Heeeeeeey Guillaume Circus, ça boume ???? En plein dans le swag ? Purée, déso, je quitte une discussion avec mes collègues avec qui j'accuse une génération d'écart et je commence à parler comme elles. Du coup, c'est fun de les voir réagir au fait que j'écoutais Nirvana quand Kurt Cobain était encore vivant et que je portais des Converses et des tee-shirts de Guns 'N' Roses au collège. En même temps, comme elles n'ont pas connu les francs et que vivre sans Internet équivaut à vivre à l'époque de la Préhistoire, il y a un sacré fossé. Je me suis bien marré, mais je me dis que tu dois vivre ça au quotidien avec ton "passe-temps" de professeur en collège. Et je verse déjà une larme quand Victoria me réclamera des vêtements improbables dans quelques
années mois ! Au secours !!
La fin de l'année approche et il est temps de faire le bilan (calmement, comme dirait un groupe que mes collègues ne connaissent pas !). Année assez chamboulée professionnellement parlant et toujours aussi excitante musicalement. Trop de disques achetés, pas assez de chroniques rédigées, et jamais assez de concerts. L'âge grandissant, il va falloir que je tienne une liste des shows auxquels j'assiste, histoire de ne pas m'emmêler les crayons. L'un des temps forts de l'année restera cette superbe soirée du 8 novembre quand j'ai pu assister à un concert des géniaux Schedule 1 (qui ont été honorés d'être au sommaire de notre fanzine saison 3) et, cerise sur le gâteau, à un double set des Burning Heads : punk rock et reggae. Ça s'est passé du côté de Wasquehal, au Black Lab plus précisément, et encore une fois, en plus d'être géniaux, les Burning Heads ont partagé l'affiche avec un groupe mis à l'honneur dans nos échanges. Tu verras que l'an prochain, comme tu l'as suggéré sur les réseaux, ils feront bien une date je ne sais où avec Third Ego, ton dernier tuyau. On va croiser les doigts !
En attendant, je te félicite pour la mise en page de notre nouveau fanzine. Du beau boulot, vraiment. Je suis vraiment content (pour ne pas dire fier) que l'aventure continue et que nous puissions laisser une trace "printed" de nos échanges. Encore merci à celles et à ceux qui se sont déjà procurés ce nouvel exemplaire, la curiosité étant un excellent défaut. Toutes les infos concernant les fanzines sont dispos sur notre site internet huguigugi.fr (je pose ça là, l'air de rien, mais là aussi, on a bricolé un truc qui fait le boulot). Be curious and enjoy, mate !
Transition foireuse pour présenter Bicurious, mon tuyau d'enfer et déjà certifié auprès de mes rabatteurs. Je sors encore un peu des sentiers battus, et plutôt que de te proposer un groupe de "punk-rock exigeant" (j'adore cette réf du fanzine Rotten Eggs Smell Terrible à propos du nôtre), j'ai décidé de mettre à l'honneur un groupe OMPCI (Organisation Musicale Pas Clairement Identifiée). Je suis tombé sur le premier album de ce groupe un peu par hasard, attiré par le dessin de la magnifique galette noire et blanche postée par le label sur le réseau Facebook. Ce label, tu le connais, c'est Big Scary Monsters (New Pagans, Gender Roles et bien d'autres) et comme les types de Brighton sortent souvent des groupes de qualité, je me suis lancé dans l'écoute de Your life is over now... les yeux fermés (mais les écoutilles bien ouvertes) le jour de sa sortie, le 4 octobre dernier. Nous sommes fin novembre et je n'ai toujours pas décroché. Je suis putain d'accro à ce disque qui ne comporte aucun défaut (enfin, si, un seul, mais j'y reviendrai plus tard).
