hermano : dare i say Seconde offrande du super-groupe Hermano après un premier effort qui bien qu'en tous points excellent, avait laissé plus d'un amateur de rock pur et dur sur sa faim, du fait de sa durée excessivement courte. En clair, après la mise en bouche Only a suggestion, il était grand temps de passer aux affaires un peu plus sérieuses avec ce Dare I say qui promettait beaucoup. Entre 2002 et 2004, Hermano a quitté Tee Pee Records pour l'éclectique Suburban Records (Clutch, Ektomorf, Dark Tranquility) et à l'occasion de ce nouvel effort, s'est assuré un casting blindé avec les renforts d'Aleah X au chant, de Country Mark et d'Eric Belt (Supafuzz) à la gratte. De quoi en mettre plein les mirettes et faire de Dare I say, l'un des albums majeurs de la scène stoner actuelle.
Et force et de constater que ça démarre fort, artwork violent et provocateur, premier titre ("Cowboy sucks") branché sur 100000 volts, batterie qui claque et guitares massives, Hermano réussi parfaitement son entrée en matière avec ce titre de roc furieux et speedé. Pour les titres de stoner purs on se penchera plutôt sur les groovy "Life" et "Is this ok" (qui fait penser à du Queens of the Stone Age pur jus). Riffs monstrueux, section rythmique qui n'a pas vraiment pâti, loin s'en faut, du départ de Steve Earle, parfaitement remplacé par un Chris Leathers qui frappe avec un sens du rythme diabolique. Hermano est décidé à découdre et John Garcia n'est pas en reste, se lâchant sur des titres tels que Is this ok, ou se livrant sur l'hommage à son ami, le génial et accessoirement ex-batteur de Kyuss, Brant Bjork ("Brother Bjork"). C'est toujours dans cet esprit d'ailleurs que John Garcia a pris les commandes de cet album pour nous offrir le touchant "My boy", un titre heavy blues dédié à sa famille. Le stoner étant un style prônant une certaine conception de la vie fondée sur une liberté très épicurienne, rappelez-vous les QOTSA qui énumérait les noms de drogues qu'ils revendiquaient avoir consommées sur "Feel good hit of the summer", Hermano profite de cet album pour déverser sa rage avec l'excellentissime "Angry American". Titre de stoner ultime aux riffs abrasifs baignés par la chaleur torride du désert californien, ce morceau est la quintessence de ce dont est capable un groupe tel qu'Hermano. Hallucinant. On reste scotché par le souffle et l'intensité que le groupe parvient à mettre dans sa musique et cette facilité à passer d'un genre à l'autre (le très bluesy et planant "Murder One", ou l'implacable et démentiel "Quite fucked") et au terme de l'écoute de ce Dare I say, on reste sous le choc, encore sonné d'avoir découvert ce qui est à n'en pas douter l'un des meilleurs albums de stoner de ces dix dernières années. Quelle claque !