Dans des sphères assez éloignées du post-rock des excellents Dont Look Back, Renaud Brustlein, guitariste de la formation valentinoise, a initié son side-project solo baptisé : H-Burns. Projet folk acoustique en forme d'hommage rempli d'humilité aux monstres sacrés que sont Johnny Cash ou Leonard Cohen, l'entité H-Burns est pour le guitariste drômois l'occasion de mêler poésie folk et mélodies intimes, le tout simplement armé de sa voix et d'une guitare acoustique. Après quelques dates assurées notamment aux côtés de Laura Veirs et Syd Matters, H-Burns sort son premier album studio Songs from the electric sky en mai 2006 via Noise Digger (Dont Look Back, Poney Club, Exsonvaldes...).
Infos sur H-Burns
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Et ça tu connais ?
Rubrique :
Dont Look Back
vibrant post rock de Valence...
Liens pour H-Burns
- h-burns: bandcamp (332 hits)
H-Burns discographie sélective
lp :
Midlife
...
H-Burns dans le magazine
Numéro :
Mag #55
Retour aux affaires courantes ? Après la fête de nos 25 ans, oui, mais non, car chaque mag est une nouvelle aventure et quand on rencontre dEUS, c'est un groupe culte qui s'invite dans nos pages !
Liens Internet
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Rock > H-Burns
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H-Burns / Chronique LP > Sunset park
H-Burns n'a plus besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Sa folk peut se teinter de pop ou de rock, jouer avec les couleurs chaudes d'un feu de camp ou celles plus froides de l'horizon sur l'océan, peu importe, on reste accroché à sa voix, sa guitare, ses idées, ses humeurs.
Parmi celles qu'on lui associe régulièrement, la mélancolie tient toujours une grande place sur Sunset park qui débute avec le titre éponyme chargé de cette envie de retrouver des paysages plus joyeux que le mauvais film auquel notre auteur se compare. Une saine énergie balaye ces sentiments, "Blue lights" va de l'avant, se veut positif, c'est une pépite rock qui brille même avec une rythmique assez synthétique et basique. Plus intimiste, "Morning flight" laisse les sons "parasites" des glissés sur le manche, alourdit l'ensemble avec des cuivres et pour ne pas nous laisser emporter par la tristesse, "Late bloomers" redonne du rythme, l'alliance de la nervosité, des petites notes et d'un chant qui va chercher quelques mots plus hauts est une pure merveille. Fragile, touchant, envoûtant, c'est un de mes titres préférés, tu peux en plus profiter de belles images pour accompagner sa découverte car c'est un des morceaux mis en avant par un clip, choix très judicieux... Plus posé et bénéficiant de quelques arrangements venus de loin, "New moon" a une identité assez forte mais ce n'est rien à côté de "Dark eyes". J'ai beaucoup de mal avec la variété ou la variet-rock mais ce "duo" avec Dominique A est une des plus belles collaborations entendues ces dernières années, les voix se marient parfaitement, autant par les sonorités de l'anglais et du français, que par les timbres ou par les variations d'intensité. Ajoute à cela un savant dosage d'électronique et tu obtiens un des morceaux phares de cet opus. Il rend même un peu fade le "Different times" qui suit, alors que c'est un titre plutôt enjoué et lui aussi très sympathique. Plus dépouillé et grave, "L.A." a peut-être été écrit au moment de l'enregistrement en Californie avec Rob Schnapf (Elliott Smith, The Vines, l'album Night moves, le mix de Kid we own the summer...), on y sent moins de travail de finitions, il est plus direct et touche par sa simplicité. Arrangés, enrobés, "Familiar" comme "Sidelines" gagnent en chaleur grâce aux instruments ce qu'ils perdent en optimisme à travers les textes. Générique de fin avec "Movies" dont les harmonies semblent faire écho à celles de "Sunset park", les accords de la guitare électrique conservent une forme de nonchalance, comme si H-Burns acceptait de se laisser dériver, emporter par ses émotions.
En alternant les dynamiques, Sunset park met en valeur tous les talents, bien connus, de Renaud, et même quand il travaille hors de sa zone de confort, il arrive à nous émerveiller. Certainement un de ses meilleurs albums.