Sur le papier, je n'étais pas certain d'y trouver satisfaction. Présenté comme un duo guitare/batterie, j'ai trouvé ça suspect. Non pas que deux musiciens ne puissent enquiller des pistes et des pistes d'instruments en enregistrant un disque, mais je pense toujours à la restitution qui peut en être faite sur scène et là, à moins de trichoter un petit peu comme notre amie Lauran Hibbert qui balance la basse avec des bandes, ça va être compliqué de restituer ce beau bordel on stage. Et puis réflexion faite, on en connait des types qui enregistraient des disques à deux... et même tout seuls ! Onze plages (dix titres et une petite respiration en milieu de disque) composent Your life is over now... et le moins que je puisse dire, c'est que ce skeud m'a bien retourné le cerveau. Il n'y a rien, mais alors absolument rien à jeter de ce petit bijou de power pop/punk (mais pas trop exigeant) /math rock qui fait irrésistiblement penser à Biffy Clyro (pour ne citer qu'eux). J'ai beau ne pas être un habitué (sans toutefois être réfractaire) de la musique dite "compliquée", j'ai été happé par les riffs hypnotiques et renversants de "Coming around", première piste ultra rock et certainement l'une des plus accessibles du disque. Les titres se sont enchaînés, me faisant rentrer un peu plus dans l'univers trituré d'un duo qui se qualifie lui-même de confus, bruyant, instrumental et expérimental. Instrumental, ça c'était avant, mais j'en reparlerai un peu plus tard. Pour le reste, la description est complètement dans le vrai. Je pense même qu'on peut rajouter "frais, dynamique et jouissif". Car rien n'est à jeter dans ce disque. Rien. Et je pèse mes mots. Enfin, si, juste une chose, mais vraiment parce que j'ai décidé d'être un peu tatillon : l'enchainement du pont pour tomber sur le refrain, à 3'40 du génial "Monday afternoon", que je trouve trop brut. C'est con, mais c'est le seul truc que je peux reprocher à ce disque parfait. Tous les ingrédients sont là : grosses guitares, gros son, voix impeccables, mélodies imparables, recherche constante de l'arrangement deluxe, et surtout diversité des styles (l'intro de "Uncle Kevin" en mode post-punk et sa guitare réverbérisée est un délice, tandis que le rouleau compresseur "Acrylic fences" plaira aux amateurs de pop aux grosses guitares). Clairement, ça tape dans pas mal de registres, avec toujours cette recherche de mélodies puissantes. À force de poncer ce disque, j'ai l'impression de redécouvrir à chaque écoute des arrangements nouveaux, si bien que j'ai beau activer le mode repeat, les 42 minutes de Your life is over now... se révèlent à chaque fois un voyage inédit. Assurément, une de mes claques de l'année !!! Toi aussi tu vas craquer, c'est obligé !
Tu me connais, je suis allé gratter un peu sur les internets pour en savoir davantage sur ce duo (qui semble tourner avec un groupe complet) : les deux larrons que sont Taran Plouzane (guitares, chant) et Gavin Purcell (batterie) ont commencé leurs activités du côté de Dublin en 2016 et ont sorti en 2021 (Re)constructed, premier album instrumental et clairement plus ardu à appréhender. À l'écoute de ce premier essai, je me dis que les gars ont vraiment bien fait d'ajouter du chant (qui est excellent d'ailleurs) et de durcir le son en 2024 (même si "Palapalapa" aurait pu se trouver sur Your life is over now...). Comme quoi, des mélodies vocales, ça change tout car autant je raffole de Your life is over now..., autant je trouve (Re)constructed un peu indigeste et assez perché (un peu trop arty quoi !)... et moins rock que son successeur. Je t'invite également à jeter une oreille attentive sur les samples détournés de "Fake news", premier titre du EP intitulé I'm so confused : le contexte politique actuel est parfait ! Mais c'est bien la formule actuelle qui m'excite le plus !
