Découvertes du Printemps de Bourges Seul aux commandes, Deadwood a la lourde charge d'ouvrir la soirée. On imagine son stress... Lançant une bande son et intervenant dessus, le bonhomme s'engage dans un dialogue avec elle par le biais de ses instruments avec lesquels il jongle (guitare, toy-piano, clavier, ...). La performance du one-man band tourne autour d'ambiances tranchées (qu'elles soient fébriles ou violentes), pour un détonant assemblage de musique industrielle, de rock et d'électro (j'ai aussi bien songé à Kawaii que Ez3kiel). Certaines structures me paraissent alambiquées mais d'autres phases, elles, garnies de bonnes idées, méritent largement d'être découvertes.
Les Tennisoap ont fait le choix d'aller droit au but. Une seule balade dans leur set, l'ensemble de la prestation jouant la carte de la nervosité, nous prenant presque à contre-pied. L'indie-rock tendu et enlevé de Simon et sa bande me fait une meilleure impression encore que lors du Festival de la Paille 2008. Anne et Mike s'adonnent à plaquer la rythmique, Simon est aux anges et Ben, guitare en mains, nous fait ses petits numéros de virtuose ! Valable pour les autres groupes de la soirée, le son est très bon (pas d'acouphènes le lendemain, c'est aussi un signe...) et ne gâche évidemment en rien le fait de goûter aux compos du quatuor.
C'est en compagnie d'un Jean-Rem en... short que les Rebel Assholes investissent la scène et, fidèles à eux-même, ne se posent pas trop de question. Et c'est très bien ainsi ! A l'instar de leurs prédécesseurs, ils m'envoient un bonne baffe, au moins à la hauteur de celle reçue lors du dernier Festival de la Paille. Punk-rock et garage toujours à fond, les futurs détenteurs d'un deuxième album s'emploient à expédier leurs brûlots. Les gaziers se font bien plaisir et multiplient les poses, enchaînant les titres vigoureusement. On croit que c'est fini, en fait non. Le groupe nous fait le coup de la "fausse fin" à deux reprises avant de vraiment s'éclipser.
Pour Tennisoap, c'était "presque". Pour Generic, c'est "carrément". A contre-pied. Venu en ces lieux il y a tout juste un mois (cf A GeneYip (nov. 2008)) le duo nous sert un morceau spécialement conçu pour l'occasion. En effet, un seul morceau d'une vingtaine de minutes, une lente progression du néant vers le chaos avant de se replier sur lui-même. Une boucle à la fois intense et sur le fil, sans concession, évitant ce à quoi le binôme nous a habitué sans pour autant s'égarer.
Et c'est par le biais d'un groupe de rap que se termine le tremplin. Je dois avouer que l'approche avec Electron Libre n'a pas été aisée. Mais au bout de quelques titres, on se laisse prendre au jeu, le duo usant d'instrus à la fois synthétiques et souples (liquides ou spatiales, à toi de choisir). Un poil taquin, les chanteurs interviennent en solo ou dialoguent entre-eux et déversent leur hip-hop en invitant le public à se bouger. Après une petite danse (sur scène puis le dancefloor) de Narqo, s'en est fini du concert des rappeurs et par la même du tremplin.