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Biographie > Stoner sun

Trio formé, en 1997, à l'initiative de Johan Jaccob (chant/guitare), Glowsun fait ses débuts discographiques dès 1999 et une première démo intitulée Inside the sun. Quelques changements de line-up et un second essai (Escape from Hell) et ce groupe de stoner natif la région lilloise se stabilise avec les arrivées en son sein de Ronan Chiron (basse) et Fabrice Cornille (batterie) avant de sévir sur les scènes du Nord de la France et d'outre-Quiévrain. 2005 : Glowsun sort une nouvelle démo, un maxi 4 titres intitulé Lost love, autoproduit, à l'instar des deux autres, et qui laisse augurer qu'un véritable album pourrait suivre...

Review Concert : Glowsun, Du stoner à la pelle à la Chimère (mars 2011)

Review Concert : Glowsun, Karma To Burn+Glowsun+Human Jail à Roubaix (déc. 2009)

Glowsun / Chronique LP > Beyond the wall of time

Glowsun - Beyond the wall of time Un nouvel album de Glowsun, justement il était temps (promis ce sera la seule métaphore temporelle foireuse de la chronique). Le trio français s'était imposé comme l'une des formations stoner hexagonales à suivre coûte que coûte avec Eternal season en 2012. Beyond the wall of time donnera raison à ceux qui en ont fait l'effort tant la claque administrée est décisive et lourde. Plus heavy que jamais, le trio lillois s'évertue clairement à jouer avec nos nerfs (un peu comme le fait parfois le temps d'ailleurs). Les morceaux de cet album ont pour principe de nous anesthésier dans des ambiances sombres et poisseuses avant de soudainement tout faire péter avec des riffs méchamment catchys et tendus. Parfois en tirant vers le progressif et en prenant son temps (9 minutes pour le morceau d'introduction) et parfois en nous rentrant avec urgence dans la tronche ("Against the clock" et sa ligne de chant sporadique), toujours avec force et martialité. Si Glowsun reste un groupe de Down Tempo pur et dur, il n'a pas hésité cette fois à appuyer un peu sur la pédale de temps à autre, donnant une violence supplémentaire à des compos qui n'en demandaient pas tant. Le groove est lui aussi plus que jamais de la partie avec quelques plans de batteries absolument implacables. Bref, on en prend vraiment plein la tronche.

Il faut dire que Glowsun est une des rares formations du style à bénéficier d'une prod aussi tankesque et même franchement metal. Metal certes mais qui a le bon goût de laisser dégueuler la fuzz, la wah, les crash et tutti quanti sans jamais les brider. Le meilleur des deux mondes en somme. Quand on fait des voyages spatio-temporels on peut naturellement se permettre ce genre de grand écart. Et le grand écart se fait à tous les niveaux, ne serait-ce qu'à celui des mélodies et des riffs qui allient à la perfection les chevauchées épiques viriles et les ambiances enfumées des années 70 et tout ça sans que jamais cela ne sonne kitsch, convenu, ou lourd (dans le mauvais sens du terme.)

Un autre grand écart, et probablement le plus fort, c'est que malgré l'aspect totalement roboratif de cet album (dire qu'on y trouvera à boire et à manger est un doux euphémisme) et la durée de certains de ces morceaux, Beyond the wall of time est un album qui sait s'arrêter à temps pour nous insuffler une envie de ''reviens-y'' alors qu'on devrait tout simplement être harassé après une écoute aussi intense et captivante.

Glowsun n'a pas fondamentalement changé sa ligne de conduite mais l'a clairement poussé à l'extrême pour nous offrir un très grand cru. Plus de concision, plus de patate, plus de plans géniaux, plus de Glowsun. Bref, cet été en France le soleil ne sera pas seul à tabasser tout ce qui sue.

Glowsun / Chronique LP > Eternal season

Glowsun - Eternal season Ils sont du genre pas trop pressés les Glowsun, mais l'attente valait largement la peine. Pas moins de cinq années après l'excellentissime The sundering, paru à l'époque chez le regretté label belge Buzzville Records, revoici les nordistes, dans une autre catégorie s'il vous plaît, puisqu'ils ont signé chez Spinning Goblin, soit la division stoner/desert-rock du label Napalm Records (Karma to Burn, Monkey3 ou My Sleeping Karma tout de même...) livrant cet Eternal season toujours aussi haut en couleur que le précédent et designé par l'un des membres du trio (dont c'est le vrai "métier") pour en faire un objet évidemment des plus classes esthétiquement parlant.

