IAMX - Alive In New Light IAMX est à Chris Corner, ce que NIN est à Trent Reznor, une extension de lui même, à tel point que l'on ne sait plus s'il faut encore parler de groupe le concernant ! Membre actif puis rapidement leader de Sneaker Pimps, souvenez-vous l'excellent "Long hard road out of hell " avec Marilyn Manson sur le score de Spawn, ce dernier finira par saborder le groupe de trip hop anglais, malgré une discographie parfaite, afin de fonder sur ses cendres un nouveau projet où lui seul serait aux commandes... Dès son premier album Kiss+swallow en 2004, Corner pose les bases d'une musique hybride, héritière de sa précédente formation, naviguant aux frontières de la dark wave. Portées par une voix magnifique capable d'atteindre des sommets, les compos du Britannique font toujours preuve de finesse et de subtilités, musicalement riche et dense (parfois à la limite de l'indus).

Alive in new light le dixième album (en comptant les 2 remix, de quoi filer le vertige à Franck Black !) ne déroge pas à la règle, l'univers dépeint y est toujours le même, de ce côté pas ou très peu de prise de risque en dehors du très électro "Body politics" avec ses beats martiaux. L'ambiance est souvent sombre et mélancolique même si la lumière tente parfois de percer ("Mile deep hollow" et "Big man"), un résultat et un concept très proches de ce qui avait été fait précédemment, notamment sur The alternative. Un album coupé en deux avec une première partie assez dynamique : la paire "Alive in new light" / "Break the chain" est imparable, une seconde plus ambiante amorcée avec "Exit" (titre que n'aurait pas renié le duo Atticus Ross/Trent Reznor).

Un dernier opus qui nécessite plusieurs écoutes pour bien rentrer dedans et en mesurer les contours, on appréciera particulièrement la présence quasi systématique du chant féminin venant épauler celle du leader-compositeur, Janine Gezang quasi membre permanent du groupe et Kat Von D (tatoueuse de stars, auteur, compositeur, interprète, mannequin...), chacune apportant un petit plus aux titres auxquels elles collaborent, avec une mention toute particulière à "The power and the glory" qui achèvera magnifiquement cette œuvre tourmentée. On regrettera cependant le manque d'inventivité, l'ex-Sneaker Pimps semble vouloir rester dans sa zone de confort, les choses se suivent et finissent par trop se ressembler au point où l'on se demande si le créateur n'est pas prisonnier de sa créature...