Tu l'as compris, Bicurious m'a sacrément secoué. J'ai vraiment hâte de croiser le groupe en concert ici ou là (figure toi que ça a notamment joué en 2022 au Supersonic, j'imagine bien que le groupe rejouera à Paris dans les mois à venir !) et de choper la galette qui va bien d'ici là.
Salut Gui de Champi, bien content d'avoir de tes nouvelles, je commençais à m'inquiéter. Bon, si tu m'avais écrit il y a 15 jours, ce n'est pas pour autant que j'aurais pu te faire découvrir dans la foulée un pur joyau à la Third Ego car mon "passe-temps", comme tu dis, qui me paie loyer, électricité, bières, disques et tutti quanti est bien prenant en ce moment, période bilan du 1er trimestre oblige. Je ne suis pas "en plein dans le swag" (ce qui ne veut rien dire, va falloir écouter davantage tes jeunes collègues), mais plutôt le nez dans le guidon, en pleine brume qui plus est. Je déteste cette période novembre - février (oui ça fait 1/3 de l'année, je prends mon mal en patience...), à cause de carence en vitamine D, du froid, et je ne suis pas spécialement fan des bilans et encore moins de l'esprit de Noël qui arrive. Je n'aime pas trop regarder dans le rétro, 2024 a comme les précédentes (et les suivantes) eu son lot de trucs bien coolos et d'autres bien merdiques... Next.
Je t'épargne le merdique mais parmi les évènements sympas, je t'aurais bien rejoint pour cette chouette soirée dans le ch'Nord avec les Burning Heads et Schedule 1. Tu m'as bien chopé le disque comme je t'avais demandé, hein ? Comment ça t'as oublié salopiaud... T'es viré ! Cool que tu aies pu leur présenter notre fanzine (et merci pour tes mots doux sur la mise en page), mais je faisais déjà du tourisme parallèle à Anvers avec d'autres potes ce même weekend. La tournée Hot Water Music et Quicksand (plus As Friends Rust), qui ne passait bien sûr pas en France avait motivé ce petit trip et semi déception partagée par l'ensemble de notre crew. Quicksand, c'était sympa et Monsieur Walter Schreifels a trop la classe, mais ils n'étaient qu'en trio et il manquait donc une gratte. En plus, le public flamand était complètement amorphe, pour ne pas dire à chier. Zéro ambiance ! Nul ! Puis, concernant Hot Water Music, alors qu'ils célébraient les 30 ans du groupe, la setlist comprenait trop de morceaux récents, le "nouveau" (depuis 2017 quand même) Chris Cresswell prenait trop de place et j'aime moins sa voix, son attitude sur scène, quand Chuck Ragan était lui trop en retrait... Une sensation de minimum syndical, et plutôt mitigée au final. Mais on s'est bien marré avec mes compères, on a bu un peu trop de bières le premier soir (donc fait le concert le lendemain quasi sobre, ça a pu jouer), et on a farfouillé dans beaucoup trop de bacs chez l'excellent disquaire Chelsea Records, que je te recommande. Des dizaines de milliers de disques ! Pas forcément donnés, les CDs d'occas' sont à 8-9€ mais il y a un choix démentiel et le 4ème est gratos donc ça te fait le CD à environ 6,66€... Prix démoniaque, mais j'ai su me limiter en prenant des vieux Social Distortion, Therapy?, Afghan Whigs et Sunny Day Real Estate que je n'avais pas. J'en connais un en revanche qui a été moins raisonnable. Coucou Bertrand Pinsac ! 😉
Au cas où tu pourrais le penser, je ne suis pas en train de meubler, noyer le poisson pour ne pas parler de ton tuyau. Que nenni ! Ça fait du reste 4 fois d'affilée que je m'envoie Your life is over now... cet aprèm, qui va se retrouver dans mon top de 2024, voire même risque de déloger Nervus de mon top 5 de tes tuyaux ! Et ouais mec ! Pour quelqu'un qui n'aime pas faire de bilan, on peut dire que j'ai été bien troublé par tes Bicurious. Bien joué très cher ! Le groupe ne m'était pas totalement étranger car je suis d'assez près (mais moins que toi, il est vrai) ce label Big Scary Monsters, et j'étais tombé sur la page Bandcamp de cet album à la rentrée (ou cet été ?) au gré de mes pérégrinations internet, mais le disque n'était pas encore sorti et de mémoire, il n'y avait que deux morceaux en écoute. J'avais trouvé ça plutôt cool et m'étais promis d'y revenir plus tard. Et puis, et puis... les jours/semaines/mois défilent parfois beaucoup trop vite et je n'ai pas pris le temps d'y retourner jusqu'à ce que tu me soumettes ce tuyau, certifié tuyau d'or 2024, donc. Merci, car j'aurais très bien pu passer à côté.
