howard Oscillations Après un voyage au cœur d'Event horizon, Howard a décidé de ne plus revenir en arrière et de poursuivre encore plus loin l'aventure avec les machines. Enfin, pas tout à fait "ne plus revenir en arrière" car ce nouvel album se présente sous la forme d'un oscilloscope, cet appareil bizarre que tu as peut-être manipulé en Sciences Physiques au collège sans trop savoir ce qu'il te disait. Après une rapide prise d'informations, ces machines ont évolué et ce fameux écran verdâtre semble avoir disparu, on replonge donc bel et bien dans une ambiance seventies, mais toujours avec un aspect parfois industriel dans la musique du trio.

On a donc un assez large éventail de sonorités entre "Dead" qui est d'une extraordinaire qualité et dans la plus pure veine enflammée du stoner avec un orgue Hammond du plus bel effet, comme sur "Daydreaming", même si ce dernier est moins percutant que le premier titre de l'album. Ou presque premier car l'introductif "Opening : sample & hold" s'affiche en piste 1 et annonce la couleur : électro brûlante ! Instrumental, le morceau est à "ranger" avec les "Oscillations #1" et "Oscillations #2", véritables interférences (ou interludes ?) et pourquoi pas "Don't make me go back" où le trifouillage de sons est la règle, même si l'ensemble est aussi rock que "Black tongue". Dans le rayon des machines, impossible de ne pas évoquer "Myself", un brûlot punk industriel à la Alec Empire / Atari Teenage Riot qui semble être plus qu'un défouloir pour le groupe et qui pourrait transformer le pit en dancefloor de rave. C'est totalement à l'opposé de "Lighthouses" qui ne présente que le chant et une petite guitare délicate : c'est limpide, simple et beau. Au milieu ne coule pas une rivière, mais se situe "Keep running" avec un bel équilibre électro/rock qui démontre qu' Howard peut pousser chaque élément à fond, mais également marier ses aspirations. Et là-dessus, n'oublions pas de mettre une pincée de psyché. D'ailleurs, sur les premières notes de "Liars", j'ai directement pensé à "Set the controls for the heart of the sun" (Pink Floyd) avant que l'orgue ne pulvérise l'apparente quiétude et que le gimmick ne revienne hanter la compo (un trick qu'on retrouve pas mal sur ce monument psychédélique qu'est A saucerful of secrets).

Excellent album, excellent choix d'artwork, excellent choix de clip ("Dead" est mon titre préféré, même si j'aime beaucoup son antagoniste "Myself"), excellent mariage des époques et des genres, Oscillations varie dans ses inspirations, mais jamais dans la qualité.