Putain, il est encore là, lui ! Les légendes du rock (celui qui bastonne) ont beau tomber comme des mouches au fil des années, lui, comme je viens de l'écrire, il est encore là. Pourtant, avec tout ce qu'il a pu s'envoyer dans le cornet, la légende (sur)vivante aurait pu rester sur le carreau. Mais non, il est encore là. Et plus en forme que jamais. Lui, c'est Iggy. L'Iguane. L'un des créateurs du punk rock. Le showman dans toute sa splendeur. Iggy quoi !
Et Iggy a remis le couvert avec un nouvel album (son 24ème, live compris) ironiquement intitulé Every loser. Entouré de la crème de la crème des musiciens de la côte ouest (dont, pour les plus connus, Chad Smith des Red Hot, Duff Mc Kagan de Guns 'n' Roses et Velvet Revolver, Travis Barker de Blink 182, Stone Gossard de Pearl Jam, Dave Navaro de Jane's Addiction et le regretté Taylor Hawkins de Foo Fighters), le charismatique performeur frappe fort en livrant un disque résolument rock, avec son lot de tubes qui sentent la crasse et le souffre (le très Stoogien "Frenzy" ouvrant l'album, "Modern day rip-off", le génial "Neo punk") mais tout de même à forte dominance pop avec ces géniales lignes de chant graves en mode crooner ("Strung out, Johnny", "The news for Andy") et ces petits délices interdits que lui seul peut transformer en tubes ("Comments", "New Atlantis" et la ligne de chœurs piquée aux Rolling Stones, ou le surprenant mais attachant "Morning show"). On ne s'ennuie à aucun moment à l'écoute de ce disque d'un peu plus d'une demi-heure. Comment pourrait-il en être autrement avec un artiste de ce calibre ? Le boulot de production et de composition d'Andrew Watt (Ozzy Osbourne, Eddie Vedder) est à souligner, tant Iggy sonne moderne, tout en gardant son ADN de rockeur ayant traversé pêle-mêle le heavy metal, le grunge, le neo metal et tous ces putains d'autres styles dont il n'a certainement que foutre. Et il a bien raison. Car Iggy restera à tout jamais Iggy : un artiste passionné (et passionnant) qui ne fera jamais semblant et qui a passé l'âge de produire pour séduire.
Every loser a tout pour plaire : des sonorités à la mode, des morceaux aboutis et accrocheurs, et ce charisme qui transpire à l'écoute de chaque morceau. Moi qui raffole d'American caesar et Naughty little doggie (ah, les années 90 !), je crois que le petit nouveau pourra rivaliser avec ses ainés. Autre époque, autre ambiance, mais toujours la même classe. Stay safe Iggy, c'est un ordre !
Publié dans le Mag #55