Hateful Monday - Unfrightened « Gui, tu vas bien nous faire une petite chronique de notre nouveau skeud, hein ? ». Sacré Jean-Rem, va ! Tu (qui s'applique aussi bien à Jean-Rem qu'à toi, fidèle lecteur) connais pourtant le critère principal pour qu'un papier paraisse à propos d'un disque : il faut que ledit disque nous plaise (et en l'occurrence me plaise). Mais Jean-Rem connaît la musique (au sens propre comme au sens figuré, même si ses goûts en fin de soirée sont discutables, mais là, c'est un autre sujet), et me côtoyant de près ou de loin depuis quelques années, il savait qu'à coup sûr, le nouvel album de Hateful Monday (dont il est le nouveau guitariste), car c'est bien de cela dont il s'agit, allait bien me plaire. Sacré Jean-Rem.

On ne change pas une équipe qui gagne, et quatre ans après l'excellent It must be somewhere, GPS Prod et Kicking Records ont uni leurs forces (avec d'autres labels) pour déposer dans ta distro préférée Unfrightened, huitième album du groupe helvétique. Dix bombes à explosion immédiate au milieu d'une respiration bienvenue ("Not forgotten") dans la droite et noble lignée de Bad Religion, Lagwagon et autres références des écuries Epitaph/Fat Wreck. En 28 minutes (timing idéal pour un disque du style), on fait le tour de la question sans lassitude aucune. Les riffs sont soignés, les mélodies accrocheuses et les tempos soutenus. Il n'est pas évident de se renouveler dans ce style, mais l'apport de la guitare de Jean-Rem (ex The Rebel Assholes) apporte une certaine fraîcheur au groupe. Et que l'on passe d'un titre brut et court ("I.N.I.T.I.A.L.S") à un morceau plus mid tempo ("Stateless society", "Heart & pen") et passant par des brûlots aussi riches en mélodie que rapides en exécution ("As far as I can remember", "Monuments to mediocrity", "Dorian Gray syndrome", et une pointe de riff métal qui va bien ("Nuclear optimism"), l'auditeur trouvera un divertissement tantôt fun, tantôt rageur mais toujours attrayant. Mis en boîte principalement chez le valeureux Mathieu Kabi (The Rebel Assholes, Flying Donuts...) à l'Indie Ear Studio et mixé par Ryan Green (Bad Religion, NOFX...), la production de ce disque est bien naturellement raccord avec le style (mais cela va de soi).

Sans être révolutionnaire, Unfrightened se révèle être un excellent et efficace opus de Hateful Monday qui n'en est pas à son coup d'essai. Gageons que le line-up actuel se stabilise pour de bon, et que le groupe puisse défendre, comme il le mérite, cet album sur la route et nous proposer "relativement rapidement" (les types sont Suisses, faut pas l'oublier hein ?) un nouveau disque. Bah oui les gars, quand c'est bon, on en redemande. Pas vous ? Bisou Jean-Rem.