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Biographie > Hoover-sonique

En Belgique, il y a dEUS, K's Choice... et donc Hooverphonic, le troisième fer de lance de la scène pop-rock originaire d'outre Quiévrain. Un groupe né en 1994 sous l'impulsion de deux étudiants en cinéma, Alex Callier et Frank Dûchene. Le groupe s'appelle alors Hoover et son line-up ne se stabilisera qu'à partir de 1997. Entre-temps, les belges ont signé chez Sony BMG Belgium et a sorti son premier effort : A new stereophonic sound spectacular. Single tiré de cet album, le titre "2Wicky" est un hit et propulse le groupe, qui prend alors le nom de Hooverphonic, sur le devant de la scène internationale. Mélange de Portishead, Massive Attack et d'influences cinématographiques, le style (entre pop, trip-hop et ambient) de la formation belge s'affirme alors et le groupe trouve sa voix avec l'arrivée de Geike Arnaert. 1998, Hooverphonic sort Blue wonder power milk puis deux ans plus tard The Magnificent Tree, dont le single "Out of sight" sera utilisé sur le B.O du film Hors d'atteinte de Steven Soderbergh. 2002, Hooverphonic sort un album conceptuel intitulé Hooverphonic presents Jackie Cane racontant l'ascension et le déclin d'une chanteuse américaine imaginaire des 60's prénommée Jackie Cane. Un album aux allures de comédie musicale rétro qui va précédé un silence de trois ans de la part du groupe. Novembre 2005, Hooverphonic sort un nouvel opus : No more sweet music, un double album aussi ambitieux que différent de ses prédécesseurs.

Hooverphonic / Chronique LP > No more sweet music


hooverphonic_no_more_sweet_music Il y a des fois où l'on peut se permettre de balancer contre les majors de la musique. Leur attitude exclusivement mercantiliste à l'égard de la libre diffusion de la musique, entendez par là, le téléchargement illégal, ses velléités coercitives à l'égard des contrevenants qu'elles essaient de diaboliser, sans parler des prix de vente de disques qui sont parfois (d'aucun diront souvent) indécents... Et parfois (ça arrive aussi), on se doit de reconnaître qu'une major peut également bien faire sont travail de promotion. Dans le cas du dernier album d'Hooverphonic, la division belge de Sony BMG, pour ne pas les citer, a mis les petits plats dans les grands et qu'elle en fut pas la surprise en ouvrant l'enveloppe, de découvrir non pas un petit CD promo, mais un exemplaire Dual Disc de No more sweet music.
Deux disques, double face, audio et DVD, contenant l'album en son 5.1, un instructif documentaire revenant sur le processus de composition de l'album (on y découvre notamment que 40 morceaux avaient été composés pour cet album), des clips et même l'album entièrement remixé dans une veine plus éléctronique. Autant dire, une édition en platine. Pour un disque à la hauteur des espérances ? "You love me to death" qui ouvre No more sweet music répond magistralement à la question. Mélodie pop voluptueuse portée par la voix de Geike Arnaert, arrangements symphoniques particulièrement inspirés, signé du maître d'oeuvre Alex Callier, un premier titre brillant et aérien, envoûtant qui ouvre le chemin à une série de compositions aux atmosphères variées et soyeuses. Légèrement country dans son intro, "We all float" poursuit dans une veine légère, Geike semblant chercher à séduire l'auditeur par ses inflexions de voix à l'image du très pop synthétique "You hurt me".
Plus orienté jazzy ("Music box") ou bluesy ("Tomorrow"), la musique d'Hooverphonic n'a de cesse de se renouveler, d'explorer de nouveaux horizons musicaux. A l'image du classieux, cinématographique et élégant titre éponyme qu'est No more sweet music développe ses orchestrations de manière à bercer l'auditeur, à le plonger dans une esquisse de songe, un rêve semi-conscient que l'éléctro-pop "Dirty lenses" vient interrompre avec sa rythmique enlevée et son refrain entêtant. Mélancolie douce ("Heartbeat"), omniprésence du violon ("Wake up"), ode triste à fleur de peau ("My child"), Hooverphonic livre avec No more sweet music un album de pop symphonique harmonieuse à la grâce triste et touchante. Un peu à l'image du morceau qui le conclut, "Ginger", un titre aux orchestrations feutrées et transcendantes, au chant émouvant, qui met une touche finale à ce quatrième et très éclectique opus du groupe belge. Un magnifique album... tout simplement.