Bien vu pour le conseil d'écoute du plus récent au plus ancien car si je valide d'entrée, dès les premières secondes le titre d'ouverture "Coming around" comme toi, la version instrumentale de Bicurious 1.0 me convainc moins. C'est sympa, mais il manque clairement quelque chose. Ça les oblige, et notamment le gratteux Taran, à être plus inventif dans ses riffs et lorgner davantage vers le math-rock, mais je trouve le Bicurious 2.0 avec chant clairement plus abouti, plus intéressant et plus entraînant (malgré quelques morceaux instrus de la V 1.0 bien chaloupés il est vrai). Mais c'est sûrement mon côté (power) pop qui parle. En plus, j'aime beaucoup sa voix, c'est presque dommage qu'ils s'en soient privés au début. Un virage a clairement été amorcé avec cet album et je suis bi(en) curious de voir ce que va donner le groupe par la suite.
En attendant s'il y a peu de chance pour que je ne revienne sur (Re)constructed (2021), I'm so confused (2018) et ce qu'ils ont fait avant, c'est certain que Your life is over now... va continuer à tourner over and over. À défaut de "punk-rock exigeant" (moi aussi j'ai bien aimé cette formule de Thierry du fanzine REST), tu me proposes là du rock indé exigeant et me ravis ainsi. Et je te rejoins complètement sur les références aux écossais Biffy Clyro (flagrant sur "Magic marker") et les anglais Gender Roles. Décidément, on les déguste à toutes les sauces ceux-là. C'est marrant car on pourrait y voir un clin d'œil dès la pochette de Re(constructed) avec la maison, mais c'est davantage dans la structure des morceaux, les nombreux effets de guitare, et le chant (comme sur "Gutness") du dernier album que la comparaison est pertinente. Franchement, c'est catchy du début à la fin, ça fourmille de bonnes idées et de tubes, rien n'est à jeter, à part ta réserve sur l'enchaînement pont/refrain de "Monday afternoon" qui me semble complètement dérisoire. Je vais donc céder avec tout mon consentement à ton harcèlement pour faire une commande groupée de disques. Si ça ce n'est pas de la validation de tuyau, je ne sais pas ce que c'est ! Et je compte sur toi pour demander une ristourne au gars de Big Scary Monsters, avec toute la pub qu'on fait pour son label !
