Un autre Johnny fait l'actu en ce moment dans la sphère pop-punk/rock garage. Après Johnny Mafia, il s'agit de Johnnie Carwash. OK, l'orthographe n'est pas tout à fait la même, mais le trio lyonnais a autant de mérite que les Sénonais de figurer sur nos pages car leur dernier album, No friends no pain (notez l'amusante tentative de jeu de mots avec une expression anglophone popularisée par Benjamin Franklin), est un pur plaisir musical de 30 minutes. Pas étonnant de constater par ailleurs que les deux formations ont déjà partagé la scène ensemble, s'apprécient mutuellement et sont de super copains. Les Johnnie Carwash n'oublient pas les bons moments et dédient même des morceaux à l'amitié scénique comme sur "WALIAG", un titre composé en tournée en pleine nuit lors d'une fête avec les Belges d'Annabel Lee. Sans surprise, lorsque l'on sait qu'une partie de ce nouvel album est dédicacé à la fraternité et l'amour.
Les Lyonnais, menés par la voix juvénile et un peu malicieuse de Manon, la guitariste du trio, complété par Bastien à la basse et Maxime à la batterie, poursuivent leurs engagements dans la propagation de bonnes ondes aux refrains dont on ne décroche plus, une fois imprégnés dans nos ciboulots. Mon collègue JC parlait de "désinvolture" et "d'adolescence" dans sa chronique de Teenage ends, un premier album du groupe sorti il y a deux ans et demi maintenant et qui avait déjà retenu l'attention du public rock en France. On est en plein dedans ! On perçoit, en effet, ce "teen spirit", quand ce n'est pas celui de l'enfance (l'illustration choisie pour ce deuxième album ne peut nous contredire). La pop-punk parfois nigaude du trio est portée par une nitescence salvatrice et énergique qui purge le temps d'une demi-heure nos soucis du quotidien.
Légère et efficace, la musique de Johnnie Carwash s'inspire - d'après le dossier de presse - autant de la pop apaisante de Frankie Cosmos, que de l'énergie punk de Fidlar. Difficile de le contredire. Nous, on y voit aussi un clin d'œil aux formations avec lesquelles les Johnnie ont passé du bon temps sur les routes, tels que Johnny Mafia, Ottis Cœur (au fait, c'est Margaud qui a réalisé la pochette du disque), Annabel Lee, Mad Foxes, Mss Frnce, Dry Crap, We Hate You Please Die ou encore Bass Drum Of Death (la liste n'est pas exhaustive). Au moment où j'écris ces lignes, le trio s'apprête à partir en Chine pour 4 concerts. Il ne serait donc pas étonnant que les Johnnie nous ramènent quelques influences chinoises à incorporer dans un troisième album qu'on attend avec impatience.
Publié dans le Mag #61