Tu ne connais pas Imparfait ? On te les a pourtant présentés sur notre numéro 51 avec une belle interview lors de leur passage à Paris, où ils nous avaient bien cloué. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le groupe s'est chopé des premières parties de grosses pointures tels que Nova Twins, Lofofora, Punish Yourself ou encore Eiffel. Parler de leur dernier album, Telema, est assez compliqué. Effectivement, l'album est tout aussi divers que déroutant. Ça part un peu dans tous les sens, donc je vous recommande de vous accrocher pour le trip, cela peut sonner assez négatif, mais en fait non. Et c'est ce qui rend cet album très digeste, et très loin d'être lassant ! Comme le groupe l'a expliqué, ils sont fans de musique avec un grand M et écrivent tous avec leurs émotions du moment, on se retrouve par conséquent avec des différentes influences qui évoluent constamment au fil du temps. Toujours pour citer le groupe, l'album a été travaillé sur sa texture sonore pour le rendre plus homogène et cohérent. Et je confirme : la production n'a rien à se reprocher, c'est super propre et clair, et on a un vrai sentiment d'unité, malgré les virages parfois assez brutaux entre les genres.
À titre personnel, le groupe m'intriguait d'un point de vue visuel mais également musical. Les clips vidéo sortis, pour "À l'américaine", "Thérapie" et "Rituel", étaient très bien léchés mais offraient peu d'idée sur la "vraie" direction musicale du projet. Pourtant, il a fallu se rendre à l'évidence : Telema est résolument rock, mais avant tout extrêmement hybride. Quand le disque tourne sur la platine (et oui mon petit bonhomme, on ne chronique que les supports physiques chez le W-Fenec !), on se retrouve dans un trip entre métal, rap français, électro, spoken word, trip hop... et tout ça souvent dans un même morceau ! Effectivement, ça peut passer de gros riffs bien lourds ("Rituel") à des moment plutôt rap-électro ("Ritournelle"), voire même trip/hop ("Piotr"). Il semble que le groupe, mené par Prisca est inarrêtable. En plus du talent incontesté de ses acolytes, cette dernière est multi-instrumentiste, elle rappe, elle excelle au chant et crie !
Vous comprenez maintenant un peu mieux pourquoi écrire une chronique sans analyser chaque titre individuellement est compliqué. Et vous ne souhaitez certainement pas un magazine de 500 pages. Je ne peux donc que vous inviter à vous lever (c'est d'ailleurs ce que "telema" signifie en l'une des quatre langues du Congo) et à aller acheter cet album surprenant et très bien réalisé. Et d'après ce que j'ai compris (et mes collègues du W-Fenec qui ont eu la chance de les voir live acquiesceront du regard), ça dépote grave ! Étant coincé au Royaume du Brexit, cela va m'être un peu plus compliqué, mais si j'ai une occaz', je n'y manquerai certainement pas !
Publié dans le Mag #52