Pour ce qui est de mon tuyau, tu te démerderas tout seul comme un grand pour choper les disques car j'ai déjà les deux LPs du groupe dont je vais te parler : The Rituals. Tu pioches généralement dans le Royaume-Uni, moi aux États-Unis mais comme la dernière fois, je sors de ma zone de confort avec un groupe européen... et italien. Bon, je m'avance pas mal en disant que je sors de ma zone de confort car si toi tu t'aventures souvent dans des contrées stylistiques périlleuses, on va quand même rester dans du punk-rock, hein, mais du "punk-rock exigeant", bien évidemment ! C'est en 2006 sur MySpace que je tombe sur le profil de The Rituals, je ne sais plus exactement comment mais très certainement en navigant de page en page via les petits top 8 des "amis", très pratiques à l'époque. J'ai fait de chouettes découvertes ainsi, comme halluciner en tombant sur le profil d'un gars de Montpellier dans le top 8 du groupe Samiam. C'était mon gars sûr Hugo dont je te parle souvent, que tu as croisé lors d'un concert de Lion's Law à la Secret Place TAF et qui t'avait remis un CD promo de Go Public! dans lequel il faisait la batterie. Mais je m'égare. Il y a deux titres en écoute sur le player de la page MySpace de The Rituals, extraits d'un premier album à venir fin 2006. "Leave this town in flames" et "Clean". Deux titres, deux bombes. Ça va à mille à l'heure, avec deux chants criards pas toujours justes qui se répondent en mode ping-pong (allez les frères Lebrun !!), ça cisaille à mort de la guitare, c'est ultra énergique et ça me prend aux tripes direct. Il y a un côté Hot Water Music dans l'alternance des voix, dans la zik, mais surtout un gros côté The Lawrence Arms, trio punk-rock de Chicago qui a sorti plein d'albums trop bien sur Asian Man Records, Fat Wreck Chords et Epitaph, dont il va falloir que je te parle un jour. Comme The Lawrence Arms, The Rituals est un power trio avec batteur (Massimo), bassiste/chanteur (Nicolo) et guitariste/chanteur (Riccardo). Je ne sais plus en revanche comment j'ai chopé l'album The past twelve months. Le mec n'aime pas faire de bilan mais kiffe un disque qui s'appelle The past twelve months... ahaha ! Bon, en revanche, je n'ai pas rigolé quand j'ai lancé le CD : grosse taloche dès la première écoute ! Quand tu démarres avec les brûlots "Not a tear" et le "Leave this town in flames" où ça va tout feu tout flamme pendant 2min40, et qu'ensuite c'est uppercut sur uppercut, portés par une prod' brute de décoffrage, tu ne comprends pas ce qui t'arrive. Même s'il y a quelques petites respirations bienvenues. Une des nombreuses forces de cet album, c'est qu'il n'est pas monocorde, les gars de Vérone en ont plusieurs à leurs arcs pour toucher nos petits cœurs. Des ballades électro-acoustiques ("Song formely known as "love song"" et "Tolerant"), des morceaux plus vénèrs et punk-hardcore ("100 razors", "The brotherhood") et d'autres mid-tempo ("Back in the days") ou plus catchy ("The hand, the knife and the stab" et donc mon préféré, probablement car écouté en tout premier : "Clean").
J'ai vu le nom du groupe tourner un peu dans le circuit punk-rock indé à cette période (2006-2007) : titre sur un sampler Punk Rawk Mag, concert parisien organisé par Guerilla Asso auquel je n'ai pas pu assister, n'ayant pas encore migré à la capitale à l'époque, j'ai écouté ce disque en boucle et en boucle puis plus rien. Silence radio. Jusqu'à l'été 2020, où To Lose La Track, un label italien que je suivais sur Instagram car j'avais vu deux de ses groupes en concerts (Lags et Riviera) décide de rééditer The past twelve months en LP jaune. Tu me connais, tu te doutes bien que je n'ai pas hésité longtemps (pas du tout même) et j'en ai pris un deuxième pour l'anniv' d'une copine, Stéphanie, que je savais dingue elle aussi de ce groupe. D'autant qu'elle était au concert parisien sur la Péniche Alternat et avait discuté histoire de l'art, Capulet et Montaigu avec le Nicolo. O Nicolo ! Nicolo ! Pourquoi es-tu Nicolo... Et voilà t-y pas qu'en rentrant ce LP dans ma collec' Discogs (je me suis amusé à faire ça pendant le confinement), je découvre que The Rituals a sorti un deuxième et dernier album en 2009, en version 2xLP uniquement, Celebrate life. Whaaat ? Mais comment ai-je pu passer à côté ?! Bon, obligé de le commander lui aussi. En deux-deux j'en trouve un pas trop cher port compris, il arrive peu après, d'Italie... dans une boite à pizza ! Ahaha ! Histoire vraie, et en plus le label c'était Sons Of Vespa. Si t'en reveux du cliché, t'en re n'as ! Par contre, tu l'auras compris, on est loin de Ricchi E Poveri ou Umberto Tozzi.
