I Hate Our Freedom

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Composé d'actuels ou ex-membres de Garrison, Milhouse, Texas Is the Reason, Thursday, I Hate Our Freedom est un quartet new-yorkais évoluant depuis 2006 dans un registre rock/punk (très légèrement post-hardcore) indie mais qui aura attendu jusqu'à 2011 pour livrer ses premiers efforts discographiques. Un single 7'' (Batting practice bientôt suivi d'un album (Seriously) la même année, tous deux sortis via Mightier than Swords outre-Atlantique et Arctic Rodeo Recordings sur le vieux continent, permettent au groupe de concrétiser ses envies de studio. Et s'il aura fallu attendre bien des années avoir de voir un premier album, le groupe décide de ne plus perdre de temps et embraye sur un second effort long-format dès 2012. Le titre : This year's best disaster.

I Hate Our Freedom / Chronique LP > This year's best disaster

I Hate Our Freedom - This year's best disaster "3am New York City" attaque d'entrée de jeu et fait parler l'électricité, histoire de mettre ce This year's best disaster sur orbite sans perdre de temps. Riffing cinglant, tension rythmique déjà bien présente, I Hate Our Freedom a déjà le couteau entre les dents et sa mixture rock/punk aux légères fulgurances post-hardcore sur les poussées de fièvre, fait déjà des ravages dans la tuyauterie. Hargneux et très énergique, le groupe rend hommage à sa ville de naissance en exécutant un premier tube, comme ça, sans prévenir. Plutôt la classe... surtout qu'il enchaîne sans prendre de pause avec "Sans sympathie", un titre au patronyme certes francophone mais à l'efficacité émorock typiquement nord-américaine.

Mélodie puissante et évocatrice, une omniprésence instrumentale convaincante et un vocaliste qui laisse transpirer du charisme par palettes, ce deuxième titre renforce l'impression de maîtrise et d'efficacité absolue déjà sous-entendue par le morceau inaugural de l'album. Les membres du groupe ont très clairement du bagage, ne sortent pas de n'importe où (cf : biographie) et ça s'entend : l'ensemble n'est peut-être pas révolutionnaire mais son écriture est un mélange de fougue électrique et de finesse amplifiée plus que redoutable, notamment lorsque les américains passent à "Cut you in" puis "Second telling of a first degree", deux pistes archétypales de ce que la scène alternative US sait proposer depuis deux décennies, ce même si la prod' sonne, elle, très actuelle. En même temps, l'album voit le jour sur le vieux continent par le biais du spécialiste du rock américain des années 90/2000 : Arctic Rodeo Recordings...

Le label s'est, depuis quelques années, fait un nom en sortant quantité de disques s'inscrivant dans l'héritage rock alternatif/emo/post-hardcore/punk venu d'outre-Atlantique (Joshua, Retisonic, VS.Antelope...), en témoigne notamment ses affinités avec Jonah Matranga (Far) et l'ex-Quicksand Walter Schreifels (Walking Concert) dont il a sorti plusieurs productions, qu'il s'agisse d'albums solos ou de side-projects. Et le résultat sonne des plus cohérents à l'écoute des titres composant ce This year's best disaster : les "Loverbomb" et autres "Set if off" ou "The poison and pen" punkisants et mélodiques qui font vrombir la tuyauterie avant que le groupe ne verse dans l'intensité plus émo-rock avec un "Add suicide to the list of things you failed at" véritablement "tubesque". Une grenade à fragmentation qu'I Hate Our Freedom dégoupille en guise de presque-final avant un dernier tour de piste musical sur le foudroyant "You're perfect, no really", soit deux ultimes et irréfutables preuves de l'excellente d'un groupe sait décidément parfaitement mener son affaire... et accessoirement de l'excellente santé d'un label qui n'a de cesse, depuis quelques mois, d'enchaîner les sorties plus que recommandables.