"Event horizon" est un terme technique d'astrophysique qui détermine la zone dans laquelle un trou noir va s'étendre (enfin, d'après ce que j'ai compris), Howard s'intéresse certainement à ce sujet mais pour moi, "Event horizon" renvoie à une de mes madeleines de Proust. Parce que c'est aussi le nom d'un film qui allie le fantastique, le gore et l'horreur à la science-fiction, un film de la fin des années 90, œuvre de Paul Anderson (qui réalise ensuite Resident Evil ou Alien vs Predator) avec de bons acteurs (Sam Neill et Laurence Fishburne entre autres) mais qui ne connaît pas franchement de succès critique et coûte de l'argent plus qu'il n'en rapporte. Peu importe, j'ai adoré ce film, son ambiance, son scénario, ses décors... Bref, c'est un film culte, pour moi et quelques autres. Et je pense que le groupe doit compter parmi les amateurs de ce long métrage car leur artwork kaléidoscopé peut évoquer les entrailles de ce vaisseau revenu d'on ne sait où. Au-delà de mon amour pour ce genre de cinéma et de pouvoir y faire référence ici, je trouve aussi des éléments intéressants de comparaison avec la musique proposée par Howard. Si tu n'as pas vu le film, je te le conseille fortement pour bien comprendre les lignes qui vont suivre mais aussi parce que c'est un "must seen". Avec cet alliage de chair et d'électronique, ce mélange entre l'humain et la machine, les frontières sont minces entre l'univers de l'âme et celui de la mécanique. Des boucles, des effets, des loops, des lignes mélodiques, Event horizon est habité par un esprit venu du passé alors qu'il est bel et bien dans le présent, ses architectes réussissent à créer des passerelles entre différents univers, des chemins qu'on emprunte pour ne plus finalement savoir dans quel sens on se trouve. On trouve aussi une forme de folie, issue de psychotropes ou de traumatismes ? Chacun se fera sa réponse mais ce qui est certain, c'est qu'il y a de l'amour là-dedans, et que tu vas avoir besoin de tes oreilles pour t'en rendre compte et atteindre les étoiles.
Publié dans le Mag #52