Hoch/Tief Chez Arctic Rodeo Recordings, on aime les 90's. Et comme tout bon label indépendant qui se respecte, on fait d'abord ce qu'on veut, peut importe les considérations économiques ou l'effet de mode du revival de cette décennie du rock, si ça fait vibrer, on signe, on élabore un packaging classe, on fait presser et on envoie dans les tuyaux. Jonah Matranga, Far, Walter Schreifels, en solo ou via son projet Walking Concert ont tous sortis des disques via la structure allemande, qui ne se prive pas de déterrer de temps en temps quelques projets, plus obscurs, respectant à la lettre l'état d'esprit Arctic Rodeo. Hoch/Tief, vaguement connu depuis la fin des... 90's (bah oui...) sous le pseudo de Boiler puis de CargoCity est de ceux-là. Et les quelques quinze titres bien hi-energy mais sans prétention composant l'album éponyme du projet en sont certainement la meilleure illustration.
D'entrée de jeu "Schade, dass" fait sonner les guitares entre grunge, rock alternatif et émo-post-punk classe. Le riffing est efficace, la mélodie, facile mais bien catchy et l'ensemble s'écoute avec un plaisir simple mais immédiat. La suite confirme, avec "Wenn Du willst", "Alarm" ou "Das Rad", la recette est imparable et si le résultat est assez prévisible sur le fond, la forme choisie : un songwriting old-school, les amplis qui fument, jamais plus de trois minutes (à deux exceptions près), se révèle assez jouissive dans son genre ("Leicht gehen"). Les allemands citent Helmet, Quicksand et Samiam parmi leurs influences et si la ressemblance n'est pas toujours frappante, c'est sans doute parce que le groupe a justement sa propre définition du terme. A savoir qu'on n'est pas obligé de sonner "pareil" pour revendiquer une influence venant de tel ou tel groupe. Par contre, dans la manière d'envoyer du petit bois chauffer les amplis (l'excellent "Coffee to go"), Hoch/Tief parvient régulièrement à exceller. L'inconvénient d'un tel projet étant l'écueil assez évident du "déjà entendu par ailleurs", ce qui sur une poignée de titres, paradoxalement souvent chantés en allemand (le groupe variant l'usage de la langue de Goethe avec celle de Shakespeare), pose le problème du caractère répétitif de la musique du groupe ("November", "Oblomow" notamment). Pour le reste et notamment le fougueux "Ventil" ou le très alternatif "Konkret", pas grand chose à redire, le résultat s'écoute se déguste avec un plaisir évident.