L'histoire de (The) Jon Spencer Blues Explosion, plus sobrement re-baptisé Blues Explosion quelques années plus tard, débute en 1991, à New York City, sous l'impulsion de trois hommes : Judah Bauer, Russel Simmins et Jon Spencer, qui décident de faire rimer leur passion commune pour les racines du rock avec la notion de collectif. Vingt ans plus tard et une flopée d'albums studio, de performances live enflammés et de collaborations diverses et variées dans des registres plus ou moins punk, blues, garage, rockabilly, soul, noise rock, hip-hop (avec des artistes et groupes aussi variés que Beck, Elliott Smith, DJ Shadow, UNKLE, Martina Topley-Bird, Dan the Automator, Steve Albini ou les Beastie Boys), le Blues Explosion, ses excès et son énergie blues/rock inimitable, sont devenus cultes.
Infos sur Jon Spencer Blues Explosion
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Rubrique :
The Experimental Tropic Blues Band
La réponse belge au Jon Spencer Blues Explosion...
Jon Spencer Blues Explosion discographie sélective
lp :
Acme + Acme Plus
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lp :
Orange + Experimental Remixes EP
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lp :
Now I got worry
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lp :
Year one
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lp :
Extra Width + Mo Width
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Rock > Jon Spencer Blues Explosion
Biographie > Explosion blues et autres dérives
Jon Spencer Blues Explosion / Chronique LP > Acme (Réédition)
Acme + Acme Plus, soit un album du Blues Explosion en forme de claque intégrale et son recueil de remixes, faces B, et autres morceaux inédits qui se révèle au final quasiment être un autre disque du groupe... à part entière. Non on plaisante hein, seul l'album originel mérite réellement l'attention. Le reste fait, comme souvent dans ce genre de ré(é)ditions voulues comme "ultimes" par l'éditeur, office de remplissage. Mais bon, faut bien vendre aussi et légitimer l'existence de ladite "réédition"... D'un autre côté, Acme dans sa version standard, produite pour moitié par son altesse Steve Albini que l'on ne présente plus dans ces pages et dopé par les apparitions de quelques invités de marque, Alec Empire et Dan the Automator en tête, vaut sacrément le coup.
Par contre, les puristes, inconditionnels compulsifs du rock heavy blues power-burné du JSBE en seront pour leurs frais. Certes, la griffe de Jon Spencer et ses boys est toujours là, mais y insérant quantité d'éléments hip-hop, punk ou électroniques pour accoucher d'une créature hybride. Cela étant, l'essence même du Blues Explosion se fait ressentir comme jamais, cette capacité à craquer une allumette et faire jaillir ce rock cradingue à combustion spontané qui a fait la marque de fabrique du groupe, cet esprit punk garage et ce (dirty) blues sauvage sexuel qui fait rugir les enceintes. La seule chose qui compte donc : une virulence jouissive qui colle à la peau, une mécanique du rock à la rythmique brutale, la frappe passionnelle et les riffs de cramés. Non cette chronique qui n'en est pas réellement une ne parle pas de cette énième réédition de l'un des nombreux albums du groupe. Tout a déjà été dit dans les précédentes et l'on se devait donc de rendre discrètement un modeste hommage à l'une des créatures les plus scandaleusement rock de l'histoire de la musique des XX et XXIe siècle. Que cela soit dit.
Jon Spencer Blues Explosion / Chronique LP > Orange (Réédition)
Introduire Orange avec "Bellbottoms", le meilleur morceau de l'album, c'est soit un coup de génie qui en appelle d'autres, soit que Jon Spencer souhaite atomiser immédiatement les petits oreilles de l'auditeur pour mieux en capter son indulgence par la suite. On en a pas douté un seul instant mais c'est la première option qui prédominera : le trio a déjà une réputation d'usine à tubes et à aucun moment celle-ci ne subira de démenti dans Orange. Le Jon Spencer Trio enchaine les succès et avec un brio presque insolent.
"Bettlebottoms" ou comment plier une affaire en quelques minutes : du riff enflammé et la voix du manitou rock'n'roll, du break jouissif en veux-tu en voilà, le tout servi dans une dynamique vicieuse et cinglante... Bref, une énormissime entame d'album comme seul les new-yorkais en sont capables. Moins frontal, "Ditch" casse le rythme sans pour autant casser notre plaisir. Le savoir faire d'un groupe qui n'a déjà plus rien à prouver en étendard et toujours un paquet de bonnes idées dans un seul morceau : à base de riff excellent, de break ravageur, de folie rock'n'roll et ce saxophone positivement souffreteux qui vient conclure le titre. "Dang", c'est du Jon Spencer Blues Explosion qui percute et trace sa route sans que quiconque puisse l'arrêter dans son entreprise. Toujours excellent. "Very rare" séduit grâce à ce groove nonchalant et sa facette instrumentale, preuve s'il en est que dans le trio, pas de question d'égo. Quand la musique se suffit à elle même, Jon Spencer sait se mettre en retrait pour laisser parler la puissance de feu du collectif. Dans la collection de titres géniaux qu'est Orange, "Blues X man" remporte les suffrages, peut-être parce que c'est avec ce brûlot que votre serviteur a fait connaissance avec le groupe sur une compilation live du Tibetan Freedom Concert organisé par les Beastie Boys (Mike D apparait d'ailleurs en tant que remixeur sur le second cd). Le groupe n'a jamais autant mérité son "Explosion". Orange, c'est la classe à l'état pur.
