarade Gui de Champi ne me coiffe au poteau.
Des fois, il faut plusieurs écoutes pour découvrir, appréhender, apprécier un nouveau groupe, un album et pour d'autres, c'est plié en 30 secondes. Il ne m'en a pas fallu une de plus en lançant "Call us", premier titre du disque, pour savoir que non seulement Ted avait vu juste, mais que j'allais suivre Joyliner de près maintenant et prendre plaisir à faire régulièrement tourner Check your pulse. Grosse surprise en me renseignant un peu plus, j'apprends que c'est un groupe parisien qui existe depuis 1995 et sort là son huitième album. Whaaat ?! Mais comment suis-je passé à côté ? Je suis souvent qualifié auprès de mes amis comme celui qui aime le punk-rock mélodique (et c'était sûrement vrai en 1995) mais je préfère - et de loin - la pop à grosses guitares (power pop). Ça tombe bien dis donc, c'est ce que proposent nos quatre compères.
En fouinant un peu sur leur Bandcamp (quoi de mieux pour chroniquer un disque que d'aller écouter ce qui s'est fait avant ?) je constate que la première très bonne impression que m'avait faite le groupe ne fait que se confirmer. Et à l'instar du bon vin, Joyliner se bonifie avec l'âge car le cru 2022 est à savourer et à consommer sans modération. Check your pulse s'équilibre en effet parfaitement entre quelques tubesques morceaux catchy comme "Surface scratcher", "Cringe", "Late" ou encore "Back" et d'autres plus intimistes, mélancoliques que sont les émouvants "I'm OK" et "There". Sur ce dernier, on peut en plus remarquer la présence très classe de Jon Auer, guitariste-chanteur de The Posies. Tranquille... Je ne sais pas s'ils en ont rêvé tous les jours mais j'aurais bien "checked their pulse" quand ils ont reçu ses parties. Ça devait battre la chamade. S'ils ont forcément beaucoup écouté The Posies, nul doute que des groupes comme Built To Spill, Guided By Voices et peut-être Sebadoh ont aussi beaucoup squatté leurs platines. Plus près de chez nous, la musique de Joyliner me fait également penser par moments aux obscurs mais talentueux Appletop de Toulon et aux tout aussi obscurs et regrettés Dot Dash! de Montpellier.
Et au milieu de tout ça, auquel on peut rajouter une très jolie pochette et un accent anglais parfait, accompagné de chœurs savamment posés, il y a ce morceau OVNI, "Bad dancers, unite". Le plus long de l'album (plus de 5 minutes) avec sa ligne de basse hypnotique et dansante et cette débauche de guitares sur le refrain qui doit fonctionner du feu de Dieu en concert. J'aurais aimé terminer par : ça tombe bien dis donc, ils jouent la semaine prochaine près de chez moi mais je n'ai pas vu de date de prévue. Ça viendra, je check your date, Joyliner...
Publié dans le Mag #52