Entre le hurlement et le bourdonnement, traduction de (The Howl And The Hum), ce quatuor anglais n'a clairement pas choisi le hurlement, foin de violence dans ce Human contact, mais pas non plus de bourdonnement si on peut penser que ce type de sonorité est encline à quelque recherche musicale poussée dans des contrées industrielles, électro ou post rock. Non, s'il fallait rattacher un terme sonore à The Howl And The Hum, ce serait le mot "vocalise". Notamment parce que tout au long des 13 titres de l'album, c'est la voix de Sam Griffiths qui prend tout l'espace, semblant laisser les instruments en retrait, relégués à de simples partitions accompagnantes. Souvent orientés electro pop, avec quelques rythmiques dance ou disco, les natifs de York se rangent plutôt comme des fils spirituels de Coldplay plutôt que Massive Attack ou Radiohead, même s'ils citent ces deux dernières références dans leurs sensibilités artistiques. Parfois, ils arrivent pourtant à imprimer une certaine innovation, comme dans le titre introductif "I love you like a gun" (une voix, un rythme), ou le plus trip hop "Murmur". En revanche, d'autres tracks frisent le R'n'B ("Hostages") ou la pop facile ("Hall of fame"). Et dans ce cas-là, ben en bon renardeau du W-Fenec, j'ai quelques reflux auditifs intempestifs. Mais soyons indulgents, c'est leur premier album et peut-être que 13 titres, c'est un peu s'éparpiller. Il y a les bases, un peu de maturation créative et en espérant qu'ils tournent définitivement le dos à la pop à la Coldplay, on en reparle dans un an ou deux.
Publié dans le Mag #45