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Interview : Guerilla Poubelle, Une Guerilla plus belle en interview (fév. 2020)

Guerilla Poubelle / Magazine > Mag #41

Mag 41 : Guerilla Poubelle Mag 41 : Guerilla Poubelle Crise, grève, tensions sociales, blocages, réformes irréfléchies... L'hiver est rude et certains comme les Guerilla Poubelle mouillent le TShirt pour apporter leur soutien, les voilà donc fort logiquement en couv' et en interview. D'autres aussi ont la parole comme Glide On The Black Cloud, 7 Weeks, Young Harts, Mars Red Sky et Olivier de New Noise. Le reste des 80 pages est consacré à nos nos MAOTFA et à de nombreux articles comme ceux sur les albums de Capsula, Dewolff, Seine, Saturnalia Temple, Lindemann, Surgical Strike, Apocalyptica, Oiseaux-Tempête, Lofofora, Rãgarãja, God Damn, Mss Frnce, U-Sister, Beep It, Lone Survivors, Rank-O, Tasty Freaks, Gender Roles, King Crown, Ida Sofar, No-Man, Overgrass, Raised Fist, Blackrain, Voice Of Ruin, Scarlean, Bodie, The Magpie Salute, Tempers, Bebly, Imperial Jade, Blvl, Demago, Nursery, Burkingyouth, Wolf Jaw, Berzerker Legion, Dakota Suite & Quentin Sirjacq, Dirty Bootz, Bobby Singer...

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Interview : Guerilla Poubelle, Frank Frejnik

Guerilla Poubelle / Chronique LP > L'ennui

Guerilla Poubelle - L'ennui J'ai galéré à rédiger cette chronique, sans trop savoir pourquoi car je divulgâche d'entrée de jeu, à l'instar des précédents, j'adore ce disque. Je faisais part de ces considérations et de ma perplexité à mon petit neveu, avec qui j'entamais ma cinquième partie des Aventuriers du rail (je ne peux rien lui refuser et je vous conseille ce jeu) et lui de me rétorquer : "bah c'est facile, t'as qu'à dire que c'est du punk rock et que c'est bien". C'est beau d'avoir neuf ans... Et c'est marrant, en traînant sur le site, j'ai vu que c'est déjà moi qui avais chroniqué Amor fati (sorti en 2013). J'en connais un qui avait du me refiler le sale boulot (coucou Gui de Champi). A peu de choses près, je pourrais reprendre les mêmes mots mais ce cinquième album de GxP et son titre antinomique mérite mieux que ça. Faut dire qu'il s'est passé pas mal de choses depuis Il faut repeindre le monde en vert en 2005 et qu'il est bon de le rappeler, tant certains semblent bloqués sur cette période, quand j'en discute parfois autour de moi. Pour celles et ceux du fond qui n'avaient pas fait l'effort de suivre, ça fait un peu plus de cinq ans maintenant que la formule est stable autour de Till (guitare / chant), Paul (batterie / choeurs) et Antho (basse / choeurs), la meilleure selon moi, en live comme sur disque. Fini les morceaux un peu hardcore, au chant aigu et criard et aux émois post adolescents qui me branchaient moins. Le ton se veut désormais plus grave, plus posé et mieux maîtrisé. Forcément, on n'a pas la même expérience et expertise, le même regard, ni la même voix à 20 ans qu'à 30 ou à l'aube de la quarantaine.

L'ennui donc, tout un programme. Est-ce un clin d'œil au refrain du tube "Demain il pleut" et son fameux "Je m'emmerde..." ou alors au titre du précédent album, La Nausée ? Vous avez une esquisse de réponse dans l'interview consacrée au groupe dans les pages du Mag #41. Toujours est-il que si La Nausée et ses textes avaient été écrits en réaction à l'élection de Macron, avec des chansons comme "En marche" ou "Ceux qui ne sont rien", à la gloire des syndicats de cheminots, on ne peut pas dire que la situation sociale actuelle ait évoluée positivement. Il est l'or mon señor de rebrancher les amplis, remettre le couvert avec la même colère, indignation légitime et démarche sincère, tâchant de coller au plus près de leurs positions et engagements. Ça démarre tambour battant avec "Les frontières du présent" ou plus loin, "Qui perd perd", grâce à la frappe rapide et véloce de Paul mais c'est sur des morceaux tels "Apocalypse 6:12" (qui traite d'écologie), "L'aigle et la foudre" (sur l'ultra libéralisme) ou encore "Vampire" (questionnant la masculinité), que je trouve le groupe bien plus efficace et entraînant. Même si après une cinquantaine d'écoutes environ mais quelques unes auront suffi, ce sont "La bataille de Paris" (ma bande-son des manifs de décembre et janvier dont le refrain se chante le poing levé bien haut) et "Le casse du siècle", avec cette basse résonnante, qui sont mes préférées. C'est d'ailleurs un autre des points forts de l'album, ces nombreuses lignes de basses dynamiques, bien trouvées, ne se contentant pas de suivre les riffs sur chaque chanson et bien présentes dans le mix final. À ce propos, L'ennui a été enregistré à Montréal chez un de leurs potes et il ne s'est pas moqué d'eux en leur faisant un son assez fat.

Hum, il est temps de conclure je crois, si le mag veut sortir aujourd'hui. Tu peux normalement choper le disque pas cher en format physique et gratos sur bandcamp en digital, fais-toi plaisir, tu ne vas pas t'ennuyer, c'est du punk rock et c'est bien.

Guerilla Poubelle / Chronique LP > Amor fati

Guerilla Poubelle - Amor fati Le gang parisien est de retour avec un tout nouveau line-up (nouveau bassiste, nouveau batteur). Sans trop de surprises, ceux qui suivent le groupe avec ardeur devraient aimer, les détracteurs vont continuer à les (envier) détester et ceux qui s'en carrent écouteront autre chose. Amor fati poursuit et atteste de l'évolution amorcée précédemment par Guerilla Poubelle vers plus de maturité. Oh putain ! Ce fameux troisième album de la maturité des journaleux, après celui de la découverte et celui de la confirmation. Bah on est en plein dedans je crois. Le tempo est moins speed et plus posé, la voix plus rauque et moins braillée. La fougue post adolescente a donc grandi mais ce n'est pas pour autant qu'on vit dans le meilleur des mondes avec la trentaine qui pointe son nez. Les textes sont toujours aussi désabusés, critiques mais sans slogans prémâchés, qu'ils parlent de faits de société, de relations humaines ou du quotidien et le message n'en passe pas moins. Il passe même mieux. Essai réussi sur disque, qu'ils transforment également en concert, avec cette formation qui est sûrement la plus efficace.