Glowsun - Beyond the wall of time Un nouvel album de Glowsun, justement il était temps (promis ce sera la seule métaphore temporelle foireuse de la chronique). Le trio français s'était imposé comme l'une des formations stoner hexagonales à suivre coûte que coûte avec Eternal season en 2012. Beyond the wall of time donnera raison à ceux qui en ont fait l'effort tant la claque administrée est décisive et lourde. Plus heavy que jamais, le trio lillois s'évertue clairement à jouer avec nos nerfs (un peu comme le fait parfois le temps d'ailleurs). Les morceaux de cet album ont pour principe de nous anesthésier dans des ambiances sombres et poisseuses avant de soudainement tout faire péter avec des riffs méchamment catchys et tendus. Parfois en tirant vers le progressif et en prenant son temps (9 minutes pour le morceau d'introduction) et parfois en nous rentrant avec urgence dans la tronche ("Against the clock" et sa ligne de chant sporadique), toujours avec force et martialité. Si Glowsun reste un groupe de Down Tempo pur et dur, il n'a pas hésité cette fois à appuyer un peu sur la pédale de temps à autre, donnant une violence supplémentaire à des compos qui n'en demandaient pas tant. Le groove est lui aussi plus que jamais de la partie avec quelques plans de batteries absolument implacables. Bref, on en prend vraiment plein la tronche.

Il faut dire que Glowsun est une des rares formations du style à bénéficier d'une prod aussi tankesque et même franchement metal. Metal certes mais qui a le bon goût de laisser dégueuler la fuzz, la wah, les crash et tutti quanti sans jamais les brider. Le meilleur des deux mondes en somme. Quand on fait des voyages spatio-temporels on peut naturellement se permettre ce genre de grand écart. Et le grand écart se fait à tous les niveaux, ne serait-ce qu'à celui des mélodies et des riffs qui allient à la perfection les chevauchées épiques viriles et les ambiances enfumées des années 70 et tout ça sans que jamais cela ne sonne kitsch, convenu, ou lourd (dans le mauvais sens du terme.)

Un autre grand écart, et probablement le plus fort, c'est que malgré l'aspect totalement roboratif de cet album (dire qu'on y trouvera à boire et à manger est un doux euphémisme) et la durée de certains de ces morceaux, Beyond the wall of time est un album qui sait s'arrêter à temps pour nous insuffler une envie de ''reviens-y'' alors qu'on devrait tout simplement être harassé après une écoute aussi intense et captivante.

Glowsun n'a pas fondamentalement changé sa ligne de conduite mais l'a clairement poussé à l'extrême pour nous offrir un très grand cru. Plus de concision, plus de patate, plus de plans géniaux, plus de Glowsun. Bref, cet été en France le soleil ne sera pas seul à tabasser tout ce qui sue.