ILikeTrains - Elegies to lessons learnt "We all fall down" donne le ton dès les premières secondes de l'album... les leçons du passé doivent permettre d'apréhender au mieux le présent mais dans le même temps sachant que tout a forcément une fin. Aussi Elegies to lessons learnt respire la mélancolie. Celle-ci, à fleur de peau, berce cet album en forme de recueil de récits tragiques et n'anecdotes historiques. Les idées noire et l'âme en peine, guidé par la voix sépulcrale de David Martin, chanteur du groupe et narrateur de ces histoires évoquant souvent des destins tragiques que le groupe raconte dans ses albums, on replonge dans la musique torturée et envoûtante d'un iliKETRAINS qui veut désormais asseoir sa position d'espoir confirmé de la scène post-rock anglo-saxonne. Et tout au long des quelques six minutes et onze secondes que dure le premier titre de cet Elegies..., on comprend que le quintet de Leeds peut nous emmener très haut, très loin, vers des contrées musicales que seuls un Sigur Ros, un The Album Leaf ou un Mogwai ont pu visiter avant lui.
Des rythmes lents, des morceaux tantôt courts, tantôt plus allongés, des crescendo majestueux et une musique sous haute tension émotionnelle, crépusculaire et hypnotique ("Twenty five sins" et le bouleversant "The deception"). iliKETRAINS semble pouvoir nous emmener n'importe où et en racontant ses histoires, le grand incendie de Londres pour ("Twenty five sins"), l'assassinat de Spencer Perceval, alors premier ministre du royaume ou le procès des sorcières de Salem ("We go hunting"), le groupe nous place comme premier spectateur de drames qui semblent se dérouler sous nos yeux. Ces leçons du passé qui ont donné son nom à l'album sont autant de pièces d'orfèvrerie post-rock aux cuivres émouvants ("Come over"). Des rythmes lents et majustueux nous menant de l'aube au crépuscule, de la naissance à la mort en passant par tous les états intermédiaires, après Progress reform, iliKETRAINS dévoile un peu son univers musical, fait de clairs/obscurs mélancoliques évoluant au coeur de tourmentes instrumentales parcourant d'immenses étendues désolées. Et dans cet état second au travers duquel on a l'impression de vivre un véritable songe éveillé, le groupe distille ses mélodies travaillées et avec le sens de la mesure et l'élégance des plus grands referme son album sur un "Death is the end" au titre tout sauf anecdotique...