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Glitterer / Chronique LP > Life is not a lesson

GLITTERER - Life is not a lesson J'ai découvert Glitterer grâce à un papier de mon camarade Gui de Champi dans un précédent mag du W-Fenec. Comme quoi ça sert de lire ce qu'écrivent les autres.

J'étais allé écouter illico car dans la chronique de Looking through the shades il était mentionné Weezer et je suis généralement bon client de ce genre de power pop. Même si, en étant davantage tatillon, j'aurais moi plutôt parlé de The Rentals parce qu'on y trouve un synthé Moog, comme dans Glitterer et que c'est le projet de Matt Sharp, bassiste de Weezer. Or Glitterer est également un projet "solo", de Ned Russin, bassiste des punk rockers Pennsylvaniens Title Fight. Si vous ne connaissez pas, vous pouvez commencer avec l'énorme tube "Shed". J'ai mis des guillemets à "solo" parce que si toutes les compos proviennent bien de Ned, il a demandé à son frère Ben (avec qui il jouait déjà dans Title Fight) de faire les parties batteries. Sauf que ce dernier se fait un peu chier et est frustré car c'est beaucoup trop basique et simple à jouer et il aimerait changer de rythme plus souvent. J'ai appris cette anecdote grâce à la chouette interview de Ned dans le fanzine "Sous les décombres". Comme quoi ça sert de lire ce qu'écrivent les autres.

Sans faire dans l'originalité, Life is not a lesson reprend à peu près les choses là où elles avaient été laissées avec Looking through the shades. À savoir une power pop lofi, minimaliste, avec un côté Guided By Voices par moments, qui n'oublie pas d'être efficace sur douze titres pour une vingtaine de minutes. Décidément, je n'aurais chroniqué que des disques de cette durée pour ce mag ! Il y a néanmoins des morceaux qui ressortent plus que d'autres. C'est le cas par exemple de "Bodies" qui débute l'album, avec une attention plus particulière portée sur les guitares, limite fuzz. Grosses guitares qu'on retrouve dans "Are you sure" qui suit, même si c'est la ligne de basse qui va nous happer davantage et dans "Try harder still" ou encore "Didn't want it" qui ouvre la face B. On sent ou plutôt on entend que c'est un adepte de la quatre cordes derrière Glitterer avec la prédominance de la basse post punk dans "The end" qui clôt la face A du disque ou "Fire", titre antinomique dont se dégagent rondeur et froideur. Les autres sont moins percutants et/ou plus expérimentaux, au niveau de l'utilisation des synthés notamment (y a peut être un lien de cause à effet pour moi) mais à 1 minute 30 en moyenne, on n'a pas le temps de s'ennuyer, ça passe crème.

Comme le précédent, ce disque sort chez ANTI-, la filiale fourre-tout d'Epitaph. Enfin ça c'était au début des années 2000, Epitaph étant déjà devenu depuis un label fourre-tout, loin de la cohérence qui existait dans les 90's, où quand t'étais fan de punk rawk, tu pouvais acheter un disque sur la seule foi de ce logo. Bref, je suis dans tout les cas très content que ce groupe soit tombé sous mes radars et je continuerai à le suivre de près, vous tenant au courant des prochains albums.

Publié dans le Mag #46

Glitterer / Chronique LP > Looking through the shades

Glitterer - looking through the shades Tiens, je vais te dévoiler un secret interne à notre organisation. Oli, notre rédac chef vénéré (et parfois véner, ou souvent énervant, mais là n'est pas le sujet) reçoit beaucoup de disques. Pourquoi lui ? Par ce que c'est le chef. Ne te pose pas trop de questions. Et il écoute tout (sauf les prod' métôl d'un obscur label allemand qu'il jette systématiquement, mais encore une fois, là n'est pas le sujet). Donc, Oli, notre rédac chef vénéré reçoit beaucoup de disques et il écoute tout. Et notamment Glitterer qu'il a eu bon soin de me confier pour que je puisse à mon tour écouter et surtout en parler. Ou écrire. Enfin, bref tu as compris. Parce qu'il pense que ça pourrait me plaire ("tu verras, c'est un peu à la Weezer") et que je pourrais trouver les bons mots. Je pense que c'est aussi et surtout pour se décharger (au sens noble du terme) et mettre le paquet dans sa chronique de Mass Hysteria. Bref (coucou Guillaume Circus). Voici donc ma chronique de Glitterer.

Glitterer, c'est le projet solo (mais vraiment solo car il est tout seul) de Ned Russin, également bassiste au sein du trio punk hardcore américain Title Fight. En 14 titres et 21 minutes, armé de guitares, d'une basse et d'un clavier Bontempi (eh oui), Glitterer va te faire voyager dans les stratosphères de la pop, du punk et du post hardcore synthétique. Rien que ça. En lançant Looking through the shades, dans ma hi-fi le temps de me faire un café, il s'est passé tellement de choses pour mon appareil auditif que je n'ai pas pu m'empêcher de relancer immédiatement le disque une deuxième fois. Car Glitterer, en proposant des chansons courtes (moins de deux minutes) et simplistes, va à l'essentiel et on se surprend à fredonner les refrains qu'une nouvelle plage a déjà commencé. Frustrant, certes, mais enivrant. Un mix que ne renierait pas Weezer donc, mais aussi les Cure, Sonic Youth, Dionysos à ses débuts et pour certains aspects Dave Grohl ou Frank Turner.

Car oui, il faut bien appeler un chat un chat : Glitterer, avec Looking through the shades, vient de faire chavirer mon petit cœur de rocker. Certains diront qu'il ne faut pas grand-chose pour que ça arrive. Moi, je dis juste merci à Oli de m'avoir permis de parler de ce disque qui m'a vraiment bouleversé.

Publié dans le Mag #40