Le voilà enfin, ce premier album de GIL. L'emploi de cet adverbe est à considérer de manière positive, car Lucarne, EP fondateur (et salué par la critique) du nouveau projet de l'ex-Dirty Hands Gilles Moret, date de 2022 et on ne peut pas dire que le groupe ait perdu son temps pour publier Confetti, son premier LP. Mais une telle qualité dès le premier jet a révélé chez ma petite personne une sorte d'impatience aussi vertueuse que capricieuse. On ne change pas une équipe qui gagne et c'est ainsi qu'on retrouve Jean-Paul Rommann et Christophe Sourice à la production. Résultat ? Un disque abouti, quasi intégralement chanté en français, avec son lot de brûlots incandescents (parfaite entrée en matière avec "La machine" ; "La couleur", noise à souhait) et de chansons intenses comme "Confetti" ou "Total écran", aussi dansant que renversant). Ça sent bon les nineties tout au long de ces impeccables 28 minutes, tantôt tendues, tantôt explosives et toujours de grande classe. Le trio n'est pas né de la dernière pluie et délivre cependant un disque rafraîchissant avec une palette sonore variée et aussi maîtrisée qu'assumée. Comment dit-on dans ce cas ? Ah oui, c'est la classe. La méga classe. Un disque à écouter d'urgence.
Publié dans le Mag #61