Illuminati Hotties-Power Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Illuminati Hotties aurait largement pu être un "bon tuyau" soumis à l'approbation de mon camarade de jeu Gui de Champi, et je vois mal comment Power ne figurerait pas dans mon top 10 de 2024. On en est là. C'est dire si vous devez vous ruer sur le troisième album composé par Sarah Tudzin, maîtresse à bord du projet Illuminati Hotties, sorti fin août chez Hopeless Records. Label qui au passage vient de racheter Fat Wreck Chords à Fat Mike de NOFX, et Erin son ex-compagne. Mais point de skate/punk ici, même si nos chaudasses illuminées sont basées elles aussi à L.A. en Californie.

Non, on a affaire à de l'indie-rock tout ce qu'il y a de plus basique, classique mais magique. "Can't be still" pose les bases d'entrée de ce qui sera le fil conducteur, pour ne pas dire le power de tout l'album : guitares crunchy, mélodies, chant happy et petits arrangements de folie. C'était son taf à la base, avant de se lancer dans la composition et de laisser libre court à son songwriting. Sarah a ainsi produit divers artistes, dont Cloud Nothings ou Boygenius pour ne citer qu'eux. "Would like, still love you" et "Throw (life raft) " ensuite sont deux autres petits bijoux de power-pop, avant que "Rot", plus posé nous fasse basculer dans un mood mélancolique. De très courte durée car le soleil californien et l'insouciance weezeresque pointent le bout de leur museau dans "Love with somebody better", morceau le plus facile, le plus efficace et par conséquent le plus tubesque au premier abord. On pense aussi à Weezer dans "What's the fuzz", ou encore à Colleen Green à plusieurs reprises, et j'ai eu le nom de The Cardigans, sorti de nulle part, qui est venu popper dans mon cerveau pendant "Sleeping in". Bref, vous l'avez compris, la suite est du même acabit, de la même qualité et absolument rien n'est à jeter dans ce disque, selon le même schéma, à savoir 3-4 morceaux plus catchy et un plus lent mais tout aussi prenant ("You are not who you were" ou le trop beau morceau éponyme).

Les tubes s'enchaînent donc avec une facilité déconcertante (dès la deuxième écoute on a l'impression de les connaître par cœur) et point besoin de théorie du complot pour comprendre que Sarah veut dominer le monde avec sa pop, et sur la foi de son Power, on adhère bien volontiers à sa secte.