Musicalement je le trouve aussi bon, mais assez différent de l'autre. Pour poursuivre dans les clichés, on pourrait dire que ce deuxième album est celui de la maturité, héhé. Les tempos ont ralenti, les chansons se sont étirées (3min30 en moyenne), la prod' est moins rentre-dedans, plus léchée, tout comme les voix davantage travaillées, il y a aussi plus d'effets dans la guitare, ça tricote un peu plus en son clair, la basse est plus ronde et se démarque davantage... Dès la pochette aussi, on sent que ça se veut plus adulte mais n'aie crainte, il y a son lot de tubes : "Remembering Herostratus", "Naked (in the woods) ", "A beard and its shadow"... je ne vais pas tout citer, même si ça ne m'aurait pas dérangé que ces morceaux soient joués un poil plus vite. Mais c'est sûrement mon côté punk qui parle.
Le plus surprenant dans le fait que je sois passé à côté de ce disque, c'est que c'est l'une des influences principales de Ravi pour leur EP Masses, sorti en 2010 et dont j'ai contribué à la réédition LP en 2016, en créant pour l'occasion mon label au nom génial : CCCP (pour Counter Culture & Circus Prod). Ça saute pas mal aux yeux (et surtout aux oreilles) sur le morceau "... and the new born poets' mouths full of clutery" mais plus généralement, tout le mood de l'album Celebrate life possède cette fibre mélancolique, pour ne pas dire emo, à laquelle il m'était assez difficile de résister. J'aurais été bi(en) curious d'écouter un troisième album, mais le groupe a splitté peu après et j'ai perdu complètement leur trace
Et toi alors, tu succombes ou pas ? C'est lequel ton album préféré des deux ? J'ai vu sur Discogs que le premier se bradait à une poignée d'euros en version CD, et qu'il y a moyen de choper le deuxième (2xLP) à 10€ plus port chez La Face Cachée à Metz. Peanuts quoi. Dire que c'est bientôt Noël... Mais tu en parlais au tout début, moi ce que je veux comme cadeau c'est l'annonce d'une tournée Burning Heads et Third Ego. D'ailleurs, j'ai bien reçu ton exemplaire que je n'ai pas oublié de commander, MOI et en discutant encore davantage avec Rene, j'ai appris qu'il bossait pour Epitaph Europe à Amsterdam à l'époque où les Burning sortaient Be one with the flames. C'est fou comme le monde (du punk-rock) est petit parfois... Bonne écoute et à très vite, ragazzo !
