Il faut bien l'admettre, ce n'est pas tous les jours qu'une formation australienne vient pointer le bout du museau sur le W-Fenec... Et pourtant, ce quartet d'indie pop réveuse et délicieusement vaporeuse qui navigue dans des eaux voisines de Low et The Cocteau Twins, a déjà conquis sa terre natale via ses premiers efforts discographiques (un EP éponyme, deux single 7'' et un premier album intitulé Shift these thoughts). Signé chez le relativement méconnu Alone Again Records, Heligoland vient au mois de mai 2006 séduire le vieux continent avec son deuxième opus studio A street between us, distribué par les français d'Ocean Music (Junetile, Tara King...).
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Sealight
Pop-folk éthérée dans la veine des Cocteau Twins...
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lp :
All your ships are white
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Rock > Heligoland
Biographie > Le royaume des songes
Heligoland / Chronique LP > All your ships are white
Quelques trois années après l'élégant A street between us, les Australiens francophiles d'Heligoland (ils sont installés à Paris) ont livré il y a quelques mois un deuxième album sorti dans un relatif anonymat, sans doute le fait d'une promo un peu trop confidentielle là où l'internaute mélomane lambda est soumis à un bombardement massif et répété de sorties hebdomadaires. Dommage, car All your ships are white, s'il n'est pas exempt de défauts, n'en demeure pas moins un disque qu'il fait bon d'écouter de nuit, seul avec ses états d'âme, pour mieux se projeter dans cette oeuvre aux mélodies post-pop/folk célestes et veloutées. Enregistré sous le haut patronage de, désolé ils n'ont pas trouvé mieux, Robin Guthrie des Cocteau Twins, l'album est un recueil de petites pépites éthérées portées par une mélancolie vaporeuse, qui des friandises musicales entre pop-shoegaze délicate, folk atmosphérique et rêveries cotonneuses perdues au fin fond des songes, transportent l'auditeur dans un autre monde.
Malgré une introduction un peu inaboutie, l'album prend peu à peu ses repères et, au travers d'un "The light inside" ou d'un "Mapping your desires" parvient à faire naître quelque chose qui mêle à la fois simplicité et raffinement. Un peu comme est née cette collaboration avec Robin Guthrie, rencontré pour la première fois au détour d'un café de l'aéroport Charles de Gaulle à Paris et qui, a permis au groupe de développer avec le co-fondateur des Cocteau Twins et Violet Indiana (avec Siobhan de Maré) une étroite relation de travail. Et si le rendu final n'est évidemment aucunement comparable avec ce qu'a pu faire le multi-instrumentiste/producteur, le groupe ne s'affranchit pas de son influence, la laisse au contraire guider sa musique, qui, au fil des écoutes répétées, se dévoile sous un jour nouveau ("Nearness", "Your longest breath"). Livré dans un très beau digipack à l'esthétique particulièrement soignée, All your ships are white ne devraient certainement pas laisser de marbre les inconditionnels de dream-pop sensible aux mélodies ciselées.
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Heligoland / Chronique LP > A street between us
Délivrant des mélodies graciles nous emmenant dans un autre monde, Heligoland est un groupe qui trouve sa source d'inspiration de la pop shoegaze et intimiste du début des années 90. Comme dans un rêve la voix délicieusement langoureuse de Karen Vogt nous emporte sur des chemins ouateux, hors du temps. Les guitares aériennes et évanescentes s'entrelacent à merveille, les instrumentations irradient, et finissent tout au long des 11 titres de cet album par envoûter l'auditeur ("How to travel underwater", "Parachute fields").
Entre mélodies éthérées, volutes de fumée et atmosphères vaporeuses, la tonalité générale de ce disque invite l'auditeur à plonger dans un univers onirique proche du royaume des songes. Intimes, habitées, les compositions offertes par Heligoland à l'occasion de ce A street between us voguent vers des contrées musicales rêveuses et mélancoliques, lumineuses et cathartiques. La léthargie introspective d'un morceau, le coma brumeux d'un second, tous les éléments de cet album s'assemblent les uns aux autres pour ne former plus qu'un : une seule et même longue odyssée musicale mélangeant finement folk, pop shoegaze et post-rock ("Nearly everything is new", "A street between us") pour nous servir un cocktail musical que les friands d'étiquettes pourraient baptiser indie slowcore.
Mais au final la seule chose qui compte réellement, c'est l'effet que procure ce disque sur la psychée de l'auditeur. Car Heligoland distille une musique qui semble appartenir à un autre monde, un autre temps. Les arrangements, subtils nous envahissent subrepticement, les mélodies s'entremêlent et les vocalises, comme lovées dans des instrumentations acoustiques du plus bel effet, laissent la part belle au talent de Karen Vogt qui peut ainsi susurrer à sa guise quelques mélopées narcoleptiques précieuses et savamment ciselées. Entre grâce et élégance.