Musicalement, c'est à l'avenant et après une longue intro psychédélique enfumée ("Death's face"), le trio lâche les riffs et barbouille les conduits de bon vieux stoner bien fuzzy au groove éléphantesque. Orgasmique et jouissif, oui, mais classieux également. D'autant que ce road-trip stoner-rock psyché au pays des chamans se poursuit avec un "Dragon witch" aux vapeurs narcotiques et autres petites finesses hypnotiques qui ne vient certainement pas altérer cette lourdeur des guitares qui rappellent à toutes fins utiles que Glowsun a beau envoyer son auditeur dans un autre monde, il sait aussi faire parler le riff qui carbonise les amplis. Et le démontre l'instant d'après avec un "Lost soul" de patron, comme ça, roots et sans le moindre début de complexe. Pas de doute, ici, on cause stoner pur et dur pour les inconditionnels du genre.

Une intro insidieusement languissante, psychédélique à souhait avant de laisser la place à une déferlante rock/stoner surpuissante, la production sied parfaitement à cette forme d'expression musicale et comme les Glowsun maîtrisent leur art à la perfection, l'auditeur vibre autant que le caisson de basse. Alors, certes, le segment exploré ici l'a été à maintes reprises avant eux et, disons-le, est assez balisé sinon étroit dans ses possibilités d'expérimentations, mais c'est aussi de part l'approche classique du genre que le trio nordiste parvient à imprimer sa marque. Sans se réinventer formellement ni se laisser enfermer par les limites inhérentes au style justement, sans non plus révolutionner le genre, mais en repoussant constamment ses propres frontières de manière à rendre l'ensemble terriblement explosif, résolument addictif ("Reverse", "The thing") : en un mot comme en cent, passionnant.

Quelques neuf titres (dont un "From the sky" au groove monstrueux ou un "Sleepwalker" aux boucles rock aliénantes), pour tout de même 54 minutes de musique que l'on ne voit strictement pas passer (mention spéciale à un "Monkey time" aux lames stoner acérées et qui verrouille la platine pendant six minutes qui en paraissent trois), les Glowsun ont fait avec Eternal season ce qu'on attendait d'eux : ce qu'ils savaient déjà faire avant. Oui, mais en mieux.

PS : il y a également un morceau-bonus (le neuvième puisqu'on n'a parlé que des huit premiers mais bon, on ne va pas tout te dire non plus).

Glowsun / Chronique LP > The sundering

Glowsun - The sundering Avec un seul EP, Lost love, les Glowsun avaient à l'époque déposé une sacrée mine dans la fourmilière stoner/heavy rock hexagonale pourtant composée notamment des excellents Loading Data, Rescue Rangers et autres Zoë, mettant à peu près tout le monde d'accord sur leur cas et laissant alors présager d'excellentes choses pour la suite. En clair, un futur que l'on prédisait alors fascinant. La suite, c'est maintenant, et The sundering, un premier album long-format sorti via le label européen de référence en matière de stoner et affiliés : Buzzville Records (Cabron, Generous Maria, Monkey3, Sideburn et tant d'autres...). Ni une, ni deux, on enfourne le disque dans le lecteur, on pousse les enceintes à un niveau plus vraiment acceptable pour le voisinage (tant pis pour eux...) et on déguste ça avec une soif de sensations quasi inextinguible. Résultat après quarante quatre minutes de démonstration ? Implacable.

