the guru guru - Pchew Attention ! Grosse tuerie ! Une fois n'est pas coutume la claque ne vient pas des States mais du vieux continent et qui plus est de nos cousins. From Belgium, The Guru Guru a été biberonné à l'indie rock/noise des 90's, celui des Sonic Youth, METZ, Deerhoof et The Jesus Lizard, mais sévit dans un style que l'on peut (ou pas...) qualifier d'indie-math-rock-noise, leur premier méfait est un véritable coup de maître : addictif, excitant, c'est bien simple, une fois écouté il restera gravé dans votre cortex cérébral, Pchew, comme Doolittle des Pixies, Water & solutions de FAR ou encore White pony des Deftones, procure une sacrée charge émotionnelle en transcendant le style musical dans lequel il semblait être étiqueté.

Fondé en 2012, le quintet belge bâtit ses titres sur des structures math-rock pas très éloignées de celles d'un Lower-Forty-Eight en moins excessives ("We had been drinkin'bad stuff" pourrait figurer sur Apertures), avec un son bien charpenté aux réminiscences indie/noise voire post-hardcore, l'énorme basse plombée et le gras des grattes feraient presque songer à du Sleeppers sur "Making waves". Mais c'est surtout au We recruit de Ventura auquel on pense à l'écoute de ce premier album mais en plus dynamique, grâce notamment au duel basse/batterie qui semble se renvoyer coup pour coup, le rendu est hyper stimulant à l'image du très Bloc Party "Up the wall" ou encore du jouissif "BB I can" que n'aurait pas renié Flying Pooh. Le plaisir est immédiat, on ne débande jamais durant cet acte sonore de 45 minutes... pas besoin de plusieurs tentatives pour se convaincre, les titres sont alambiqués juste ce qu'il faut ("Sleepy" et "Lissabon" en sont de parfaits exemples...) pour avoir ce petit rictus de satisfaction (vous savez celui qui vous fait ressembler à un parfait abruti), mais jamais trop pour éviter de sombrer dans le démonstratif prise de tête.

Ajoutez là-dessus des mélodies qui mettent dans le mille à chaque fois et parfaitement mises en valeur par la voix versatile et entraînante de Tom Adriaenssens et vous obtenez l'une (peut être "LA") révélation rock de l'année, oui, sans déconner, parce que nous balancer à la face ce Pchew impeccablement maîtrisé et produit de bout en bout c'est digne des meilleurs, de ceux qui se foirent rarement. Je vous avais prévenu, les coups pleuvent jusqu'au gong final et si à deux reprises , "Black door" et "Singultus", The Guru Guru calme le jeu, c'est pour mieux vous renvoyer dans les cordes ensuite, à l'instar de l'ultime assaut incarné par "The sun is number one", faussement psychédélique qui vous prendra à revers avec son post-punk à la Interpol. Un premier LP bourré de références à l'image de son artwork, mais au résultat singulier aussi classe qu'efficace, énorme !