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IT IT ANITA / Chronique LP > Sauvé

It It Anita - Sauvé Trois après Laurent, le quatuor belge It It Anita a présenté en avril son troisième album intitulé Sauvé, du nom de son producteur Amaury Sauvé, batteur d'As We Draw mais aussi producteur/ingé-son de talent qui a façonné le son de Bison Bisou, New Favourite, Soja Triani, Point Mort et tant d'autres. On ne fera pas les surpris, ils nous avaient déjà fait le coup sur le précédent disque, et pour couronner le tout, sa pochette est un dessin de Fab Severage du château de Laval, lieu où a été enregistré l'album. Histoire de marquer le temps de souvenirs très certainement mémorables. Question musique, la première écoute nous rassure d'emblée : Sauvé est du pur It It Anita. Avec sa noise massive (et ce, dès l'introductif et puissant "Ghost" suivi par un excellent "Sermonizer" très Metz dans les intentions) et quelques incartades popisantes ("Authority", morceau berçant dans l'univers d'un The American Analog Set pour ne citer qu'une formation), le quatuor séduit à travers dix morceaux pour la plupart énergiques et bien troussés. Le gros plus de ce disque se situe du côté de la production que je trouve bien plus aboutie qu'auparavant avec un volume et une densité sonore imparables. Mais également par le biais de compositions plus "direct dans ta face", plus punk, et par conséquent moins aventureuse. It It Anita était déjà connu pour être une machine à riffs aux vocalises très maîtrisées (le travail des chœurs est d'ailleurs un vrai régal sur ce disque), à travers Sauvé, il repousse encore plus ses limites. Et avec une telle production, cela fait toute la différence. Doit-on en conclure qu'It It Anita est sauvé ?

IT IT ANITA / Chronique LP > Laurent

It It Anita - Laurent Laurent n'est surement pas l'album de l'année, quoiqu'en toute objectivité (terme qui n'a pas vraiment de valeur en journalisme, soit dit en passant), il aurait pu facilement s'y placer. En effet, ce nouveau disque des très bons Belges It It Anita passe comme une lettre à la Poste, ce rock qui brasse plusieurs univers bien connu chez nous et que l'on apprécie fortement (indie-rock, post-rock, noise-rock, alterno-90's) s'avale facilement et se digère instantanément. Tout simplement parce qu'on bouffe aussi pas mal à ce râtelier et que la musique d'It It Anita reste ancrée dans des classiques de genres. Ils sont très loin d'être les seuls, et si la réussite de ce disque se trouve indiscutablement dans la qualité d'écriture et sa production (les enregistrements ont été assurés par Laurent qui est représenté sur la pochette, un bel hommage), il semble avoir été davantage conçu comme un avant-goût d'un live (là où le groupe excelle), plutôt que de se présenter comme une œuvre ambitieuse à l'écriture trop fouillée et moins directe. Par conséquent, il n'est pas certain que Laurent reste dans les annales (le temps le dira), en revanche, ses nouvelles chansons seront sans conteste des matières combustibles sur scène.

IT IT ANITA / Chronique EP > It it Anita

IT IT ANITA - It it Anita On n'est pas mécontent d'avoir de nouveau des news d'Honest House, label belge dénicheur de groupes... belges qui sortent en général du lot (Taïfun, Volt Voice, Frank Shinobi...). Avec It It Anita, quatre liégeois qui ont bien biberonnés aux années 90 (Sonic Youth, Pavement, Chokebore...), la donne reste sensiblement la même avec pour résultat un EP qui ne manque pas d'arguments, à l'instar de la lionne (bonjour madame...) de la pochette.

Dès le premier round sobrement nommé "G round", c'est toute guitare dehors que les It It Anita entame les hostilités : le titre est classique mais suffisamment enivrant, à la frontière entre le Mogwai de Mr. Beast et la jeunesse sonique, pour titiller la zone érogène de l'auditeur. Le second titre, "Tacoma", démarre là aussi sur les chapeaux de roues, un chant hargneux fait son apparition, le groupe prend le temps de développer des ambiances, les sacro-saintes alternances "je suis calme/je suis colère" sont d'autant plus percutantes. Le dernier titre, "Lightning bolt and man hands", une cover d'Hymie's Basement (projet du mec de Why?, Alopecia, tu connais ? ), est là aussi une réussite. Les It It Anita la transforment en un long périple sadcore qui renvoie au spleen léthargique d'un Chokebore. Bref, la reprise était pas forcément évidente, les It It Anita l'ont torché finger in ze nose. Excellente pioche que cet EP qui a fait du bien à mes oreilles de trentenaire nostalgeek et qui devrait également faire plaisir aux tiennes, même si t'es manifestement plus jeune. Et on peut même ressentir une pointe de, ô influence casse-gueule, Nirvana dans le ventre (pas mou) de l'EP. Et (bis) non, le numéro de la lionne ne figure pas au dos de la pochette. Sorry.