Glowsun - The sundering Avec un seul EP, Lost love, les Glowsun avaient à l'époque déposé une sacrée mine dans la fourmilière stoner/heavy rock hexagonale pourtant composée notamment des excellents Loading Data, Rescue Rangers et autres Zoë, mettant à peu près tout le monde d'accord sur leur cas et laissant alors présager d'excellentes choses pour la suite. En clair, un futur que l'on prédisait alors fascinant. La suite, c'est maintenant, et The sundering, un premier album long-format sorti via le label européen de référence en matière de stoner et affiliés : Buzzville Records (Cabron, Generous Maria, Monkey3, Sideburn et tant d'autres...). Ni une, ni deux, on enfourne le disque dans le lecteur, on pousse les enceintes à un niveau plus vraiment acceptable pour le voisinage (tant pis pour eux...) et on déguste ça avec une soif de sensations quasi inextinguible. Résultat après quarante quatre minutes de démonstration ? Implacable.

Neuf titres dont trois figurants déjà sur Lost love et un constat : une fois l'effet de surprise des débuts estompé, Glowsun se révèle toujours aussi ravageur. Vrombissement venu du fin fond du Grand Canyon, on charge en effets, on lâche les premiers riffs et "Virus" contamine l'auditoire à une vitesse effarante. Un seul remède possible : continuer de dévorer The sundering jusqu'à épuisement. Production de grande classe, le mastering a notamment été réalisé en Suède par Gören Finnberg (In Flames, Generous Maria, Spiritual Beggars et tant d'autres...), sonorités légèrement old-school, textures typiquement stoner, le trio nordiste s'est impregné du psychédélisme des 60's afin de façonner un son à la fois puissant et classieux, heavy et élégant ("The end"). On s'attarde sur la paire "My Jesus"/"No way", figurant déjà sur Lost love et on ne peut se résoudre à perdre une goutte de ce nectar stoner rock dont les Glowsun se font les producteurs. Des soli de gratte qui nous collent au fauteuil, quelques touches "Hendrixiennes" disséminées ci et là et le groupe enchaîne. Encore et encore. Complètement immergé dans leur musique, on se laisse porter par le bourdonnement de cette basse ronflante à souhait, cette batterie nonchalante qui nous laisse en plein soleil, pendant que la gratte vient poser ses accords irrémédiablement addictifs.

Il y a de Kyuss chez ces mecs-là, non pas que l'on puisse les taxer de vagues suiveurs, mais dans le sens où ils ont compris ce qui faisait la magie enfumée du groove sidéral des auteurs de Blues for the red sun. Et encore mieux : ils se le sont réappropriés. Une ballade psychédélique instrumentale aux effluves narcotiques ("Green sun, sick world"), un chant parfois en retrait, d'autres fois plus en avant ("Barbarella"), on retrouve ici un peu ce qui fait la marque de fabrique d'un genre à part : le groove avant tout et le reste en retrait. Un feeling dévastateur made in 70's, des riffs de tueur, la métaphore a beau être éculée, le groupe livre avec des titres comme "Inside my head" des compos au atmosphères caniculaires comme jamais... Six titres sont déjà passés au travers de nos tympans pourtant exercés et Glowsun va trouver le moyen de nous faire vibrer. Encore. "Inside my head" et ses quelques sept minutes trente six secondes de rock brûlant nous font traverser les immensités du désert américain, avant de remettre la gomme à plein moteur sur "The heads" et de parachever son oeuvre sur "Need". Après ça, on peut presque mourir en paix...