Rock Rock > The Hearsemen

Biographie > chauffeurs de corbillards

Un peu moins de quatre mois. C'est à peu de choses près le temps écoulé entre la formation de The Hearsemen et la sortie de leur premier effort, une démo promotionnelle baptisée Backbone et concoctée en quelques semaines donc dans leur Suède natale. Pour les néophytes que nous sommes, The Hearsemen sont en fait quatre amis d'enfance, Daniel (chanteur), Martin (bassiste), Johan (batteur) et Kriller (guitariste), bercés depuis de longues années au son du stoner/southern rock américain.
Après quelques séances de répétition plus ou moins intensives, le combo se met au travail et commence à composer une série de titres dont trois seront gardés par le groupe pour figurer au tracklisting final de Backbone, un premier essai discographique sorti le 20 octobre 2005 en Suède. Une première rafale rock'n roll juste pour se faire la main puisque le groupe est entré en studio quelques semaines plus tard pour enregistré les onze titres de ce qui sera donc leur premier album. Attention, ces gars-là sont du genre pressés.

The Hearsemen / Chronique EP > Rock of Molock

the_hearsmen_rock_of_molock.jpg Décidément, la scène stoner/ heavy/ desert rock suédoise tient une forme de tous les diables depuis quelques temps. La preuve, après StoneWall Noise Orchestra, c'est au tour du corbillard de The Hearsemen de refaire son apparition, quelques six mois seulement après Backbone, la première démo du groupe. Et cette fois encore, on reprend les mêmes et en recommence. La première salve des quatre pilotes fous nous avait explosé à la figure. ils ont été sympas et nous en ont un remis une petite couche ce Rock of Molock.
Quatre titres cette fois, contre trois précédemment et comme la dernière fois, ça démarre sur les chapeaux de roue avec "Beelzebuth". Et là, le constat est clair, les mois qui séparent les sorties des deux EP du groupe n'ont pas changé l'âme de la musique de The Hearsemen : ça va aussi vite, c'est toujours du bon gros heavy rock classique et ça va au final droit dans le tas. enfin presque. Presque, puisque cette fois, au lieu de tirer des bouts droits à tout va, la formation suédoise prend également le temps d'admirer le paysage et ses compos y gagnent en inventivité. Des arrangements plus travaillés, un son toujours très rock garage ("Flames of Molock") et une énergie éléctrique de tous les instants.
Si Rock of Molock va moins vite que Backbone, c'est sans doute parce que les quatre suédois de The Hearsemen ont voulu affiner leur style, le peaufiner pour se ne pas emprunter deux fois les mêmes sentiers heavy rock. Bétonné par un duo basse/ batterie qui assure la rythmique sans aucun faux pas, "Stagnant" est du genre "calibré power rock qui fait mal", bien catchy et détonnant. Des morceaux courts (jamais plus de trois minutes), un recette rôdée le temps de deux EP cousus main et au demeurant fort sympathiques, le quartet suédois continue là sa route qui devrait normalement le mener vers un premier véritable album que l'on attend avec une impatience non feinte.

The Hearsemen / Chronique EP > Backbone

the_hearsemen.jpg On monte sagement dans le corbillard, on accroche bien sa ceinture et on enclenche la clef de contact. "Backbone", titre chargé d'ouvrir la route de ce premier maxi signé The Hearsemen enclenche les gaz à peine les portières refermées. Lancé à vive allure, le véhicule piloté de main de maître par les quatre Suédois, lâchent riffs sur riffs pour un résultat primaire, brut de décoffrage, donc forcément rock'n roll. Jonglant dangereusement avec les limitations de vitesse, le combo passe la seconde et livre un "Forget your dreams" toujours aussi furax, speedé, et limite épileptique.
On a pigé, ces scandinaves là ont l'habitude de jouer du rock à un certain tempo, assez élevé, c'est le moins que l'on puisse dire. Mention spéciale à la section rythmique de The Hearsemen qui martèle encore et encore jusqu'à plus soif. Si la musique du groupe n'est pas forcément la plus originale qu'il nous ait été donné d'entendre, il faut au moins lui reconnaître le mérite de faire du bien par où elle passe. Pareil qu'une bonne bière fraîche un 15 août sous 40° à l'ombre mais cette fois pour nos chers conduits auditifs. Lâchant définitivement les chevaux, nos sympathiques conducteurs de corbillard en rajoutent une dernière couche avec "Acausal" et là, autant dire qu'il est sans doute préférable de ne plus regarder la route et directement fermer les yeux. et prier pour que la route soit bien dégagée. Parce que sinon. la métaphore risque de s'avérer douloureuse.
Jamais à court d'idée pour reléguer les concurrents loin derrière, The Hearsemen délivrent avec Backbone, un maxi à l'efficacité solide, au rock puissamment énergisant, gorgé d'influences anglo-saxonnes et qui en met finalement plein les mirettes. En clair une démo à la force de percussion indéniable, au rythme délibérément endiablé et au caractère bien trempé. Ne reste plus qu'à espérer qu'ils continuent à ce rythme-là pour leur album à venir, en évitant bien évidemment le coup de la panne.