Rock Rock > Girls in Hawaii

Biographie > des filles à Honolulu


Les Girls in Hawaii sont tous de sexe masculin et vivent au Sud de Bruxelles... Monté au début du nouveau millénaire (voire avant car en 2000), le groupe réunit Antoine et Lionel au chant, Brice à la guitare, Daniel à la basse, Denis à la batterie et Christophe au clavier. Leurs premiers concerts les emmène à Dour 2002 puis à signer chez le label 62 TV (Venus, Flexa Lyndo, Sharko, The Tellers...) qui sort leur premier EP en 2003 : Found in the ground - The winter EP, ce petit album sous le bras, ils retournent à Dour et délivrent leur premier album From here to there. Adorés par le public, ils assurent le hat trick en étant tête d'affiche du Dour 2004, le carton étant international, le groupe est invité aussi bien à Benicassim qu'aux Eurocks et se paye même un road trip acoustique aux Etats-Unis. Après quelques mois de repos mérité, ils délivrent un très attendu deuxième opus en février 2008 : Plan your escape. A noter qu'ils font partie du collectif Jaune Orange comme les Hollywood Porn Stars...

Review Concert : Girls in Hawaii, Girls In Hawaii à La Vapeur (Déc. 2023)

Girls in Hawaii / Chronique LP > Nocturne

girls in hawaii - nocturne Affranchissons-nous de l'histoire et des tentatives d'explications sur l'évolution des Girls in Hawaii pour se concentrer uniquement sur le présent : Nocturne, simplement un prétendant au titre de l'album pop de l'année.

Synthèse de mélodie et de mélancolie, les dix titres nous emmènent dans les hautes sphères de la délicatesse à l'état pur. D'une beauté immédiate et touchante, ces nouvelles compositions allient parfaitement une électro aux sonorités simples et des instrumentations variées d'une grande richesse. Accompagnées d'un chant (parfois décomposé) qui oscille entre timidité et discrétion d'une part et harmonies puissantes d'autre part, elles sont bouleversantes de sincérité et la référence qui s'impose est la plus belle : Radiohead. Le travail d'orfèvre, la qualité des sons, le côté perfectionniste des moindres secondes rappelle la bande de Thom Yorke, cette idée est plus que renforcée à l'écoute de "Cyclo" où les textes sont chantés un peu plus haut. Clin d'oeil volontaire ou non, "Cyclo" est aussi un film qui s'est servi de "Creep" dans sa bande son, participant ainsi au développement des auteurs de OK Computer. Pour le reste, l'étendue des capacités vocales des deux chanteurs agrémentée de quelques effets permet une multitude d'approches et le sentiment de redécouvrir le groupe à chaque titre.

Capable d'aller au fond de ses idées (le superbe et presque progressif "Blue shape"), le combo se laisse parfois dominer par l'ambiance, ça plaira à certains, pas forcément à ceux pour qui les rythmes froids de l'électronique prennent vite trop d'importance ("Walk"), personnellement, je préfère quand les apports électro se font par petites touches et viennent habiller des morceaux à la structure bien établie ("Indifference"). Au final, même en allant explorer plusieurs directions, en dosant plus ou moins les arrangements, les Girls in Hawaii ne sont jamais loin de la perfection pour ceux qui jugeraient qu'ils ne sont pas déjà parfaits. La plus grande imperfection, c'est donc ce choix d'artwork car c'est loin d'être la plus réussie des oeuvres de Tom Hammick...

Publié dans le Mag #30

Girls in Hawaii / Chronique LP > Hello strange

Girls in Hawaii - Hello strange Après avoir réussi à escalader leur insurmontable Everest (refaire de la musique), les Girls in Hawaii reviennent avec un live acoustique enregistré les 20 et 21 octobre 2014 à La Ferme du Biéreau (Louvain-la-Neuve). 14 titres extraits de leur discographie sont donc revisités avec de nombreux nouveaux arrangements et sonorités parce que le groupe ne s'est pas contenté de jouer ses morceaux à la guitare acoustique en allumant quelques bougies, non, il a travaillé avec un harmonium, une contrebasse, un vibraphone, des percussions, des synthétiseurs (pas très acoustiques mais qui créent une atmosphère électro-délicate) ou un harmonica dont la chaleur est un vrai bonheur.

Des sons frais, clairs, doux et agréables pour des compositions qui, à la base, sont déjà des pépites mélodieuses, alors plus ou moins dépouillées et centrées sur leurs forces, ces créations se voient magnifiées dans cette intimité. Certes, je n'étais pas là ces soirs-là mais à l'écoute, c'est tout comme, les applaudissements laissent imaginer une ambiance feutrée où si tristesse et mélancolie sont de la partie du fait de la tonalité des morceaux, c'est du bien-être qui émane des enceintes, une sorte de zénitude, un apaisement capable d'affronter toutes les tempêtes sans s'emporter.

Plus de la moitié des plages viennent des deux dernières productions : le EP Refuge qui a la tâche de montrer la voie avec "Where do your tears come from", et Everest dont une grande partie est interprétée. Elles sont certainement moins douloureuses à jouer que celles de Plan your escape ("This farm will end up in fire" et "Couples on T.V.") ou From here to there ("The Fog", "Catwalk") qui occupe également la fin de ce Hello strange ("Bees & butterflies" et le dissimulé "Organeum").

Ce côté relaxant combiné au timbre de voix et à la multiplicité des instruments font que je placerais ce travail des Girls in Hawaii quelque part entre la pop folk de Cocoon et l'électro-pop d'Aaron, bref, aux côtés de ce qu'il se fait de mieux dans ce genre-là.

Girls in Hawaii / Chronique LP > Plan your escape


girls in hawaii : plan your escape Les Girls in Hawaii ne sont pas qu'une usine à singles radiophoniques ("Found in the ground", "Casper"...) et pour ceux qui en douteraient, l'écoute de ce deuxième album peut les en convaincre car il est bien difficile de sortir un "single" de la douzaine de titres qui le compose. Le premier désigné est "This farm will end up in fire", mais c'est aussi le premier titre de l'album. Les Belges pourraient enchaîner et sortir chacun de leur morceau en single... Car tous possèdent ce charme incroyable, cette magie qui fait que la pop des Girls in Hawaii touche immédiatement l'auditeur. Une pop toujours inspirée par les aînés d'Outre-Manche, une pop qui donne de l'importance aux rythmes ("Bored", "Road to luna"), au mélange des sonorités ("Couples on TV", "Summer storm") et qui porte très haut les mélodies. Elles sont omniprésentes et pas si mélancoliques ou tristes que pourrait le laisser croire l'artwork (un cerf mort, c'est pas très joyeux...), certes les textes ne sont pas forcément optimistes ("This farm will end up in fire", "Shades of time") mais la tonalité de l'ensemble et le timbre de la voix peuvent se faire encourageants et chaleureux (à l'américaine...), bref, écouter Plan your escape ne pousse pas forcément à la dépression ! Au contraire, la sensation qui se dégage de l'écoute de l'album est plus de l'ordre du calme, du bien être, du repos, de la sérénité, une forme de réconfort fraternel me rappelant les compositions les plus récentes de Nada Surf par moments ("Sun of the sons", "Birthday call").
Durant les premières années de son existence, Girls in Hawaii a vécu un rêve, ils en étaient sortis avec une grosse pression sur les épaules, la qualité de Plan your escape tend à prouver qu'ils y sont insensibles et continuent leur rêve paisiblement.