The Irradiates - Revenge of the plants Revenge of the plants. Rien que ça ! Les membres de The Irradiates n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Le quatuor surf rock de Besançon (comptant dorénavant dans ses rangs l'excellent Arnaüd De Cea à la six-cordes) relance les expérimentations avec ce troisième album enregistré et mixé par Jim Monroe (CJ Ramone, The Adolescents...). Et disponible chez Dirty Witch et les Productions Impossible Records. Et même si ça peut sembler perturbant au premier abord, ces savants-fous du surf maîtrisent sans conteste leur sujet.

Savant dosage de surf et de rock, Revenge of the plants n'est rien d'autre qu'une bombe atomique concoctée avec passion et détermination par nos quatre irradiés. La thématique de cet album est, tu l'auras compris, la revanche des plantes. Rien que la sublime pochette réalisée par Victor Marco est un excellent prétexte pour se procurer cet album en format LP ou digipak. Mais le contenu vaut également son pesant de cacahuètes. En douze titres, The Irradiates s'imposent encore un peu plus comme les fers de lance du mouvement surf music. Quasi instrumental (seuls les excellents "Jack-in-the pulpit" et "Tales of a poisoned seed" et leur mix surf / punk sont chantés), ce troisième album regroupe des morceaux dont l'intégralité transporte l'auditeur dans un monde parallèle. Un monde aux atmosphères résolument rock (merde, je suis accro à ce breuvage qu'est "Dark matter" et cette préparation sonore intitulée "Locked in the chromatic spectrum"), aux ambiances tantôt survoltées, tantôt posées (le flippant "Shut up, let's grow!", le délicieux "Sap rain") avec pour dénominateur commun ces sonorités caractéristiques de la surf music, pleines de réverb et de coups de vribrato ! Et je ne te parle même pas de l'aisance technique dont Dame Nature a doté chaque musicien pour être aussi à l'aise pour développer des morceaux aussi bien aboutis. Difficile de mettre en valeur un titre plus qu'un autre, la cohérence et l'impertinence de l'ensemble ne méritent pas ça. The Irradiates n'ont aucun tabou et peuvent, sans qu'on y trouve à redire, agrémenter leur surf de jazz, de rock et de rythm and blues cuivrés (la participation des cuivres de Two Tone Club à "Unidentified wild flower" est tout simplement exquise).

Dérangeant, jouissif et remuant à la fois, Revenge of the plants démontre en quarante minutes que The Irradiates est un groupe à part. Un groupe qui mérite amplement qu'on se penche encore un peu plus sur ses formules magiques et ses expérimentations sonores. N'en jetez plus, je suis conquis.