hermano : only a suggestion C'est dans la droite lignée des Kyuss et autres Slo Burn que débute ce premier effort d'Hermano, un "The bottle" aux riffs obsédants et avec un John Garcia au somment de sa forme. Rythme posé, le groupe prend son temps et nous lâche quelques lignes de gratte dignes des plus grands monuments du stoner. Des titres tels que "Manager's special" ou "5 to 5", sont un condensé de rage stoner brute, du rock rentre-dedans sans concession et des riffs monstrueux signés du génial Dave Angstrom alliés à une section rythmique de gros calibre.
On s'en rend compte après quelques morceaux, Dandy Brown a réuni, pour former Hermano, ce qui ressemble de plus en plus à une véritable dream-team du rock groovy et caniculaire. Des techniciens rompus aux codes du stoner de par leur passif dans des groupes tels que Supafuzz ou Disengage, et là, on ne parlera même pas de John Garcia. L'ex-chanteur de Kyuss montre ici qu'il n'a rien perdu de son talent et qu'il reste quoiqu'en on dise l'un des meilleurs vocalistes rock des années 90/2000.
Heavy, rageur et lancinant, le stoner d'Hermano impressionne tant par sa maîtrise technique évidente et assez prévisible, que par son inspiration, digne des plus grandes heures des maîtres du genre. Là où nombre de combos se contentent de recycler jusqu'à plus soif les riffs inégalables et le groove intemporel des Kyuss et consorts, Hermano bénéficie justement la présence dans ses rangs d'un ex-Kyuss, qui ne veut pas refaire ce qu'il a déjà fait par le passé.
Du coup, les Hermano cherchent à aller plus loin, à repousser les limites en offrant des mélodies desert rock d'une efficacité rare, des rythmiques speedées, des soli de gratte à s'en décrocher la mâchoire ("Landetta", "Nick's yeah") et un chant au diapason ("Manager's special"). Impressionnant et terriblement jouissif du début à la fin. Dommage que cet album ne soit pas un peu plus long, parce que quand même, 28 petites minutes, même pour cet album écrit dans la sueur et la bière, c'est court...