Jello Biafra and the Guantanamo School of Medicine - White people and damage done La pochette est immonde mais rien que pour le titre de l'album (et aussi son contenu évidemment), le nouveau brûlot punk de l'ex-Dead Kennedys Jello Biafra et de son gang, mérite d'exploser la face de l'auditeur bien comme il faut. Normal en même temps. Parce que faisant suite au discret EP Shock-U-Py! déjà aux tonalités extrêmement politiques, White people and the damage done s'attaque cette fois à la corruption politique et la dictature/manipulation des médias. Mais pas que évidemment, car avec Jello Biafra and the Guantanamo School of Medicine, il y a toujours des tas des sujets sur lesquels le grand mamamushi du punk américain peut venir s'exprimer.

Un énième manifeste bien tranchant pour lequel Jello est entouré de ses vieux compagnons de route, la paire Ralph Spight/Kimo Ball (Freak Accident), Pau Della Pelle (Nick Turner's Space Ritual) et Andrew Weiss (Ween, Butthole Surfers). Par contre, Billy Gould lui, est parti (sans doute bien occupé par ses nombreuses activités avec Harmful, Fear And The Nervous System et surtout Faith No More) vers d'autres horizons. Toujours est-il que le line-up est forcément alléchant et le programme, a priori ficelé aux petits oignons. Petit problème, si la recette punk-rock alter-mondialiste vigoureuse est connue (et appréciée pour ça également), le résultat manque parfois singulièrement de "jus", de fougue incandescente.

Les idées, les thématiques, les raisons de s'énerver dans les textes comme l'esprit, Jello Biafra and the Guantanamo School of Medicine n'en manquent pas et l'époque que nous traversons ne pourra que difficilement leur donner tort. Par contre, musicalement, ce n'est pas toujours aussi riche que l'on pourrait l'espérer. Voire par moments même assez pauvres au détour de quelques riffs sur lesquels le groupe ne s'est pas trop foulé. Alors certes, ce n'est peut-être pas l'essentiel du projet mais quand même, on a parfois la désagréable impression que le gang est limité autant par ses acquis et que son idée première. Parfois réductrice. Et si l'ensemble reste largement plus qu'honorable (ne dramatisons pas non plus), White people and the damage done avait tout pour être une claque, une grosse fessée qui aurait laissé l'arrière train rougeoyant sur son passage. Presque décevant... mais pas complètement non plus.