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Joseph d'Anvers / Chronique LP > Doppelgänger

Joseph d'Anvers - Doppelgänger Joseph d'Anvers a sorti en février un album qui a depuis vécu au travers d'une tournée parcourant la France. Rares sont les albums qu'il nous est donné de voir passer de la démo au live dans quasiment les moindres étapes. Il a fallu du temps prendre du recul par rapport à ce disque et comme les bons vins, l'excellent accueil à sa sortie a été confirmé par l'épreuve du live. Alors qu'il a quitté l'écurie At(h)ome, chantre pourtant de l'indépendance, Joseph n'est pas parti dans une major, il a décidé de créer son propre label pour être encore plus indépendant. Il aura fallu l'écriture d'un roman (Juste une balle perdue sorti chez Rivages) et faire patienter ses fans, les funambules, cinq ans depuis son précédent album pour voir ce Doppelgänger voir le jour. Loin des du très organique Les matins blancs de 2016, à la pochette blafarde du lendemain de soirée, la pochette et le disque sont sous le signe des néons de la nuit.

Le disque débute par le premier single "Esterel" et Joseph ne change pas les ingrédients de ses chansons même si elles sont désormais plus synthétiques et font la part belle aux claviers. Le titre a fait l'objet d'un clip où la gémellité est abordée par le biais de deux sœurs qui semblent hanter Joseph telle celles de Shining qui auraient grandi et se seraient apprêtées pour un after. Joseph ne se désavoue pas en partant dans les sonorités des synthés ce que nous aurions pu craindre. Le titre Les combattants débute en piano voix comme une ritournelle et c'est là que nous voyons la qualité de la composition, qui dépouillée de tout artifice, nous parle et nous émeut. Le disque est cohérent et l'ensemble constitue un disque qui a passé les premiers tours des nominations aux Victoires de la musique mais certainement trop indé pour cette cérémonie, nous ne le verrons pas parmi les nommés. Indé comme son style de musique mais également dans son attitude, intègre et étanche aux compromis, Joseph d'Anvers a pu par le passé travailler avec Miossec, Money Mark (le clavier des Beastie Boys) et Mario Caldato Jr qui a travaillé avec Jon Spencer ou Blur.

Dans un pays où le mérite aurait plus de valeur que les postures, Joseph d'Anvers aurait une plus grande place dans le paysage musical.

Publié dans le Mag #49

Joseph d'Anvers / Chronique LP > Les matins blancs

Joseph d'Anvers - Les Matins Blancs Faux Belge, vrai touche-à-tout (romancier, chef opérateur, et... boxeur), auteur-compositeur pour lui-même, pour d'autres (Dick Rivers, Alain Bashung) ainsi que pour quelques films, Joseph d'Anvers revient en 2015 avec son nouvel album, Les matins blancs, quatre ans après sa précédente sortie.
Héritiers d'une chanson française polie et codifiée, les 14 titres ont bien du mal à se défaire de ce carcan écrasant. Tout y est, des riffs gentiment rock aux cordes plaintives, en passant par la ballade folk et le piano-voix dépouillé. Même constat concernant les textes, qu'on a l'impression d'entendre plusieurs fois (grosso modo : l'amour, la nuit, à Paris). Un bilan d'autant plus décevant que l'album démarre de façon prometteuse : le premier titre "Petite", le single "Surexposé" sonnent en effet comme de sympathiques entrées en matière.
Pour la première fois réalisateur d'un disque, Joseph d'Anvers semble avoir trop gommé les aspérités, aseptisant le propos. On lui préfèrera sa compagne de label, Robi, plus radicale dans ses choix.