Godot & the parasites, c'est d'abord l'affaire d'un homme : Jérôme Bodon-Clair, étudiant en musicologie et surtout un touche à tout de talent(s) : compositeur de musique pour des pièces de théâtres ou des expositions, scénariste de bandes-dessinées, poète, auteur de livre sur la musique ("Le language de Steve Reich, l'exemple de music for 18 musicians" publié chez l'harmattan). Du coté de la musique justement, il sort un premier essai avec l'EP Waiting for... et un premier album Summertime escape en 2006. Pour son second album nommé Echo's bones sorti en 2008, il s'entoure d'une armée de musiciens : ses The parasites, constituée de membres du Haunted Candy Shop mais aussi de cuivres, d'un contrebassiste jazz et d'un guitariste blues. Le résultat ? une belle réussite à la coloration bariolée.
Godot & The parasites
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Godot & The parasites / Chronique LP > Echo's bones
Dès "Life on a ring (hold on), Godot & The parasites affiche clairement de belles dispositions et une ligne directrice qu'ils adoreront malmener pour rendre l'écoute encore plus séduisante : pop-folk avec des velléités électriques et une progression crescendo délicatement amenée, des mélodies touchantes et accrocheuses, une voix qui sait y mettre la manière pour aller chercher les émotions enfouies dans vos petites entrailles, des arrangements orchestrés très habilement qui participent grandement à la singularité d'Echo's bones. Au fil des morceaux et des écoutes, il apparaît clairement que le groupe ait voulu donner un soin particulier à ne pas ennuyer vos oreilles et pour cela, ils multiplient les curiosités, les interventions d'instruments excellemment intégrés comme l'harmonica sur "Life on a ring (hold on)", le piano et la trompette sur "Bad mergentheim" ou de phases particulièrement surprenantes et inventives comme ce final en fanfare sur "Parasite". On pense à beaucoup de choses en écoutant cet album : pèle mêle à Elliott Smith pour ce songwriting précieux et infaillible, Jeff Buckley pour les ambiances spirituelles et certaines intonations de voix, Robert Wyatt pour l'onirisme flottant et la richesse des instrumentations, le dEUS d'In a bar, under the sea qui se met en danger à chaque morceaux également mais le tout est suffisamment digéré, dilué pour que finalement les pistes se brouillent dans notre mécanisme de pensée et que l'on ne sait plus trop à qui, à quoi rattacher les influences du groupe. En somme, ils font déjà partie de l'identité de Godot & The parasites dans nos oreilles.
Ecouter Echo's bones au quotidien, c'est comme de prendre les transports en commun quand il pleut, qu'une odeur déplaisante plane dans le monstre de mécanique et qu'apparait alors une jolie fille avec un visage fascinant qui fait passer ce trajet interminable pour un doux rêve éveillé : c'est une manière de transformer des moments banals et déplaisants en quelque-chose de finalement assez particulier et très plaisant au final. Demandez son amitié virtuelle sur myspace et achetez-lui plein de cds : ça mérite carrément le détour et ne dites pas qu'on ne vous avez pas prévenu au W-Fenec. Vraiment un très beau disque.