Né au début de l'année 2005 sur les cendres du groupe Anka, Holophonics s'est formé à l'initiative de Ludo (basse) et Mike (batterie), deux hommes qui composent une grosse demi-douzaine de titres pendant quelques mois, avant d'être rejoints par le reste de la future troupe : Greg et Yann, tous deux guitaristes, auxquels il faut ajouter Stef au poste de chanteur. Désormais, le line-up du combo est constitué, le cinq d'Holophonics peut passer à l'offensive. Les compos sont travaillées encore et encore jusqu'à l'enregistrement d'une première démo 3 titres en novembre 2005. Début 2006, le premier maxi éponyme, Holophonics, du quintet fait une attaque frontale sur notre boîte aux lettres.
Holophonics
Biographie > Halo sonique
Review Concert : Holophonics, RR & Holo @ Le Korigan (mars 2009)
Review Concert : Holophonics, Holophonics live à Montélimar (juin 2007)
Interview : Holophonics, Holophonics sur le grill (août 2007)
Holophonics / Chronique LP > Travel diary from inner landscape
A Grenoble, il y a un club de foot, célèbre depuis quelques mois dans tout l'hexagone pour son étonnante incapacité à gagner des matches de championnat et sa défense et papier maché... Enfin, "des matches"..., un déjà ce sera pas mal pour commencer. Plaisanteries de comptoir mises à part, à Grenoble il y aussi depuis quelques années un combo revendiqué rock/metal/électro qui a la puissance offensive d'un croiseur pour déchirer plus d'un rideau défensif adverse. Une machine à scorer qui, après une démo détonante, un album très efficace et des prestations live de haute volée, revient armé d'un deuxième album attendu de pied ferme.
Onze titres plus tard et un constat s'impose : comme dirait ce cher Aimé J., les Holophonics ont musclé leur jeu. Dès "Modern fright", pas le temps de s'échauffer les écoutilles que les Grenoblois mouillent le maillot, piétinant les chevilles adverses avec un premier titre puissant, rentre-dedans, efficace, mélodique et excellemment produit. La routine quoi. L'éponyme "Travel diary from inner landscape" déboule et là tout de suite, ça rigole vachement moins en face. Tout le monde attaque, tout le monde défend et les Holo' partent à l'assaut des buts adverses avec une détermination peu commune... et quelques munitions métalliques de premier choix (ça peut aider). Grosses guitares bien affutées qui débordent sur les côtés, section rythmique s'appuyant sur la charnière centrale et un chanteur qui s'occupe de scorer, Holophonics envoient du gros et dégoupille l'opposition à force de lui rentrer-dedans.
On l'aura compris, le collectif Grenoblois est bien rôdé et quand il commence à faire tourner ses compos aux quatre coins du studio ("High life", "The other side"), ce n'est que pour mieux préparer les assauts suivants et démembrer la ligne arrière adverse. Car Travel diary from inner landscape (oui, ils ont longtemps "brainstormé" pour pondre un titre court...) est une succession quasi ininterrompue d'attaques power-rock nappées de metal alternatif et de quelques samples emballées avec soin (merci la prod assez monstrueuse made by "Loko Studio"). Pour les gestes classes mais inutiles, on repassera : dur sur l'homme, précis dans ses relances inflammables comme dans ses variations de jeu millimétrées ("A new life to come", "Real mind"), Holophonics délivre un cocktail musical percutant, toujours porté vers l'offensive mélodique et les éclairs métalliques de premier choix ("Chemically mine", "Why do we fail"). A un tel niveau de performance, nul doute que le groupe se rapproche dangereusement des cadors US de la catégorie.
Holophonics / Chronique LP > A land to end my flight
Flashback : En 2005, Holophonics sortait sa première démo, un petit maxi 3 titres qui déboîtait une rotule, ou une épaule, c'est selon. Deux ans plus tard, le combo grenoblois nous refait le même coup mais en mieux, en sortant comme des grands A land to end my flight, leur premier album studio. Plus long, plus puissant et pas coupé... (sic), cette galette achève le travail entamé par la démo éponyme. Avec 14 titres dont les 3 parus sur la démo et 11 morceaux inédits, Holophonics a décidé de se sortir les trippes sur une galette et met les turbines en marche de la première à la dernière seconde. Décidé à nous envoyer sur orbite d'entrée de jeu, le combo nous lâche un "Slanging to ourselves" aux riffs acérés comme des lames de rasoir. Mélodies fédératrices, puissance démentielle, prod aux petits oignons, riffing en béton armé, les grenoblois confirment ce que l'on pensait après la découverte de leur démo, à savoir qu'ils savent déjà être inspirés, mais surtout terriblement efficaces.
