Après nous avoir ébloui sur deux EPs, les Goodbye Meteor font durer le plaisir en sortant un premier album particulièrement fleuri. Voici un échange avec Laurent qui donne le rythme aux Picards et revient sur leur signature sur un label belge, leur façon de composer et les doux rêves du groupe...
Qui vous a donné envie de faire du post-rock ?
Personnellement, j'écoute des groupes comme Sigur Rós ou I Like Trains depuis près de 20 ans. Maxime avait assisté à un concert de God Is An Astronaut il y a plusieurs années qui lui a laissé un souvenir indélébile. Cédric en écoute depuis très longtemps également, et est un grand fan de Sonic Youth, qui a influencé les débuts du post-rock. C'est donc tout naturellement que notre son s'est orienté vers ce type de musique.
Musicalement, on peut vous rapprocher de plusieurs groupes étrangers, vous avez aussi des inspirations ou des "modèles" français ?
Le post-rock est malheureusement un style assez peu reconnu en France, malgré le fait qu'il y ait également de très bons groupes. Un de nos groupes préférés est Silent Whale Becomes A° Dream, les Bruit ≤ sont excellents même si c'est dans un registre un peu différent du nôtre, et je pourrais aussi citer Where Mermaids Drown, avec qui nous avons déjà partagé la scène.
L'artwork est très joli, mais n'était-il pas possible de le décliner en différentes images plutôt que le recopier 4 fois pour décorer le disque ?
La pochette est une œuvre de l'artiste belge Didier Claes, qui travaille principalement avec de la superposition et du collage de calques. Son univers se situe entre le réel et le monde des rêves et est très influencé par les impressionnistes. Comme il a beaucoup aimé notre musique et que nous apprécions beaucoup son univers, il nous a proposé d'utiliser une de ses œuvres, ce que nous avons accepté avec grand plaisir. Ce qui explique pourquoi il s'agit de la même image sur les différentes faces.
À part les fleurs de l'artwork, les titres de l'album tendent moins que par le passé vers l'environnement, comment sont-ils choisis ?
We could have been radiant explore davantage les émotions humaines, passant de l'espoir à une inévitable destruction. Si la première partie de l'album fait suite à l'EP Metanoia, clôturant le chapitre sur la quête d'une issue positive pour l'humanité, la fin de l'album illustre cette désillusion, et souhaite guider l'auditeur vers la lumière salvatrice procurée par le moment présent.
Sans que l'on puisse parler de chant, on trouve des voix sur quelques titres, à quel moment de la composition sont-elles intégrées ?
Les parties vocales sont généralement intégrées à la toute fin, une fois que le titre instrumental est terminé. D'ailleurs, nous avons joué de nombreuses fois "No signal" en live avant d'y incorporer le chant.
D'où provient le texte de "Phosphènes" ?
"Phosphènes" est un poème écrit par Cédric, guitariste du groupe.
Pour composer, vous êtes plutôt du genre à bien préparer avant d'arriver en répète ou à vous laisser porter par une improvisation collective ?
Dans notre processus de composition, nous partons très souvent d'une idée amenée par un des guitaristes, et nous improvisons dessus. Je le vois comme un tableau que nous peindrions tous en même temps, chacun apportant sa touche. Au fur et à mesure des répétitions et des écoutes... nous enregistrons la majorité des séances, tout se précise jusqu'à arriver à une version "figée" et définitive.
Le son des guitares est très soigné, c'est un travail de studio ou vous sonnez comme ça dans votre local ?
Le son des guitares est le fruit de nombreuses heures de recherche et de travail individuel et collectif, il a évidemment été magnifiquement capté en studio, mais c'est comme ça que nous sonnons en répétition. Il y a d'ailleurs eu très peu de rajouts et d'arrangements sur la version album, nous voulions quelque chose qui sonne comme en live.
Vous êtes arrivés chez Dunk!records, comment s'est fait le deal ?
Cela faisait un moment que nous étions en contact avec eux, car dès les débuts du groupe, nous avions identifié que ce serait le label le plus en adéquation avec notre musique. Nous avons enregistré notre album dans les Dunk!Studios, ce qui nous a permis de rencontrer l'équipe du label, et nous avons tout de suite senti que l'ambiance était très familiale et passionnée. Après avoir fait mixer et masteriser l'album, nous l'avons envoyé à Wout Lievens, directeur du label, qui l'a fortement apprécié et nous a proposé de collaborer. Et nous sommes enchantés par cette collaboration !
Il y a une distribution mondiale et des retours d'un peu partout, si vous aviez le choix, quelle serait votre première destination ?
Il y a de nombreux pays dans lesquels nous aimerions jouer comme les USA, le Canada, l'Australie... une première partie de Sigur Rós en Islande ?
On vous attend sur scène, à part le Dunk!Festival, il y a des dates en préparation ?
Nous avons quelques dates à venir dans les Hauts-de-France avant l'été, et nous envisageons des dates à l'étranger à partir de l'automne.
Merci à Laurent et aux Goodbye Meteor ainsi qu'à Aurelio de Score A/V.
Publié dans le Mag #60