Generic, un groupe qui n'a pas peur de se mouiller... Generic, un groupe qui n'a pas peur de se mouiller... Impossible de savoir si cela a eu lieu au 8 de la rue Victor Escoffier ou au 16 de la rue Denis Dumay, du coté du Thunderbird Inside ou du Deep Lounge que ce soit à St Dijon ou à Etienne, le 5 ou le 12 de ce beau mois de février. Peut-être étions nous 18, en comptant les acariens, dans la cave faisant office de salle, alors que nous frôlions la fatidique barre des 36 au sous-sol de l'autre bar, en intégrant cette fois-ci les araignées, mais peu importe au bout du compte... Difficile de se remémorer si nos protagonistes de premier choix étaient encore frais comme des gardons ou venaient de s'enquiller, entre autres, 7 dates et 3 bons milliers de kilomètres dans l'camion. Il faut faire preuve d'obstination pour se rappeler avec précision comment ont commencé chacun des shows, qui ne se sont pas totalement déroulés dans les même circonstances. Fred à droite et Seb à gauche de la scène puis vice et versa formaient un triangle à tendance équilatérale avec la position centrale de Sylvain, que la prestation soit assurée selon la norme en vigueur chez les bisontins ou de façon plus rudimentaire, faute de samples (mais réalisés "à la bouche").
Une fois au coeur des hostilités, si il est probable que "Pneumatic" ait emboîté le pas à "Onze heures", aussi implacables l'un que l'autres, les pieds peinent à rester collés au plancher des vaches face à ces parfaits maelströms et une foule de sentiments nous transperce lorsque "Jeff" est servi plus que magistralement tandis que la conclusion des concerts a certainement dû prendre forme avec "Mocushle" et ses coups de butoir salvateurs. Ceci sans pour autant effacer de la setlist la rugosité de "Paragraphe" et la solennité de "Your brother is dead" ni, évidemment, oublier de servir des moments en suspens, délicats et plein de tendresse.
D'autres images, presque floues -tout du moins agitées-, viennent frapper à la mémoire lorsqu'on ose l'interroger : le petit manège du changement de plateau où chaque geste compte ; lorsque ce n'est pas martyriser ses fûts, Sylvain refait ses lacets plus vite que son ombre ; des fans portant un t-shirt à l'effigie du groupe ; Seb, en totale symbiose, qui se lâche complètement sur son clavier ; le headbanging de quelques voisins convertis à la cause ; les coups de basse (ou de masse, on ne sait plus) de Fred, totalement convaincant ; la sympathique distro et ses affriolantes marchandises sonores et vestimentaires.
Du coté des certitudes, à deux reprises à une semaine d'intervalle et sans nul doute lors des six autres étapes intermédiaires, les Generic ont donné le meilleur d'eux-même... Et face aux aléas de la vie, ils sont parvenus à offrir à ceux qui étaient présents des instants magiques et inoubliables.