On ne va pas se mentir, The Heavy si c'est deux albums en trois ans (avant The glorious dead), c'est surtout la bombe "How you like me now ?", véritable tube planétaire qui en plus de squatter les ondes des quatre coins du globe, a joué les bandes-sons pour des pubs (Kia au Superbowl 2010), des séries TV (Entourage, White Collar) et même pas mal de films (Limitless, Qui veut tuer son boss ?, Target, The Fighter etc...). Bon, c'est aussi "Short change hero" (qui sert de générique à la série TV Strike Back) et une poignée de hits qui composaient il y a maintenant trois ans l'album : The house that dirt built, collection de pépites assurant l'avenir, au moins pour quelques années, Counter Records, division rock de la référence Ninja Tune (Amon Tobin, Coldcut, Jaga Jazzist, Kid Koala, The Cinematic Orchestra...).
The glorious dead débarque et voici que les Anglais remettent le couvert, armés jusqu'aux dents en singles galactiques. Et la machine est rodée afin de faire sauter la banque. Encore. Intro cinégénique à l'appui et le retour du tube imparable qui fait des ravages ("Cant' play dead") : groove nucléaire, mélodie addictive, feeling monstre, The Heavy a la grande forme et va le prouver en claquant un hit avec "What makes a good man". La recette relève de l'alchimie soul/funk/rock en titane et quand le groupe lâche "The big bad wolf" on se dit alors que ce n'est même plus de la musique mais de la science à se niveau tant les anglo-saxons gèrent leur affaire à la virgule près. Heureusement a-t-on presque envie de dire que de temps en temps, on a droit à des morceaux mineurs ("Curse me good", "Just my luck"), parce que quand ils lâchent ce "Be mine" débordant de sensualité, l'auditeur est irrémédiablement addict, idem lorsqu'ils posent un hymne live chaloupé du calibre de "Same ol'". Béton.
Rock garage éraillé / soul/gospel 60's sexy / hip-hop funky : The Heavy mixe les trois dans son tube à essais personnel, quasi tarantinesque, pour en ressortir une mixture de haute volée ("Don't say nothing"), une grosse dose de cool en plus. Preuve qu'il a eu les c... de se remettre en question après le succès phénoménal de The house that dirt built. Et même quand il va un peu loin dans "Blood dirt love stop", le résultat sonne étonnamment classe et intègre pour un groupe qui a tout de même écoulé 1/2 million de copies de son précédent effort et qui aurait pu, comme tant d'autres, se contenter d'assurer le minimum syndical. Mais non : imparfait certes, The glorious dead n'en compte pas moins quelques jolies torpilles sonores, un groove de patrons et un esprit de série B purement jouissif dans l'esprit comme dans les ondes qu'il diffuse élégamment...