Un 5ème album de Gâtechien ? Et ouais, les gaillards ont eu le temps d'enregistrer un nouveau disque avant d'euthanasier définitivement leur bestiole et de partir vers d'autres projets, EPIQ notamment...
Et qu'on se le dise, cette nouvelle livraison va nous donner des sacrés regrets : le n°4 nous avait enchanté et il en sera de même pour ce n°5. Bref, ils en avaient encore dans le slip comme on le dit vulgairement au café PMU du coin. Dès le premier titre, "4 rue basse, 26 rue Chambion", on retrouve tout ce que l'on aime chez ce groupe : une petite saturation qui fait monter la sauce et cette baston basse/batterie qui restera instrumentale... Le chant si atypique, mais relativement sobre ici, fait son apparition dès la deuxième piste intitulée "Dance" pour un titre qui pratique la retenue avec une certaine maestria. Les regrets se font encore plus conséquents lorsque sur la 5ème piste apparaît un certain Lewis Tyler, probablement le chanteur qui les accompagnait sur la dernière tournée, et que ce morceau s'avère totalement concluant : un chant plus conventionnel mais qui colle parfaitement à la folie bipolaire du duo... Le reste est sensiblement du même acabit, c'est à dire du haut niveau. Les Gâtechien redonnent au sifflement sa coolitude, quelques décennies après le "Civil war" de Guns'N'Roses, sur "Affuté comme un bilboquet", un titre va et vient qui parfois caresse, parfois percute... "Rocky Balbeaud" est affublé d'un riff de basse entêtant comme pas possible tandis que le groove de "Fouloir" rappelle un Rage Against The Machine dépouillé de son guitare-hero... Dernière piste avec "Morrissey" dont on comprend un peu mieux le titre dès que le chant démarre : Laurent tente de calquer sa voix sur le lyrisme du chanteur-diva des Smiths, reste qu'instrumentalement, le morceau est un pur titre du chien gâté. C'est à dire du tout bon et du jouissif.
Signalons que cet album est disponible via Gnougn Records en vinyle. Et vu le contenu du disque et de la jolie pochette, il s'agit bien sur d'un super investissement. Et dire que je ne les ai jamais vu en live. Bande de salauds. Gâtechien est mort, vive Gâtechien !
5: Bandcamp (248 hits)