"Post-whatever-metal". Merci à celui qui a trouvé cette "définition" de la musique de Homecoming car j'en cherchais une sans rien trouver en moins de 7 ou 8 adjectifs tant à chaque nouvelle écoute, je retrouvais une autre influence et d'autres idées dans leurs compositions tortueuses. Et le groupe propose donc ces trois mots qui leur vont plutôt bien même si cela a tendance à minorer leur esprit Rock que je juge suffisamment présent pour être mentionné dès cette introduction.
L'autre "souci" (car ce n'est pas franchement un problème) que j'avais eu avec leur première production (LP01), c'était le mixage de la batterie, là, rien à redire sur le son, le mix, le mastering, Francis Caste a assuré et place les instruments comme le chant dans des conditions optimales. Clair ou distordu, calme ou tempétueux, Homecoming peut prendre les accents qu'il veut, ça fonctionne et la multiplication des couches, des attaques et du gras ne nuit pas, en témoigne le premier assaut (un des plus brutaux de l'opus) sur "Tell me something" qui passe aisément du chaos à la quiétude d'une simple guitare qui égrène quelques notes... C'est l'un des principaux atouts des Parisiens, cette capacité à amalgamer des ambiances différentes et de les faire cohabiter avec une facilité déconcertante. Leurs titres sont assez longs (rien de dessous de 7 minutes), prennent différentes orientations tout en gardant un cap et une signature sonore identifiable. Ils auraient presque pu ne pas découper (en 6) Those we knew car les transitions entre les pistes sont naturelles, ainsi le début de "Blood of my blood" semble faire écho à la fin de "Red rose", ce n'est forcément pas un hasard et je soupçonne les loustics d'avoir mis d'autres petits trucs dans ce genre dans cet album. Là-dessus (et sur quelques relances et choix de sons), on comprend ceux qui les rapprochent de Tool, belle référence, mais difficile à porter quand l'ensemble est si éloigné de la bande de MJK.
Il n'est pas évident de ne goûter qu'un peu à Homecoming pour se faire "une petite idée", ils ont choisi de mettre en avant "Shores", ils ont bien fait, plonge et approche-toi des rivages qu'ils dépeignent pour t'imprégner de leur mélange de, dans l'ordre, metal, rock, post, grunge, prog, alternatif, math et core ... ou "whatever" voire WattEver car au niveau de puissance électrique, on n'est pas trop mal. Those we knew est un tout qui s'écoute d'un bloc et à l'infini, c'est mon album de l'été et je crois ne pas avoir encore percé tous ses secrets...
Publié dans le Mag #62