Greg Eklund - muffled tears La pandémie et le surf sur les réseaux sociaux ont eu seuls et séparés de nombreux points négatifs. Un des points positifs est de rechercher des artistes de notre adolescence pour retrouver ce qu'ils sont devenus et qu'avec les "lockdown" ils vous répondent comme si des rédacteurs bénévoles pouvaient égayer leur quotidien entre quatre murs.

C'est le cas de Greg Eklund, ancien batteur d'Everclear, groupe adulé aux US et quasi méconnu en France et en Europe. Greg le confessera, c'est certainement à cause de l'émergence de la Brit pop concomitante avec l'arrivée de leur post Grunge d'outre-Atlantique. Toujours est-il que quand un ancien batteur d'un groupe grunge décide de passer à la 6 cordes et au chant cela fait souvent des étincelles et peut nous emmener "au nirvana".

Il est difficile de comparer le projet solo de Greg avec les Foo Fighters, la seule comparaison peut être cette B-Side à l'époque d'In utero composée sous le nom de Pocketwatch. "Marigold", une chanson intime et touchante qui dépareillait avec l'abrasivité des dernières années de Nirvana. Foo Fighters pourrait être comparé au projet des années 2000 de Greg, The Oohla's. Muffled tears raconte l'histoire de manière très intime du retour à la maison post tournée et est loin du rock amplifié de la nouvelle formation de Grohl. Le premier titre "Liberation" et son break au milieu de la chanson explique la cassure presque physique des années Everclear ; les riffs rappelant le single "Santa Monica" à la fin du titre n'y feront rien, la lassitude a pris le pas et la rupture est consommée. S'en suivent des chansons pop folk à fleur de peau qui nous donnent l'impression d'être au coin du feu à ses côtés et qu'il nous raconte son histoire et son dur retour à la réalité après avoir été adulé. Le titre éponyme est un des meilleurs titres à mon sens de l'album et de l'année 2020, par sa sincérité et ce qu'il renvoie des retours tardifs à la maison. Qu'elle soit à cause du travail ou d'une tournée, l'absence d'un des membres de la famille est souvent une cause de dispute à son retour et cette chanson illustre cela à merveille.

Je pensais trouver du réconfort nostalgique dans ce disque en espérant trouver des relents d'Everclear, il n'en est rien. Mais sans Everclear ce disque ne serait rien. Alors que Sparkle & fade a marqué mes années d'adolescence, le père que je suis devenu se plonge avec délectation dans ce Muffled tears qui est bien plus en adéquation avec sa vie actuelle.