Publié dans le Mag #55
H-Burns / Chronique LP > Midlife
H-Burns aka Renaud Brustlein a pris des vacances comme on peut le noter sur l'artwork de Midlife, son septième LP. Il nous revient le collier de fleurs autour du cou et la chemise estivale qui va bien. Reposé, pleinement épanoui, on se dit qu'il a laissé ses valises de mélancolie loin, loin d'ici. Mais voilà, la moue désabusée, la posture apathique laissent sous entendre que derrière les couleurs du tableau, la noirceur et le spleen bouillonnent. Rajoutons à cela qu'avec un album qui s'appelle Midlife et un artiste qui vient de passer le cap des 40 ans, ça sent sérieusement le coup de blues avec le regard dans le rétroviseur en mode bilan personnel. Et dans un sens, c'est tant mieux ! H-Burns n'est jamais aussi bon que lorsqu'il a gros sur la patate. Midlife s'inscrit dans la continuité de Kid we own the summer, avec une patine plus douce, plus travaillée que les tous premiers albums comme How strange it is to be anything at all, qui étaient plus épurés et bruts. Il a donc mis un peu de sucre dans sa galette, voire un peu de miel comme dans "Crazy ones" qui frise la pop gentille. Mais heureusement, "Pretty mess" ou "Friends" nous ramènent aux ambiances sobres et intimistes, quand "Tigress" ou "Tourists" nous baladent en beauté. Bref, bon anniversaire H Burns, la crise de la quarantaine lui va finalement plutôt bien.
Publié dans le Mag #40
H-Burns / Chronique LP > Kid we own the summer
Déjà le sixième album pour Renaud Brustlein, H-Burns à lui tout seul, qui continue de proposer un album plutôt folk, avec des ballades toujours aussi puissantes, à rendre mélancolique une hyène. Sa voix est toujours aussi juste, délicatement reposante, moins éraillée qu'un Will Oldham (Palace Music) et plus douce qu'un Eddie Vedder (BOF d'Into the wild). L'identité folk très présente sur les tous premiers albums, essentiellement axée autour d'une base guitare / voix se dilue dans ce nouvel opus dans des influences plus rock, presque pop, mais toujours avec délicatesse et sobriété. Tout au long de l'album, quelques touches subtiles, très savamment dosées : là des chœurs diffus, ici quelques notes de pianos, là quelques violons. Et même si sur certains titres, la présence d'une boîte à rythme très basique surprend au premier abord, elle finit par s'y intégrer pleinement. Une oeuvre qui s'écoute de préférence de nuit, au volant d'une voiture dans laquelle seraient assoupies des personnes qui nous sont chères, sur une de ces longues routes rectilignes américaines bordées de paysages qui semblent infinis, ponctuées de villes endormies aux éclairages fatigués.
Publié dans le Mag #28
H-Burns / Chronique LP > Songs from the electric sky
Songs from the electric sky, le titre du premier album d'H-Burns annonce d'entrée la couleur. Une folk épurée, un peu ombrageuse, à fleur de peau et toute en retenue, avec une guitare acoustique pour seule compagne et un songwriting gracile comme guide, les premiers titres de cet album nous renvoient dès les premières mesures aux grandes heures de la folk anglo-saxonne. Et pourtant, sans chauvinisme aucun, Renaud Brustlein est bien français et ses mélodies tenues diluées dans un spleen désenchantées font toute l'intensité émotionnelle de Songs from the electric sky. Le guitariste de Dont Look Back manie ici sa guitare acoustique un peu comme l'anglais Nick Talbot distille ses mélodies hypnotiques au sein de Gravenhurst. Dépouillé, presque minimaliste par instants, sans le moindre début d'effet superflu ("Hear the bells", "Entwined"...), H-Burns ne cherche pas à s'imposer, préférant ici laisser ses compositions lentement s'insinuer dans l'inconscient de ses auditeurs pour mieux marquer les esprits à long terme. Discrète, délicate, par instants minimale même, sa folk se révèle tour à tour lunaire, feutrée et savamment maîtrisée de la première à la dernière note ("Footsteps", "Rise", "Invitation"). Classieuses et élégantes, fragiles et soignées, les folk-songs composées par Renaud Brustlein échappent au formatage mainstream tout en restant accessibles et délicates.
D'une étonnante matûrité, Songs from the electric sky au final une très belle offrande faite par H-Burns à une scène folk hexagonale malheureusement d'une trop grande discrétion...