Herra Terra - Quiet geist Quiet geist, c'est la petite pépite electro-synthé-rock tout droit débarquée de son Amérique du Nord natale par le biais de l'excellent The Mylene Sheath le label de Constants, Junius, Caspian et autres Gifts from Enola. Oui, vous avez bien lu. De ce point de vue là, sortir un tel disque, de la part d'une structure essentiellement (et brillamment) spécialisée "post-rock", c'est assez curieux, pour ne pas dire déroutant. Car si la musique d'Herra Terra comprend effectivement quelques éléments post-rock, l'essentiel de son oeuvre est ailleurs : avant tout électro-rock fougueuse, bondissante et surtout dansante.

Il faut du reste deux seuls titres ("Ejection seats", "Lost in labyrinth") à ce trio bostonien pour convaincre de son potentiel... doublé d'une efficacité redoutable. Les mélodies collent à la peau, les beats sont électrisants, le groove imparable. Deux premiers morceaux = deux tubes. Diabolique. Le groupe joue avec sa console, passe en mode old-school, prend des éléments synthé-pop, rock et électroniques, les mélangent allègrement dans le tube à essais et balance ce qui sort sur les dancefloors. Résultat : ça cravache dans les tuyaux et le groupe passe à la caisse. Mais pas que. Que l'on ne se méprenne pas, Herra Terra n'a rien de la grosse machine electro-rock "clubbing" putassière qui ne veut que faire sauter la banque. Il y a autre chose chez eux... en témoigne les plus imprévisibles et raffinés "Make a scar" ou "Nothing is yours to keep".

Entre-temps, le groupe assure bien plus que le strict minimum syndical pour faire tourner la planche à billets, faisant turbiner la machine à tubes, enquillant à la volée un "Your are the accelarator" aux tentations technoïdes assumées avant d'exfiltrer de la masse d'excellents titres que compte cet album la bombe "No tricks". Une bonne dose de 80's qui curieusement ne passe pas trop mal ("White cells rush"), une avalanche de décibels sur l'électrique "Organs for the afterlife" et un gros travail sur les ambiances avec "(Passing)", Herra Terra livre ici un album aussi détonnant qu'inspiré ("Symbiotic spires "), tantôt calibré pour clasher les enceintes comme pas deux, tantôt plus déstabilisant pour laisser sa personnalité se développer. Joli hold-up.