Rock Rock > Heat from a DeadStar

Biographie > Dans la chaleur de la nuit

Fruit de la rencontre de deux musiciens (le guitariste P.Parker et le bassiste P.Gerber), Heat From a DeadStar est un duo dont la démarche musicale est de découvrir des sonorités nouvelles. Un premier enregistrement, un maxi 4 titres éponyme, est enregistré fin 2004 et se voit distribué aussi bien en Europe aux USA. Janvier 2005, Heat From a DeadStar franchi une nouvelle étape de sa courte carrière musicale en devenant un trio à la suite de l'arrivée au sein de la formation, de R.Schtark, batteur de son état.
Dès lors, le trio Heat From a DeadStar peut approfondir son travail, notamment sur les rythmiques et s'envole au printemps 2005 pour Londres et le Berry Street Studio afin d'y enregistrer un deuxième EP, sous la direction de Kevin Porée. Intitulé, ce second effort intitulé Lighten our minds sort au mois d'août 2005. Deux ans plus tard, le groupe accélère les choses en enregistrant un troisième EP (The Lighthouse (2007), puis un premier album long-format dans la foulée... (2008).

Heat from a DeadStar / Chronique EP > The Lighthouse

heat_from_a_deadstar_the_lighthouse.jpg Un troisième EP pour les américains de Heat From a DeadStar et toujours cette obsession des lumières d'une métropole plongée dans les bras de Morphée, ces compositions noise/shoegaze lunaires aux ambiances crépusculaires. The Lighthouse débute sur l'élégant et insomniaque "Elusive ways", pour se conclure, après un périple somnambule, sur l'expérimentalo-ambient indus "Black swans" (déjà présent sur Lighten our minds mais cette fois dans une version remixée par un certain Re : dux tion). Entre-temps, c'est à un "Joan" délicieusement vaporeux, poétiquement rêveur et à un "The lighthouse" éponyme et abrasif que l'on aura eu droit. Quatre morceaux complètement différents mais indubitablement connectés entre eux par un onirisme cinématographique latent et une approche musicale particulière. Saturation noisy ou guitare acoustique effleurant les limites de l'intime, chant délicat, discrètement noyé dans une réverb savamment maîtrisée, HFaD joue avec les codes des styles musicaux pour en dévoiler une nouvelle flagrance. Des guitares saturées et des nappes synthétiques du premier titre aux textures industrielles et cliniques du dernier morceau de The Lighthouse, les images se bousculent dans nos têtes, s'entremêlent les unes aux autres pour ne plus former qu'un ensemble organique et délibérément cinégénique. Une fantasmagorie affirmée, des effets d'illusions musicales qui se plaisent à perdre l'auditeur dans un dédales de photographies mentales qui sont autant d'instants d'errance nocturne désenchantée dont le groupe à le secret. Des petits morceaux de musiques de films, de récits noctambules mis en musique avec goût et une palette artistique qui s'élargit selon l'humeur du moment, le rythme de l'histoire et l'ambiance qui s'en dégage. Elégant.

Heat from a DeadStar / Chronique EP > Lighten our minds

heat_from_a_deadstar_artwork Un artwork volontairement flou, les lumières de la ville, scintillantes et hypnotiques, les lumières d'une cité plongée peu à peu dans un clair/obscur qui évoque l'atmosphère du film Collateral de Michael Mann. C'est à ce moment là, dans une ambiance fantomatique et nébuleuse, que débute "Dyslexics", premier titre de Lighten our minds. Quelque part entre Godspeed You! Black Emperor et le math rock technique de Hella, on pénètre, pas à pas, dans l'univers musical exigeant et déroutant de Heat From a DeadStar. Aux confins du shoegazing, le son de ce trio londonien est inimitable, sa musique se révèle d'une maturité étonnante.
A la fois heavy, aérien et urgent, un titre tel que "Scarlet eagles" en déconcertera certains, en perdra sans aucun doute beaucoup en route, mais les autres, ceux qui auront accroché le wagon de Heat From a DeadStar, ne seront pas déçus par ce rock expérimental, exclusivement instrumental et indéniablement innovant. On pourra discerner ci et là une lointaine filiation entre le son des londoniens et le rock noisy des mythiques new-yorkais de Sonic Youth, la musique de Heat From a DeadStar possède sa personnalité propre. Originale et racée. Sombre, dissonant, inquiétant, le labyrinthe sonore de "Black swans" intrigue, repousse, avant de faire valoir son pouvoir d'attraction. Telle est la musique du trio londonien, au premier abord, on hésite à y poser une oreille, avant de finalement plonger dans leur univers musical si particulier.
Expérimentale, la musique de Lighten our minds se veut déroutante et complexe, on sent continuellement que le groupe a fait un effort tout particulier sur les rythmiques ; et si les structures sont inhabituelles et difficiles à cerner avec précision ("Being less than being"), l'énergie que met le groupe dans sa musique est incontestable ("Downhearted").
Heat From a DeadStar a fantasmé son album comme un voyage sans but, une errance solitaire jusqu'au bout de la nuit, qui se conclue avec "From nowhere to nowhere". Où sommes-nous, que s'est-il passé exactement ? On ressort de cet album un peu perdu, d'autant que le trio anglais ne daignera pas nous offrir la réponse, le groupe ne cherchant ici à nous faire comprendre qu'une seule chose, que l'on a vécu une expérience sonore étonnante et fascinante. A suivre...