NdR : On t'épargnera la chronique des suppléments inhérents à la réédition, ils valent variablement leur pesant de cacahuètes selon ta fan-attitude, les intervenants et ton degré d'ouverture d'esprit. Si tu lis cette chronique, on ne se permettra pas de douter ni de l'un, ni de l'autre. Réédition mortelle quoi qu'il en soit. Pas l'ombre d'un foutage de gueule, Jon respecte visiblement ses fans, c'est pas le cas de tous les groupes un tant soit peu reconnus.
Jon Spencer Blues Explosion / Chronique LP > Year one (Réédition)
Avant-propos et petite précision nécessaire avant d'aller plus loin : le label Shove Records ayant décidé de rééditer une bonne partie (sinon toute ?) de la discographie de Jon Spencer Blues Explosion, on va essayer de suivre. Par contre, les CDs étaient parvenus en ordre dispersé jusqu'à la boîte aux lettre de votre serviteur, les albums ne vont pas être forcément chroniqué dans le sens chronologique de ces re-sorties. D'où Year one qui se retrouve présentement examiné en long en large et de travers... bien qu'il ait été réédité avant Now I got worry. En même temps, ça dépend des pays donc bon... Tout ça pour dire... euh bah pas grand chose mais comme ça ce sera fait quand même. Et puis faut bien s'échauffer un peu le clavier parce que 38 titres, ça ne s'enfile pas comme ça quand même.
Oui, 38 vous avez bien lu et un seul dépassant la barrière des trois minutes. Donc ça va aller vite. Jon Spencer Blues Explosion. Du rock dur on le sait, légèrement bruitiste, foutrement barré par moment, surtout très blues... et explosif (oui, chroniqueur musical, c'est tout un métier parfois). On va s'épargner le soin et l'analyse assez rébarbative sinon répétitive, ou les deux, des presque quarante morceaux que compte la galette et on en vient à l'essentiel, Blues Explosion. Forcément redondant vue la profusion de titres et pourtant toujours électrisant, peut-être si on y pense parce que leur power-blues incendiaire n'est efficace que dans sa répétitivité. Ou alors, c'est la hargne que Jon Spencer & ses boys mettent dans leurs brûlots tantôt orageux, tantôt plus apaisés et parfois enveloppés de quelques effluves country/western rock qui remporte l'adhésion, les martèlements frénétiques et autres rythmiques punk racées qu'ils insufflent s'imposant comme autant d'arguments en faveur de cette abrasion blues-rock de crâmés dont le groupe s'est fait le chantre depuis toute une flopée d'albums. Classe... comme à chaque fois.
Jon Spencer Blues Explosion / Chronique LP > Now I got worry (Réédition)
Un cri tout droit sorti des entrailles qui déchire les tympans de l'assistance ("Skunk"), un grésillement rock'n'roll, ce son densément blues, cru et âpre ("Wail"), caractéristique de Jon Spencer et sa troupe, culte parmi les cultes, la griffe musicale du JSBE gang méritait largement d'être remise au goût du jour. C'est désormais chose faite avec toute une série de rééditions parues depuis le début de l'année chez Shove Records/Differ-Ant. Difficile dans le lot de faire son choix mais Now I got worry (sorti à l'origine en 1996) semblait être plutôt pas mal dans son genre, d'autant plus qu'il s'agit d'un album garni de bonus jusqu'à plus soif puisque comptant sur son tracklisting pas moins de trente-deux titres. Oui, rien que ça. On s'accroche, les tympans vont fumer. Que ce soit avec "Fuck shit up" et ses bidouillages étranges, "2kinds a love" et son blues rock groovy mais frontal ou "Chicken dog", son feeling incomparable et son efficacité rugueuse, le groupe distille une musique sans concession, directe et ravageuse. La basse y est volubile et alerte, le riff ardent ("Hot shot"), le chant, aussi rageur qu'acerbe. Parce que chez Jon Spencer, on ne supporte pas la demi-mesure. Droit dans ses bottes, le leader du groupe a toujours phagocyté l'entité "Blues Explosion", sans pour autant éteindre le talent de ses collaborateurs (cf : Judah Bauer joue dans Twenty Miles, Russel Simins s'est notamment distingué au sein de l'excellent Men Without Pants il y a quelques mois...). Mais le gazier est une figure incontournable du genre, une sorte d'icône d'un rock aride, fiévreux et intemporel. La faute sans doute à un charisme hors-norme qui transparait du reste ici sur des titres de la trempe d'un "Dynamite lover" ou d'un "Firefly child". Et même quand le groupe met la sourdine pour s'offrir une petite ballade western ("Can't stop"), ce n'est que pour mieux relancer la machine le temps de quelques brûlots rock/blues/punk cramoisis qui viennent gentiment carboniser les enceintes à coups de "Get over here" et de "Let's smerf" bien garage, non sans éviter d'insuffler une bonne petite dose de cool à l'ensemble (un "Fish sauce" jazzy et classe à souhait), souvent dominé par des hits incendiaires et bien couillus ("R.L got soul"), parfois un brin stoner ("Down low"), souvent abrasif. Merci le remastering bien foutu. 32 titres, une heure vingt d'un rock burné, parfois sauvage, parfois plus raffiné. Toujours à part. Blues Explosion. Parce que jamais un groupe n'aura aussi bien porté son nom.