Hydras Dream - The little match girl Avec sa dernière signature en date, le duo suédois Hydras Dream, la prolifique maison de disques allemande Denovali (Bersarin Quartett, Greg Haines, John Lemke, Federico Albanese, Sebastian Plano...) s'aventure sur les sentiers escarpés d'une dream-pop aux accents néo-classiques et expérimentaux tout au long d'un album tour à tour enfantin puis adulte, grave puis lumineux. ou inversement : The little match girl. Un disque qui, dès les premiers instants, pose les ambiances de cette œuvre diaphane et euphorisante, souvent troublante et parfois sibylline, presque cabalistique.

De l'ambitieux "Last evening of the year" au nébuleux "The end", en passant par le fragile "The little match girl" ou le troublant mais sublime "Hypothermia", la paire composée par la chanteuse/pianiste Anna von Hausswolff et du compositeur de musiques de films Matti Bye convole en justes noces d'un point de vue créatif et en harmonie totale, absolue. Ou presque. Car si l'on met de côté le bruitiste et finalement plutôt stérile "Losing the slippers", le reste de cet album renvoyant parfois aux travaux de Björk ou Emilie Simon de par ses bricolages sonores habiles comme ses rêveries fantomatiques habitées par les panoramas nocturnes scandinaves, brille de mille feux. Et illumine ce conte musical que viennent narrer les deux musiciens.

On se laisse prendre au jeu, gagner par l'atmosphère si particulière de l'album et la voix feutrée de sa vocaliste, Anna, comme flottant à travers les cieux ("Grievance of a young girl"). Intemporelle et au fil du disque de plus en plus hypnotique et envoûtante, elle enveloppe l'album d'un voile de douceur intimiste que mettent en relief les très élégants arrangements de Matti Bye (en témoigne l'émouvant "Grandma's appearance"). Des instrumentations qui trouvent leur espace d'expression au cours d'un interlude plutôt minimaliste mais lors duquel elles sont au premier plan ("Fall of a star"), avant d'être de nouveau un peu plus en retrait, servant alors d'écrin à la pop céleste scintillante de "The joys of a new year". Une dernière envolée vers des sommets invisibles et une ode à l'évasion sensorielle dont on ressort forcément troublé. Classe.