Neuf titres dont trois figurants déjà sur Lost love et un constat : une fois l'effet de surprise des débuts estompé, Glowsun se révèle toujours aussi ravageur. Vrombissement venu du fin fond du Grand Canyon, on charge en effets, on lâche les premiers riffs et "Virus" contamine l'auditoire à une vitesse effarante. Un seul remède possible : continuer de dévorer The sundering jusqu'à épuisement. Production de grande classe, le mastering a notamment été réalisé en Suède par Gören Finnberg (In Flames, Generous Maria, Spiritual Beggars et tant d'autres...), sonorités légèrement old-school, textures typiquement stoner, le trio nordiste s'est impregné du psychédélisme des 60's afin de façonner un son à la fois puissant et classieux, heavy et élégant ("The end"). On s'attarde sur la paire "My Jesus"/"No way", figurant déjà sur Lost love et on ne peut se résoudre à perdre une goutte de ce nectar stoner rock dont les Glowsun se font les producteurs. Des soli de gratte qui nous collent au fauteuil, quelques touches "Hendrixiennes" disséminées ci et là et le groupe enchaîne. Encore et encore. Complètement immergé dans leur musique, on se laisse porter par le bourdonnement de cette basse ronflante à souhait, cette batterie nonchalante qui nous laisse en plein soleil, pendant que la gratte vient poser ses accords irrémédiablement addictifs.

Il y a de Kyuss chez ces mecs-là, non pas que l'on puisse les taxer de vagues suiveurs, mais dans le sens où ils ont compris ce qui faisait la magie enfumée du groove sidéral des auteurs de Blues for the red sun. Et encore mieux : ils se le sont réappropriés. Une ballade psychédélique instrumentale aux effluves narcotiques ("Green sun, sick world"), un chant parfois en retrait, d'autres fois plus en avant ("Barbarella"), on retrouve ici un peu ce qui fait la marque de fabrique d'un genre à part : le groove avant tout et le reste en retrait. Un feeling dévastateur made in 70's, des riffs de tueur, la métaphore a beau être éculée, le groupe livre avec des titres comme "Inside my head" des compos au atmosphères caniculaires comme jamais... Six titres sont déjà passés au travers de nos tympans pourtant exercés et Glowsun va trouver le moyen de nous faire vibrer. Encore. "Inside my head" et ses quelques sept minutes trente six secondes de rock brûlant nous font traverser les immensités du désert américain, avant de remettre la gomme à plein moteur sur "The heads" et de parachever son oeuvre sur "Need". Après ça, on peut presque mourir en paix...

Glowsun / Chronique EP > Lost love

glowsun_lost_love.jpg Ils font un petit peu figure d'exception les combos français donnant dans le stoner brut façon Kyuss, mais à l'écoute de l'instrumental "No way", titre d'ouverture du premier EP de Glowsun, on se rend très rapidement compte que le jeune groupe a bossé ses classiques desert/stoner rock. Cherchant délibérément à ne pas être qu'un clone, aussi brillant soit-il, de Kyuss, le groupe change alors son fusil d'épaule et livre un "Inside my head" plus space rock (Monkey 3 n'est plus très loin) dans ses parties calmes. Parce qu'au niveau de la construction du morceau, celle-ci s'apparente plus à une structure post-rock que stoner.
Crescendo stoner caniculaire, appel du désert et riffs incandescents, Glowsun frappe aussi fort que juste et s'impose en l'espace de deux titres comme une formation tout à fait capable d'assimiler ses références pour les remixer à sa manière. C'est instrumental, lourd, gorgé de soli de gratte atomiques et blindé par une section rythmique qui déroule. Quid du chant, Johan Jacobs étant crédité sur la pochette de Lost love comme chanteur/guitariste du groupe ? Justement, il apparaît très furtivement sur "No I", un titre de pur stoner, à la fois heavy et inventif, massif et furieusement rock'n roll. Forcément jouissif.
Glowsun a composé à l'occasion de ce nouveau maxi, 4 titres où ils ont pu trouver leur son, digérer leurs références et surtout montrer qu'ils en avaient autant sous la pédale, qu'ils étaient déjà capables de se montrer à la hauteur des cadors du genre, au niveau instrumental tout du moins. "My Jesus", vient donc non seulement mettre un point final à ce premier effort, mais également démontrer qu'avec le chant, le groupe s'en sort largement avec les honneurs. Si ici, ce sont cette fois les Queens of the Stone Age qui seront cités spontanément à l'écoute de ce dernier titre, Glowsun ne livre pas pour autant une pâle copie du travail de la bande à Josh Homme et parvient à trouver le compromis entre hommage à ses maîtres et composition personnelle. Si l'on ajoute à cela une production plus qu'honorable, Lost love démontre qu'en l'espace de 4 titres, un groupe français peut se révéler comme un véritable espoir de la scène stoner actuelle. Impressionant.