Le nu-power rock d'Holophonics se teinte d'arrangements éléctroniques façon Vex Red et la demonstration de force se poursuit sur "The deadly hours" puis sur la doublette "Soulmate" / "Neverelation" qui figurait déjà sur le premier essai du groupe. Instrumentations soignées, breaks bien sentis et guitares salvatrices, le groupe nous sert un cocktail de nu-rock éléctronique qui dynamite les enceintes, mais sait aussi varier les plaisirs.
Avec "Mental genocide Part I", le groupe se laisse aller à 2 minutes trente six secondes d'un interlude ambiant éléctro aux influences orientalisantes et qui sert de préambule à "Metal genocide Part II" où progressivement, le rock d'Holophonics va se durcir pour lorgner dans un final apocalyptique du côté du metal alternatif d'un Helmet. Rageur et destructeur. Plus l'album se déroule devant nos yeux et tympans... plus le groupe semble y insuffler de textures éléctroniques, avec plus ou moins de réussite. Ce qui est déjà plutôt pas mal sur "Unconcern", prend carrément une dimension supplémentaire sur l'énorme "Landing Pax", single idéal de l'album. Guitares sulfureuses, refrains taillés faire mal, section rythmique qui va au turbin, encore une fois, ça pulse dans les éprouvettes, c'est ultra-efficace et on ne peut qu'en redemander. Surtout que dans le genre, Holophonics n'a guère d'équivalent dans l'hexagone.
Après avoir fait parler la puissance, le groupe nous offre une petite respiration avec la ballade "For old time's sake" avant de repartir de l'avant sur "Question of time". Brulôt éléctro-power-rock branché sur 100 000 volts, riffs incandescents, chant au diapason, le groupe nous fait le coup du "quand il n'y en a plus, il y en a encore" avec "The answer" puis "The eaking", deux mandales hi-energy rock, chargées en éléctricité, qui nous arrive droit dans les tympans alors que l'on est encore sonné par la rouste "Question of time". Avec Holophonics, il faut se préparer à tout, car après nous avoir ravagé les écoutilles sur les treize premiers morceaux de A land to end my flight, le groupe nous livre en guise de vrai/ faux final, un petite ballade acoustique agréable avant de conclure définitivement sur une ghost track éléctro ambiante hypnotique. Etonnant et efficace. Car, cette fois, c'est une évidence, on tient là une véritable bombe.
Holophonics / Chronique EP > Holophonics
3 morceaux gravés sur un petit CD démo, voilà en 2 mots en quoi consiste la première ébauche discographique d'Holophonics. 3 titres trempés dans l'azote liquide pour être ensuite gravés dans le marbre à coup de riff massif et de section rythmique qui bétonne. 3 mandales que l'on prend en pleine face et qui se révèlent aussi percutantes qu'inattendues. Comme quoi, parfois les apparences... Parce qu'ici, le groupe ne prévient pas, oublie volontairement le hors-d'oeuvre pour directement enquiller le plat de résistance. Et à ce petit jeu là, "Neverelation" interpellera l'amateur de rock métallique le plus exigeant.
Un son largement plus qu'honorable, pour une autoproduction, des riffs atomiques, une densité rarement égalée à ce niveau, Holophonics frappe fort, très fort. Claque intégrale, tornade sonique, ce premier titre place directement le groupe en haut de la pile de CD à chroniquer. Peuvent-ils seulement tenir la route, là est toute la question. "My time" ne fera guère durer le suspens, l'effet de surprise de "Neverelation" est passé, le groupe est toujours là. Si ce deuxième titre se veut plus mesuré, plus mélodique et raffiné, bien que parsemé de breaks abrasifs très new rock, il laisse clairement apparaître une évidence. Si le groupe sait utiliser la sourdine, il ne peut s'empêcher quelques fulgurances dévastatrices. Porté par un chant émo-rock quasiment irréprochable, des rythmiques clinquantes et des lignes de gratte mêlant puissance, simplicité et confondante efficacité.
Si le rock d'Holophonics ne joue pas forcément la carte de l'originalité outrancière, le groupe propose un (new) rock gorgé de quelques discrètes textures éléctro d'une maîtrise de tous les instants. Et le combo d'en rajouter une couche avec le troisième titre de ce premier essai : "Soulmate". Là encore, peu sinon aucune fausse note, le groupe envoie du bois niveau décibels et se laisse aller à ses aspirations mélodiques pour livre un cocktail brûlant aussi intense émotionnellement que puissamment rock, au sens le plus pur du terme. Ne reste plus à Holophonics qu'à tenir la distance sur une douzaine de titres, histoire de s'imposer avec un véritable album comme l'un des groupes les plus à suivre de la scène new rock actuelle.