Ah, mon (très) bon Guillaume Circus ! Je suis absolument ravi de l'effet que t'a procuré mon tuyau Bicurious. Il est vrai que cette écurie Big Scary Monsters comprend de sacrés énergumènes. Et citer à toutes les sauces Gender Roles, c'est comme citer à tout bout de champ les Burning Heads : ça ne fait de mal à personne. Tiens, en (re)parlant de Gender Roles, ça ne t'a pas échappé que le basse batt' du groupe (aujourd'hui aux affaires guitaristiques de Really Big Really Clever) avait un peu tiqué sur nos questions lors de l'interview que ma moitié avait menée lors de leur passage à Metz avec les excellents Panique le printemps dernier. L'envers du décor, je te l'ai raconté, mais il n'y a pas de raison que les lecteurs du W-Fenec ne soient pas au courant. Donc, Jordan et Jared ont splitté Gender Roles avec ce fameux communiqué assez énigmatique et on se doutait que le chanteur/guitariste Tom avait dû avoir une attitude inconvenante (pour ne pas dire autre chose) pour provoquer tout ce merdier, alors que le groupe était en pleine bourre et allait conquérir les États-Unis d'Amérique. Lors de la préparation de l'interview, et même si je doutais que les types voulaient tourner la page, j'avais quand même préparé quelques questions à propos du génial groupe GR. On sentait bien que les types ne voulaient parler que du nouveau projet, mais je voulais faire un lien entre le passé et le présent. Et j'ai pris un risque en évoquant ce fameux deuxième album (enregistré et mixé, mais jamais sorti) dont j'avais récupéré un lien privé SoundCloud par un bon informateur. Tiffany évoque donc pendant l'interview The battle of two halves (qui s'est avéré être finalement un titre de travail) et les types ont changé de couleur, Jordan s'est un peu tendu puis s'est excusé de sa réaction en fin d'entretien. Il faut dire qu'il ne s'attendait pas à être questionné sur un disque qui a quasiment fini à la poubelle. Et bien, figure-toi que ce "moment" un peu gênant a été évoqué dans un podcast anglais qui s'intitule Live !! Love !! Lugosi Podcast. Tu peux écouter le moment à environ 30 minutes de l'épisode 47 du podcast et te rendre compte qu'eux non plus ne semblent pas avoir oublié ce moment. Bon, Jordan a oublié le nom du zine (sympa), mais se souvient du fanzineux (moi), de sa femme parlant anglais (Tiffany) et de l'adorable petite fille (et oui, il a capté que Victoria est adorable). Et la morale de tout ça, c'est que les gars vont peut-être mettre à disposition un de ces quatre le disque pour en faire profiter le monde entier. Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde se branle de ce deuxième album de Gender Roles, mais il est tellement chouette qu'il mérite d'être écouté par le plus grand nombre. Comme quoi, un petit pas pour le rock, un grand pas pour l'humanité.
En réécoutant une énième fois Bicurious qui ne quitte pas ma platine, j'ai recherché via nos divers réseaux de communication ta demande de te choper des skeuds de Schedule 1. Désolé, je n'ai rien trouvé de cette nature. Je te l'ai proposé, mais je n'ai pas trouvé de réponse franche. J'espère en tout cas que tu auras trouvé un gentil gars ou une cool meuf pour te capter un LP à Montpeul. Je constate en tout cas que tu ne me tiens finalement pas trop rigueur de cette incompréhension survenue entre nous car tu m'as proposé un tuyau de grande classe. Mais pourtant, ce n'était pas gagné d'avance.
Comme notre organisation s'affine, je trouve tout à fait convaincant la suggestion de se refiler des noms de groupes à découvrir avec une playlist affinée ou une liste de disques à écouter dans un certain ordre. C'est ce qui a certainement sauvé ton tuyau italien (une première qui n'est pas pour me déplaire) car, je vais te le dire sans filtre, The past twelve months ne m'a pas excité plus que cela. Oui, c'est bien ficelé, les morceaux sont bien énergiques et tout, mais au bout du deuxième morceau, je me suis très vite lassé du chant gueulé. Et bien que ça regorge de mélodies et que les rythmes avec des cassures sont bien plus convaincants que les brûlots joués à mille à l'heure ("Leave this town in flames", "The hand, the knife and the stab"), ça ne m'a pas retourné le cerveau. Je l'ai écouté deux fois d'affilée et en fait, ça m'a plus ennuyé qu'autre chose. Et alors que je redonne une chance à ce disque au moment de coucher sur papier mes impressions, mon avis n'a pas véritablement changé. C'est certes diversifié, mélodique et tout et il y a de sacrés bonnes idées, mais ce chant hurlé me fatigue au plus au point et je vais passer sans regret à la suite des réjouissances. Et quelle suite ! Car ta suggestion comprenait l'écoute d'un second album, Celebrate life, paru trois ans plus tard. Et celui-là a complètement changé ma perception du trio italien, au point que je l'écoute deux fois par jour depuis que tu m'as refilé le tuyau !
