Hanni El Khatib

Biographie > Bon Hanni verre sert

Fils d'immigrés Palestinien (par son père) et Philippin (par sa mère), Hanni El Khatib a grandit à la californienne : rock & skate. Cet ancien designer de la marque de streetwear Huf, élevé au son du punk, de la pop, du blues et de l'americana, trouve assez vite sa voie. Ce sera la musique et un déménagement de San Francisco à Los Angeles pour en vivre. Multi-instrumentiste, ce fils spirituel d'Elvis et de John Cale part avec son pote batteur, Nicky Fleming-Yarvan, se faire une petite réputation scénique en 2011 sur des festivals américains et notamment en première partie de Florence And The Machine. En septembre de la même année, il sort son premier disque intitulé Will the guns come out, soit un mélange de rock garage cradingue, de rockabily et de blues-folk.

Hanni El Khatib / Chronique LP > Will the guns come out

Hanni El Khatib - Will the guns come out Petit retour en arrière. A la rentrée 2011, un Californien aux cheveux gominés répondant au nom d'Hanni El Khatib pose sur disque onze titres inspirés du rock US sixties. Cet Eddie Cochran des temps modernes fait sensation avec Will the guns come out, un premier album qui confirme cette tendance dans laquelle le rétro, avec une pointe de modernisme tout de même, fait toujours recette. Tout en rappelant que cet ancien designer de la marque de streetwear Huf et fana de skate est loin d'être le seul dans ce cas, certains de ses compatriotes en sont même devenus des stars, citons les White Stripes comme exemple. Ceci expliquant peut-être toute cette hype autour de ce trentenaire car sa musique est foutrement pas mal et qu'en plus ça plaît !

D'un format relativement court, ce disque sert des morceaux bruts et raboteux. Hanni varie les plaisirs avec, d'un part, une guitare électrique sans artifice parcourant ses gammes blues et crachant de sobres riffs garage ("Build. Destroy. Rebuild"), et d'autre part, des envies plus mesurées accompagnées d'un folk-americana sauvage à l'instar de la touchante "Wait wait wait". Cet album répond clairement à une envie de liberté, celle de s'échapper vers une période qui a touché son géniteur, peut-être trop émoussé par sa vie contraignante de bureau. Accompagné de son pote batteur, ce multi-instrumentiste lorgne également vers le doo-wop ("Dead wrong") et nous offre à sa manière des classiques de la culture américaine tels que la fameuse "You rascal you" (popularisé par Louis Armstrong ou Serge Gainsbourg en France), le "I got a thing" des Funkadelic, chanson qui d'ailleurs sera utilisée pour une pub Nike et le "Heartbreak hotel" d'Elvis Presley en mode acoustique.

Hanni El Khatib est un homme nostalgique d'une période où, selon lui, l'esthétique et le design sont devenus iconiques et pendant laquelle la société évoluait et inventait. Alors pourquoi inventer quand tout est déjà fait ? Le bonhomme s'en fout, se sert de ça, s'amuse, n'est guidé par aucune contrainte et vit son rêve. Que demande le peuple ?