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Josh / Chronique Split > Josh vs Royal McBee Corporation

Josh Vs Royal McBee Corporation Swarm Records, label très indépendant et pluridisciplinaire s'il en est, s'est depuis quelques mois lancé dans une véritable entreprise de domination du monde... ou pardon, de la sphère noise-rock hexagonale et enchaîne désormais les sorties à une vitesse folle. Des albums (Ruban de Möbius, un split Gameboy Physical Destruction vs Royal McBee Corporation), un EP (Feats d'Ed Wood Jr encore) et un mois plus tard ce nouveau split réunissant cette fois Josh et RMCBC, ce en attendant assurément une nouvelle fournée de sorties, rien à redire sur le fond comme la forme, par contre faut suivre le rythme imprimé du côté de chez Swarm... Heureusement, il s'agit là le plus souvent de disques aux formats courts (ici seulement deux titres), mais comme chacun sait, la longueur ne fait pas tout et chez les groupes du label, l'efficacité, la fougue, l'énergie brute de décoffrage et la fièvre noise prime sur le reste.
Josh vs Royal McBee Corporation donc : d'un côté Josh, la nouvelle terreur noise-rock-HxC frenchie qui livre avec avec "Death of my ghosts" un titre gorgé de désespoir, de cette rage insidieuse et difficilement contenue qui semble dévorer le groupe de l'intérieur à tel point que celle-ci finisse fatalement par déborder sur les amplis. Guitares triturant leurs cordes de manière à proposer un cocktail absolument détonnant de rock sauvage alambiqué et pourtant imparable, de longues parties instrumentales denses et rampantes parsemées d'éclats vocaux, hurlements déflagrateurs venant mettre l'auditeur à sa botte. De l'autre, "Deep down" par Royal McBee Corporation, le duo noise-rock le plus DIY de la scène hexagonale qui passe l'auditeur au mixeur en lui servant un cocktail hautement abrasif de rock lourd et incendiaire, appuyée par une basse atomique et une batterie très sèche afin de mieux faire ressortir le côté cru d'un titre presque punk, non pas dans le tempo, mais l'approche, avec au loin, ce chant qui vient hanter les lignes mélodiques grésillantes sur des charbons ardents.

Josh / Chronique LP > Position number nine

Josh - Position.number.one A l'assaut des enceintes, les guitares qui fulminent déjà de rage et contaminé par une furieuse envie de tout raser sur son passage, Josh déboule sur la platine CD avec un album gorgé de titres acides et frondeurs, ravageurs et furieux qui vont en mettre plein les tuyaux. Une première tornade discographique en 2006, deux passages très remarqués sur les deux volumes des compilations Noise to the Bone et voici maintenant que le groupe passe la seconde pour nous balancer dans les gencives quelques sept torpilles noise-hardcore vénéneuses à souhait. La règle est simple : identifier la cible, viser, lâcher le missile sol-air et le regarder faire son œuvre. Zéro survivant. Impitoyable dans son genre, Josh pressurise ses morceaux à l'extrème et sature l'atmosphère avant de les laisser exploser à la face de l'auditeur.
L'inaugural (et éponyme) "Position number nine" est à ce titre assez caractéristique de la capacité qu'à le groupe à dynamiter son format noise/HxC/rock pour mieux imposer sa griffe musicale et son incandescence épidermique. Double chant clair/hurlé ravageur, riffing qui cautérise les tympans au chalumeau, batteur qui s'amuse à varier les rythmes pour accentuer l'impact de son jeu, rien à redire sur le fond, le groupe est armé des meilleures intentions. Et comme sur la forme, l'exécution est à la limite de l'irréprochable, des titres comme "Not starved of you" ou "I.K.W.Y.W.H.M" font de sacrés dégâts. Puissance de feu démentielle et fulgurance HxC sont au programme des rugueuses réjouissances organisées par un groupe dont la musique n'est pas sans évoquer celle de Basement, Revok, Royal McBee Corporation (autre groupe hébergé par Swarm Records soit dit en passant) ou Sleeppers, le tout avec une pointe de At the Drive-in et une bonne louche de Refused sur les contours.
Accélérations foudroyantes, ruptures cadencées et mélodies ténébreuses nappées de screamo dément, Josh enfoncent un peu plus le clou avec des titres taillés au millimètre ("Want"), éclairs de rage primaire et abrasion noisecore haineuse façon Today is the Day ("Ambroise amère"). Entre-temps, le groupe s'est offert une petite escapade sur les sentiers escarpés de l'étrangeté rock avec "Ocean of sorrows". Sous la grisaille, une tonalité amère et des couplets qui trouvent leur essence dans une répétitivité qui résonne comme une litanie, mélancolique et douloureuse. En guise de final, Josh nous offre un ultime témoignage de sa vision en noir et blanc d'un monde décharné à l'horizon bien incertain ("Gastroentéropode"). Entre V13 et Virago dans l'esprit, le groupe conclue son album avec classe et maîtrise, nous laissant complètement sonné par l'ampleur de la déflagration émotionnelle, les amplis encore fumant et l'âme en proie à ses tourments intérieurs. Magistral.