Si son premier album "solo" laissait de la place à pas mal d'amis musiciens, Guilhöm a travaillé tout seul à ce Trouble fête. Artwork réussi mais assez sombre (incendie, tempête, raz-de marée, choisis ta catastrophe), musique moins douce, chant plus heurté, il ne faut pas être devin pour comprendre que ces dernières années ont été difficiles pour le Montpelliérain qui laisse transparaître des sentiments plutôt angoissants. Si le tout est nettement moins folk, il est difficile de rattacher l'opus à un genre en particulier car les influences sont nombreuses, depuis le hip hop ("Take my fears away") jusqu'au ska-punk ("Drop the flies"), les inspirations sont nombreuses que les titres soient chantés ou instrumentaux. Il faudra juste faire de gros progrès avec l'anglais (sur les deux titres cités juste avant) ou se contenter du français car l'accent frenchie ne colle pas trop aux ambiances créées, si ce n'est sur "A part of myself" où les mélodies sont reprises en français et atténuent le sentiment inconfortable qu'il pouvait faire bien mieux. Je suis donc bien plus client des poétiques atmosphères de "La nuit s'étend" ou "Rien n'est moins sûr". Bien plus électro et arrangé que Behind april, Guilhöm s'ouvre à de nouvelles expériences, toutes très sincères et touchantes, surtout quand elles sont directement compréhensibles.
Publié dans le Mag #58