Goodbye Meteor ne nous a pas laissé le temps de nous impatienter de les voir revenir, ils sont déjà de retour avec un nouvel EP (pour plus de 20 minutes de musique tout de même). Si Northtape m'avait déjà tapé dans l'œil, ce premier jet était assez humble, pas de titres pour les morceaux, une simple "présentation" du groupe et de ses aspirations, ce petit frère est bien plus ambitieux, bien plus abouti et réfléchi. Musicalement les Picards n'ont rien perdu et sur tout le reste, ils ne font que gagner des points. Alors qu'ils n'ont toujours quasi pas de paroles, post-rock oblige, ils ont ainsi construit un récit autour de leur disque avec des mots évocateurs comme ce "Metanoia" placé en étendard (et au centre des 3 plages), c'est une idée antique qui correspond à une amélioration de notre comportement. Si le terme a été repris par les religieux, ici, on pense davantage à l'action de l'homme envers sa planète, qu'il pourrait (enfin ?) considérer comme un espace à protéger... Sans avoir pris connaissance de la définition de "Metanoia" et de cet ancien concept, l'artwork qui mêle joliment l'homme, l'animal et les paysages comme les mots de Greta Thunberg (extraits de son discours à l'ONU) apportent des indices sérieux sur les centres d'intérêt de Goodbye Meteor.
Si on peut les rapprocher de Way For Nothing pour leur engagement, leur musique reste très proche de Mogwai de par sa capacité à varier les rythmes tout en gardant une ligne très claire, quand bien même les guitares seraient saturées. Sur quelques passages particulièrement nerveux, le nom de Pillow m'est revenu à l'esprit mais il ne devrait pas parler à grand monde alors vois dans cette référence, la capacité du groupe à dynamiter ses morceaux en quelques accélérations lumineuses et à exprimer de nombreuses idées en peu de mesures. Une qualité indispensable quand on produit un rock instrumental qui se veut immersif et tout sauf ennuyeux.
Publié dans le Mag #50