Ce n'est pas compliqué, je suis amoureux de ce disque. Un amour fou de ces mélodies géniales, du mid tempo qui prend tout son sens et de ses mélodies vocales ! Comme quoi, les types ont rectifié le tir dans le bon sens. Je suis ravi d'apprendre que ce disque a influencé la musique de Ravi, ce bon Fra me faisant de temps en temps découvrir de belles choses dans des styles que j'ai survolés jusque-là, et je sais pertinemment que cet homme a bon goût. À la manière d'un Swain (remember la première saison de nos échanges), nos amis italiens ont vrillé de style d'album en album, mais pour le coup, l'évolution me botte carrément plus que celle des Hollandais, qui semblent avoir aujourd'hui un amour immodéré pour la pop incompréhensible à la Radiohead, alors que leur hardcore tendu et malsain était de haute volée. Pour revenir à Celebrate life, les guitares plus léchées, le ralentissement des titres et surtout le chant bien plus clair et mélodique font de ce disque un carton. Les gars ont mis les mains à la pâte (à pizza) pour composer et enregistrer un disque d'une qualité irréprochable et pour le coup, c'est moi qui viens de prendre un sacré coup de boule à la sauce Zidane/Materazzi. Mais j'ai suffisamment de clairvoyance pour crier haut et fort que jamais je ne me lasserai de "... and the new born poets' mouths full of clutery" (deuxième piste survenant après une délicieuse intro), et j'aurai toujours les poils qui s'hérissent quand débutera "Naked (in the woods)" à la ligne de guitare hyper excitante et quand déroulera "Chronicles of a Van-Tastic journey!". L'intro de "Harvester" m'a direct fait penser au génial "Old man" de Dive Dive, tandis que le dansant "Moving like wolves at night" ne peut pas laisser indifférent. La puissance émotionnelle de ce disque est assez significative et moi qui, pourtant, suis quand même souvent dans le dur au niveau des riffs de guitares, les arpèges de guitares en son clair de Celebrate life sont plus puissantes que le déluge sonore des guitares du premier album. L'écart entre les deux disques que tu m'as recommandés relève plus de l'exceptionnel viaduc de Millau plutôt que de la traditionnelle passerelle, mais cela n'altère en rien la qualité du groupe et la désormais haute estime que j'ai pour The Rituals. Sans Celebrate life, le groupe transalpin n'aurait fait que passer dans ma hi-fi sans s'y attarder. Avec ce brillant second album, il occupe une place de choix dans mes récents coups de cœur... et le double LP trône fièrement dans ma discothèque, suite à l'achat réalisé (merci pour le tuyau !) sur le shop de La Face Cachée. J'ai chopé au même prix un LP neuf de Frank Turner ainsi qu'un probable futur tuyau. C'est pas merveilleux tout ça ? La magie de Noël, assurément ! Alors, Noyeux Joël cher ami (moi non plus je ne me passionne pas pour cette période, complètement réfractaire aux fêtes de fin d'année, même si je me suis surpris à avoir les yeux un peu humides à la fin de la projection de Niko, le petit renne diffusé lors de la fête de Noël organisé par le Comité des Fêtes de Villers-lès-Nancy - je te vois rigoler, mais que veux-tu, mon petit cœur de rockeur est fragile !). Et fuck les bilans à rallonge. Ce qui est certain, c'est que l'une des meilleures choses qui me soit arrivée cette année encore, c'est cette satanée rubrique HuGui(Gui) les bons tuyaux, et l'un des mes souhaits les plus chers, c'est qu'elle perdure encore et encore (tout comme l'édition du fanzine en automne prochain) ! À plus pour de nouvelles aventures en 2025 !
Publié dans le Mag #63